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De l'Assiette des Etangs.

On conçoit que les étangs doivent être placés dans un endroit bas, large et spacieux, où l'eau se rende de toutes parts. Il y en a qui sont traversés par une petite rivière qui est quelquefois assez abondante pour faire tourner un moulin à la décharge. Les poissons se plaisent singulièrement bien dans ces étangs, et ils y sont excellens. On peut en dire autant de ceux où se rend un petit ruisseau. Ces derniers étangs ont même cet avantage, qu'ordinairement l'eau de ces ruisseaux étant très-claire, ne porte point de vase dans l'étang; au lieu que les rivières un peu fortes étant sujettes à déborder, entraînent presque toujours beaucoup de vase qui comble l'étang.

Dans ce cas, la chose n'est pas toujours sans remède, car il est quelquefois possible de détourner la rivière en lui pratiquant un lit à côté de l'étang, dont on prendrait l'eau quand on en aurait besoin, en ouvrant une vanne.

Si l'on pouvait disposer d'un petit ruis

seau d'eau claire, il serait plus convenable de lui laisser traverser l'étang, ayant soin de mettre à son entrée une grille pour arrêter le poisson qui ne manquerait pas de remonter dans le ruisseau, au grand préjudice de l'étang; mais la plupart des étangs reçoivent leurs eaux de l'égout des terres, ou des montagnes voisines. En ce cas, il faut pratiquer des fossés qui aillent de tous côtés rassembler l'eau qui · s'amasse dans les terres et les marres qui se forment dans des endroits plus élevés que l'étang, et si l'on est assez heureux pour rencontrer quelques sources, on ne manquera pas d'en profiter. Il faut qu'il y ait une pente régulière depuis le fond de l'étang jusqu'à la chaussée où doit être la plus grande profondeur d'eau. Comme il est très-important pour pêcher l'étang que toute l'eau s'écoule par ce qu'on appelle la bonde, on fera dans la longueur de l'étang un fossé avec des embranchemens qui s'étendront à droite et à gauche, aboutissant tous à celui du milieu, pour que toutes les eaux s'y rendent lorsqu'on videra l'étang et qu'on voudra le pêcher.

De la Chaussée.

La chaussée est une élévation de terre, a b, pl. XXVI, fig. 1, qu'on fait à la tête de l'étang pour y retenir l'eau, de şorte qu'à cet endroit, qui doit être le plus profond de l'étang, il faut qu'il y ait dix ou douze pieds d'épaisseur d'eau; car s'il y en avait moins, le poisson souffrirait, lorsque l'eau diminue par les sécheresses de l'été et les fortes gelées de l'hiver. II ne faut cependant pas qu'elle soit placée dans l'endroit le plus bas du terrain, puisqu'il doit y avoir derrière, un terrain bas E, qu'on nomme la fosse, nécessaire pour l'écoulement des eaux, lorsqu'on vide l'étang. D'ailleurs un étang qui a cinquante arpens d'eau au printemps, quand il est plein, n'en aura communément que vingt-cinq ou trente à la fin de l'été, å moins qu'il ne soit alimenté par un ruis seau. L'étendue d'un étang est toujours avantageuse; le poisson y trouve plus de nourriture, et y prospère mieux.

རྩྭ་

On ferait une chaussée très-solide en élevant du côté de l'étang un bon mur

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De l'Etang.

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