images en sont douces et naturelles; elles présentent souvent ou une pensée morale rendue avec grâce et précision, ou le rapprochement de quelques idées opposées, dont le contraste fait naître une réflexion, ou éveille un sentiment. La période poétique doit être soigneusement observée dans les stances: les rimes croisées ou redoublées avec art, les chutes. bien ménagées, y donnent beaucoup de rondeur et d'harmonie. Le sujet des stances est presque toujours gracieux. Quand la morale s'y présente, ce n'est que sous des dehors aimables, et dépouillée de sa sécheresse et de son austérité. La gaîté n'est point exclue des stances; tous les rhythmes lui conviennent. On ne peut donner de poétique à ce sujet : les meilleurs avis sont ceux de l'oreille et du goût. PHILOSOPHIQUES. SUR LA SOLITUDE. O BIENHEUREUX qui peut passer sa vie De cent fureurs il n'a l'âme embrasée, L'ambition son courage n'attise: D'un fard trompeur son âme il ne déguise; Il ne se plaît à violer sa foi. Des grands seigneurs l'oreille il n'importune; Mais en vivant content de sa fortune, Il est sa cour, sa fayeur et son roi. images en sont douces et naturelles; elles présentent souvent ou une pensée morale rendue avec grâce et précision, ou le rapprochement de quelques idées opposées, dont le contraste fait naître une réflexion, ou éveille un sentiment. La période poétique doit être soigneusement observée dans les stances: les rimes croisées ou redoublées avec art, les chutes bien ménagées, y donnent beaucoup de rondeur et d'harmonie. Le sujet des stances est presque toujours gracieux. Quand la morale s'y présente, ce n'est que sous des dehors aimables, et dépouillée de sa sécheresse et de son austérité. La gaîté n'est point exclue des stances ; tous les rhythmes lui conviennent. On ne peut donner de poétique à ce sujet : les meilleurs avis sont ceux de l'oreille et du goût. PHILOSOPHIQUES. SUR LA SOLITUDE. OBIENHEUREUX qui peut passer sa vie Entre les siens, franc de haine et d'envie, De cent fureurs il n'a l'âme embrasée, L'ambition son courage n'attise: D'un fard trompeur son âme il ne déguise; Il ne se plaît à violer sa foi. Des grands seigneurs l'oreille il n'importune; Mais en vivant content de sa fortune, Il est sa cour, sa fayeur et son roi. |