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lades furent respectés; on se contenta de briser et de brûler leurs fusils, ainsi que quelques fourgons qui se trouvaient là. Pendant que le lieutenant-colonel Potocki avait enlevé Brentau, M. le lieutenant-colonel Szembek s'était porté sur la hauteur où se trouve le signal d'alarme de la ligne russe, auquel M. le gouverneur avait ordonné de mettre le feu, pour donner l'alarme à tout le corps de blocus. Ce signal fut répété sur toute la ligne. M. Szembek descendit ensuite dans la plaine d'Oliva avec son bataillon et son obusier, repoussa tous les postes, délogea l'ennemi du petit bois qui se trouve entre Neuschottland et Oliva, et ne s'arrêta qu'à une demi-portée de canon d'Oliva, qu'on savait être occupé par l'ennemi. Pendant qu'il effectuait ce mouvement par la gauche du petit bois, le maréchal-des-logis Devillain du 8e régiment de hussards, fit une action des plus hardies avec le poste de 12 chasseurs qu'il commandait près de Neuschottland. Après avoir chargé tous les postes de Cosaques entre Neuschottland, Saspe et Oliva, qui s'enfuirent à toutes jambes, croyant voir de la cavalerie partout, il fit le tour des deux bois par la droite, et vint joindre le lieutenant-colonel Szembek devant Oliva. Cet officier, après avoir lancé une ving taine d'obus dans ce village, et ayant rempli complettement son but de porter l'alarme dans l'armée ennemie, fit sa retraite sans être inquiété, et revint à Langfuhr, ainsi que le lieutenant-colonel Potocki, avec une dixaine de prisonniers, et sans avoir un homme blessé. On n'a à regretter que la perte du brave voltigeur qui a été tué en entrant le premier dans le blockhaus de Brentau.

Cette expédition hardie fait le plus grand honneur au petit nombre de troupes qui en faisaient partie, et aux officiers qui la commandaient. L'ennemi a passé une mauvaise nuit sous les armes, croyant voir les troupes sur tous les points, et n'a pas pu concevoir de quoi il était question. Les Cosaques ont fait retentir l'air de leurs cris et de leurs hurlemens, selon leur habitude. Quelques-uns criaient sans cesse en russe: Arrêtez au nom de Dieu, ou nous piquerons! Mais aucun n'a piqué, quoiqu'on ne se fût pas arrêté.

Il y a eu cent jours le Dimanche de Pâque, que Dantzick est bloqué par les Russes, si l'on peut appeler bloqué dans une ville où tout le monde peut se promeuer à cinq-quarts de lieue à la ronde. Pour célébrer la fête de Pâque, M. le gouverneur a ordonné que la parade aurait lieu dans la plaine en avant de Striefs et de Neuschottland, à cinq-quarts de lieue de la ville, et à portée de pistolet de la ligne ennemie. M. le gouverneur fit avancer 10 pièces de canon, en cas que l'ennemi tentat quelque chose. La parade composée de 6000 hommes d'infanterie, mille hommes de cavalerie, toutes troupes d'élite, et 12 pièces de canon avec les deux belles compagnies d'artillerie à cheval polo

naises, défila à midi et demi au son de la musique, au bruit du tambour et aux cris de vive l'empereur.

On avait défendu qu'aucune arme ne fût chargée, et les troupes avaient ordre de recevoir l'ennemi à coups de bayonnette. Il était sous les armes, mais il n'a pas jugé à propos d'engager ce genre de combat dans lequel les Russes ont la modestie de dire qu'ils sont toujours victorieux.

8 Juillet, 1813.

Paris, le 7 Juillet.

La politique des Anglais, envers le Danemarck, était un des monumens historiques les plus frappans de la perfidie et de l'immoralité de leur gouvernement; mais leur conduite envers les Bourbons de Sicile ne cède eu aucune manière à cet exemple célèbre.

Le roi et la reine de Sicile ont perdu leur royaume par suite de leur haine pour la France, et de leur dévouement absolu à la politique anglaise.

