Images de page
PDF
ePub

P. 236, avant-dernière ligne. Var. de 1682 : « avec des drapeaux et des enseignes. >>

LES FOURBERIES DE SCAPIN.

Voici certainement une des pièces les plus vivantes et les plus gaies de Molière, ce qui n'a pas empêché qu'elle n'ait peut-être soulevé autant de tempêtes d'un côté que de l'autre elle a suscité d'éclats de rire. On lui a reproché, non sans quelque raison, de n'être pas morale; et il est bien certain que ce n'est pas là qu'on enverra les fils de famille et les valets apprendre le respect qu'ils doivent à leurs pères et à leurs maîtres. Mais, en écrivant les Fourberies de Scapin, Molière n'a pas poursuivi un but moral; il a voulu faire rire, et il y a pleinement réussi.

Boileau figure en tête de ceux qui ont attaqué la pièce, et l'on connaît assez les deux vers qu'elle lui a inspirés :

Dans le sac ridicule où Scapin s'enveloppe

Je ne reconnais plus l'auteur du MISANTHROPE.

Nous n'insisterons pas sur le premier de ces deux vers, qui n'a pas de sens, puisque Scapin ne s'enveloppe pas dans le sac, et qu'au contraire 1 y fait entrer Géronte il y a là une de ces métaphores que Boileau ne pardonnait pas aux écrits des autres, mais qu'il admettait pour les siens. Nous dirons seulement que dans ies Fourberies de Scapin ce n'est pas l'auteur du Misanthrope qu'il faut aller chercher, mais celui de Monsieur de Pourceaugnac et du Bourgeois gentilhomme, et on l'y retrouve complètement. Heureusement Molière n'est pas partout le même nous lui devons le Misanthrope, Don Juan et le Bourgeois gentilhomme, et nous n'avons qu'à nous féliciter de l'infinie variété de son génie dramatique.

Il est bien certain que la scène du sac n'est pas de celles qui ont contribué à faire regarder les Fourberies de Scapin comme une pièce pleine des saillies les plus heureuses et des traits de vérité les plus frappants. Molière, qui, en même temps qu'écrivain, était directeur de théâtre, avait besoin d'attirer un peu le gros public, et, dans le cas présent, il a peut-être trop cédé au goût du jour. Mais n'est-il pas vraiment puéril d'aller chercher des taches dans le soleil, et ne vaut-il pas mieux prendre la pièce telle que Molière l'a faite et en rire sans arrière-pensée? Nous devons beaucoup lui pardonner parce qu'il nous a beaucoup donné.

Faut-il encore, à propos de cette pièce, parler des accusations de plagiat dont Molière a été si souvent l'objet? Il est bien certain qu'il en a pris l'idée et quelques détails au Phormion de Térence; il est certain aussi que la scène XI du deuxième acte est en partie empruntée au Pédant joué de Cyrano de Bergerac, et que la fameuse phrase, « Que diable allait-il faire dans cette galère? » n'est pas de Molière, puisque Granger, du Pédant joué, répète sans cesse à Corbinelli: «Que diable aller faire dans la galère d'un Turc?» Mais qu'importe que cette fois encore Molière se soit quelque peu inspiré des uns et des autres, s'il s'est toujours tenu au-dessus de ses modèles?

Les Fourberies de Scapin furent données avec un grand succès pour la réouverture du théâtre du Palais-Royal le 24 mai 1671. La pièce fut imprimée la même année, et parut, pour le compte de l'auteur, chez Pierre Le Monnier, dont l'édition a servi à notre réimpression.

Page 240. Dans l'édition originale, l'énumération des personnages donne Scapin comme valet d'Octave, et Silvestre comme valet de Léandre. C'est là une erreur que nous avons jugé peu intéressant de reproduire.

247, ligne 22. Quelque chose de pitoyable en des personnes étrangères ne nous paraît pas avoir un sens bien clair.

31. Faire des regrets est une expression étrange, dont nous ne connaissons pas d'autre exemple.

259, 32. Var. : « dont il devroit. »

P. 261, l. 1. Var. : « un bon compagnon. »

[ocr errors]

Var. «il tient de vous >> (cela supprimé).

263, 25. L'édition de 1682 a supprimé la partie du dialogue qui commence à Il le fera, ou je le des-heriteray, e: qui finit à Je ne suis point bon, et je suis méchant quand jc veux. La réplique d'Argante commence donc à Finissons ce discours, etc.

270, 31. Var. : « Qu'est-ce donc qui s'est passé icy? 271, 4. Var. « pendant mon absence. »>

281, 3. Var. : « façon » au singulier.

[ocr errors]

285, 19. Var. : « Il luy faut aussi un cheval pour monter son valet. >>

288, 22. Retirer le sac, c'est-à-dire le sac contenant les pièces du procès.

289, 25. Var. : « faites-moy connoistre. »

290, 21. Nous avons conservé la sang, qui est dans le texte, ne pensant pas que ce fût une faute. « Par la sang »> est le commencement du juron « Par le sang de Dieu »>, qui se disait aussi « Palsambleu » et « Par la sambleu ».

291, 31. On écrivait alors trouvay-je pour trouvé-je.

296, 16. Var. : « en tout cela. >>

298, 28. Il y a bien cette fois « à cette galère ».

299, 23. Même observation que ci-dessus.

300, 17. Même observation que ci-dessus.

310, 28. A droit (à côté droit) se disait alors pour « à droite ».

311, 15. Il y a bien courerois, et non courrois.

312, 4. On disait alors garder, et non se garder.

316, 19. Je ne trahiray point mon maistre a été retranché

dans l'édition de 1682.

321, 13. S'échapper veut dire ici se laisser aller à parler inconsidérément.

P. 322, 1. 25. Passer la plume par le bec, frustrer quelqu'un de ses espérances. Cette locution vient de l'habitude qu'on a de passer une plume à travers les orifices du bec de l'oie pour qu'elle se trouve arrêtée quand elle veut traverser une haie. D'après le Dictionnaire des proverbes de La Mesengère, cette façon de parler fait allusion à une espièglerie de clercs ou d'écoliers qui, pour déniaiser un nouveau venu, épient le moment où il a la plume à la bouche et le barbouillent en tirant cette plume par le bout d'en haut.

330, 20. Var. : après le mot assuré, l'édition de 1682 ajoute Ma chere fille!

[graphic]
[merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][graphic]
« PrécédentContinuer »