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SECRÈTE

DE CHARETTE, STOFFLET, PUISAYE,
CORMATIN, D'AUTICHAMP, BERNIER,
FROTTÉ, SCÉPEAUX, BOTHEREL;

DU PRÉTEN DAN T, du ci-devant Comte
d'ARTOIS, de leurs Ministres et Agens, et d'autres
Vendéens, Chouans et Émigrés Français ;

SUIVIE

Du Journal d'OLIVIER D'ARGENS, et du Code Politique et
Civil qui a régi lá Vendée pendant le tems de la Rebellion.

IMPRIMÉS SUR PIÈCES ORGINALES,

SAISIES par les Armées de la République, sur les différens
Chefs de Rebelles, dans les divers Combats qui ont précédé
la Pacification de la Vendée.

Horrendum, informe......
VIRGILE.

TOME PREMIER.

A

PARIS,

Chez F. BUISSON, Imp - Lib. rue Haute-Feuille, No.

AN VII DE LA RÉPUBLIQUE FRANÇAISE.

20.

PRÉFA CE.

LE caractère d'authenticité dont ces Pièces sont revêtues, est la raison la plus solide de l'intérêt qu'elles doivent obtenir. Prétendre à cet intérêt par des opinions qui voudroient l'usurper, ce seroit l'affoiblir.

Les relations des Contemporains sont les meilleures, quand elles sont des souvenirs sincères, des consignations de faits; les jugemens des contemporains sont ce qu'il y a de pire, parce qu'ils ne sont que des conjectures ou des conséquences tirées de motifs particuliers. La mauvaise foi qui perce dans tous les Écrits modernes, justifie tellement d'avance la défiance de nos neveux que les hommes probes voudroient l'accroître encore, et les mettre, pour ainsi dire, en garde contre tout ce qui doit leur venir de notre temps. Peut-on les armer de trop de précaution dans leur créance, à l'aspect de tant d'impostures qu'ils sont condamnés à recevoir? Qu'on Tome I.

α

jette les yeux sur les Écrits de certain personnage qui se dit gravement l'Historien de la Révolution française, et dont la perspicacité découvre cette Révolution toute entière, et dans son origine, et dans ses phases, comme une œuvre des menus plaisirs de d'Orléans, ou comme le résultat des méditations de la franc-maçonnerie; on suppose, pour un moment, que les Ecrits d'un pareil personnage, échappés à un incendie général de toutes les Bibliothèques, arrivent seuls, par cet accident, aux temps les plus reculés: peut-on ne pas trembler de voir les Lecteurs prendre alors, pour des faits, les romans de la sottise et de la vénalité? Telle seroit sans doute la méprise. Devenus vénérables à travers les siècles, ces romans seroient des antiquités incontestables; car, qui pourroit contester des choses affirmées par un contemporain de visu et auditu?

On ne peut donc faire assez attentivement et précisement, cette distinction des faits d'avec les jugemens; car les jugemens des Contemporains étant, répétonsle, sur-tout dans les agitatións politiques, l'effet trop immédiat de sensations toutes récentes, dont ils se donnent rarement le

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