A

Pendant l'expédition de Malte et d'Egypte, le royaume de Naples et la Sicile furent comme des possessions anglaises, par rapport à la France.

En 1805, lorsque la paix venait d'être conclue à Vienne, le roi Ferdinand fit un traité avec les Anglais et les reçut à Naples, ce qui lui attira une déclaration de guerre de la part de la France, et donna lieu à la conquête de Naples. Réfugiée, depuis cette époque, en Sicile, cette cour n'a pas été moins constamment dévouée à l'Angleterre.

Pour récompense de vingt ans d'attachement et de soumission, le roi et la reine ont été arrêtés; la reine a été embarquée, éloignée de Sicile, et conduite devant Constantinople, où il lui a été permis de mettre pied à terre. Le roi dépouillé, dégradé, renfermé dans un château, a vu ses amis les plus intimes arrêtés, entraînés dans des cachots. Enfin, la conduite des Anglais en Sicile a été tout-à-fait la même que celle qu'ils ont tenue avec les nababs des Indes!

Certes, on n'est pas payé en France pour déplorer les malheurs et la catastrophe de la maison de Sicile; cependant tant d'ingratitude et de perfidie de la part de l'Angleterre envers des princes qui se sont perdus pour elle, et qui pendant 20 ans lui ont donné tant de preuves de dévouement et d'attachement, soulèvent le cœur d'indignation!

On dit que la reine, arrivée à Constantinople, a obtenu du grand-seigneur la permission de débarquer et de gagner la Hongrie par terre; trajet pénible dans un pays où les chemins ne sont praticables pour aucune espèce de voiture, et qui présente au voyageur des difficultés de tout genre.

13 Juillet, 1813.

DÉCRET IMPÉRIAL.

Paris, le 12 Juillet.

Mesures relatives aux remplois et échanges des biens affectés aux majorats et dotations.

Au quartier-impérial de Dresde, le 4 Juillet, 1813. Napoléon, empereur des Français, roi d'Italie, protecteur de la confédération du Rhin, médiateur de la confédération Suisse, etc. etc. etc.

Sur le rapport de notre ministre d'état intendant-général de notre domaine extraordinaire;

Notre conseil d'état entendu,

Nous avons décrété et décrétons ce qui suit:

Art. 1er. Les remplois faits en rentes sur l'état ou en actions de la banque, conformément à l'article 75 de notre deuxième statut sur les majorats, du 1er Mars, 1808, continueront à être notés, comme ils l'ont été jusqu'ici, au conseil du sceau, sur les anciennes lettres d'investiture, sans qu'il soit besoin d'en obtenir de nouvelles à cet effet.

2. Les remplois et les échanges de biens affectés aux majorats et dotations créés sur notre domaine extraordinaire, faits en immeubles et duement autorisés, seront constatés par de nouvelles lettres d'investiture que le conseil du sceau délivrera aux titulaires.

3. Ces lettres seront sommaires. On se bornera à y énoncer les biens acceptés en remploi ou reçus en échange, on y annexera le contrat d'acquisition des biens affectés audit remploi ou l'acte d'échange, avec la mention de notre approbation, qui sera transmise au conseil du sceau par l'intendant de notre domaine extraordinaire.

4. Les nouvelles lettres d'investiture seront dressées à la requête du procureur-général au conseil du sceau.

H est dérogé en ce point à l'article 1er de notre décret du 24 Juin, 1808, portant que toutes les demandes présentées au conseil du sceau des titres, et notamment celles en remploi, seront formées, instruites et suivies par le ministère d'un avocat au conseil.

5. Il ne sera exigé aucun droit nouveau pour les remplois ou échanges. Seulement le titulaire remboursera au secrétairegénéral du sceau, les frais d'expédition et de timbre, qui ne pourront excéder 5 fr. le rôle en parchemin.

6. Il n'est rien innové aux statuts et règlemens pour les remplois et échanges des biens des majorats de fondation particulière.

7. Notre cousin le prince archi-chancelier, et notre ministre d'état intendant-général de notre domaine extraordinaire, sont

chargés de l'exécution du présent décret, qui sera inséré au

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Magdebourg, le 12 Juillet, 1813. L'empereur est arrivé ici aujourd'hui à 7 heures du matin. S. M. est aussitôt montée à cheval, et a visité les fortifications qui rendent Magdebourg une des plus fortes places de l'Europe. S. M. était partie de Dresde le 10 à 3 heures du matin. Elle a déjeûné à Torgau, a visité les fortifications de cette place et y a vu la brigade de troupes saxonnes commandée par le général Lecocq. A six heures du soir, elle est arrivée à Wittenberg et en a visité les fortifications. Le 11, à 5 heures du matin, S. M. a passé en revue trois divisions (la 5e, 6e et бe bis) arrivant de France; elle a nommé aux emplois vacans, et a accordé des récompenses à plusieurs officiers et soldats.

Parti de Wittenberg à 3 heures après midi, l'empereur est arrivé à 6 heures, à Dessau, où S. M. a vu la division du général Philippon.

S. M. a quitté Dessau à 2 heures du matin, et dès 5 heures, elle se trouvait à Magdebourg, où sont campées les trois divisions du corps du général comte Vandamme.

22 Juillet, 1813.

Paris, le 21 Juillet.

Dresde, 15 Juillet, 1813. L'empereur est parti de Magdebourg le 13, après avoir vu les divisions du corps du général Vandamme, et s'est rendu à Leipsick.

Le 14, à cinq heures du matin, S. M. a vu le 3e corps de cavalerie que commande le duc de Padoue. Dans l'après midi S. M. a vu sur la grande place de Leipzick le reste des troupes du duc de Padoue qu'elle n'avait pas pu voir le matin. Elle est montée ensuite en voiture à cinq heures du soir pour Dresde, où elle est arrivée à une heure après minuit.

S. M. l'impératrice-reine et régente a reçu les nouvelles suiantes de l'armée :

Le duc de Vicence, grand-écuyer, et le comte de Narbonne,

ambassadeur de France à Vienne, ont été nommés par l'empereur ses ministres plénipotentiaires à Prague.

Le comte de Narbonne était parti le 9,

On croit que le duc de Vicence partira le 18.

Le conseiller intime d'Anstett, plénipotentiaire de l'empereur de Russie, était arrivé le 12 à Prague.

Une convention avait été signée à Neumarke pour la prolongation de l'armistice jusqu'à la mi-Août.

31 Juillet, 1813.

Paris, le 30 Juillet.

Mayence, le 27 Juillet.

Sa Majesté l'empereur, parti de Dresde le 25, à trois heures du matin, est arrivé hier 26, à onze heures du soir. S. M. l'impératrice était arrivée à quatre heures du matin.

Aujourd'hui, à 11 heures du matin, l'empereur a vu différentes troupes à la parade, les a fait défiler, et a mis en mouvement des escadrons et des bataillons qui passent le Rhin pour se rendre à l'armée.

A midi, S. M. a reçu les autorités de la ville et du départe

ment.

10 Août, 1813. Paris, le 9 Août.

Dresde, le 4 Août, 1813.

3. M. est arrivée ici aujourd'hui, 4 Août, à neuf heures du matin. Elle a passé par Wurtzbourg, Bamberg, Bareuth, Hoff, et s'est arrêtée sur tous les points où il y avait des troupes, pour en passer la revue.

S. M, l'impératrice-reine et régente, de retour de son voyage à Mayence, est arrivée aujourd'hui, à sept heures du soir, au palais de Saint-Cloud.

17 Août, 1813.

UNIVERSITÉ IMPÉRIALE.

Le 16 Août, 1813, jour de la fête de St. Napoléon, la distribution des prix aux élèves des quatre lycées de Paris s'est faite dans la salle des séances publiques de l'institut par S. Exc. le grand-maître de l'université impériale avec le cérémonial ac coutumé.

L'institut et plusieurs des principaux fonctionnaires de l'état ont honoré de leur présence cette fète classique.

TOME V.

BBB

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