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fait par les échevins de l'année précédente; et que par édit de l'empereur le ministre füt chassé et tout exercice de la religion réfor mée interdit, ce qui fut ponctuellement exécuté. C'est en cet état que cette ville se trouvoit, dit-il, quand le roi Henri Il s'en em para l'an 1550. Il n'y avoit nul exercice de religion protestante; or il promit par la capitulation de laisser les choses en l'état où elles étoient, par conséquent il ne s'engagea point à y tolėrer le calvinisme, qui dans ce temps là n'étoit pas toléré. Les rois ses successeurs n'out continué de posséder Metz que sous les mêmes conditions; d'où enfin il conclut que quand il plaira au roi à présent règnant, il pourra ôter toute liberté de religion et de conscience aux huguenots de Metz sans qu'ils s'en puissent plaindre raisonnablement. Je ne sais s'il y a rien de plus malin et en même temps de plus extravagant. L'an 1552, Henri II prit possession de Metz sous certaines conditions pour lui et pour ses successeurs. Alors il n'y avoit en France aucune liberté de conscience ni pour ceux de Metz ni pour aucune ville du royaume; depuis ce temps-là, il a plû aux rois successeurs de Henri II, de donner des édits de pacification dans lesquels ont été compris tous les sujets du roi sans exception des nouveaux sujets. Ceux de Metz

jouissent tout au moins du bénéfice de l'édit de Nantes, qui a été fait près de cinquante ans après la prise de possession de Henri II y a t il quelque chose qui les prive du bénéfice de l'édit général, pendant qu'il subsistera Et y a-t il une ombre de bons sens à dire que parce que Henri II prit la ville de Metz dans un temps où les calvinistes n'y avoient plus exercice de leurs religion, Henri IV n'ait pu le leur accorder? Il faut avouer que ces Messieurs se jouent misérablement des édits de nos rois, qui avoient été faits en notre faveur. Je me souviens d'avoir vu l'un de ces auteurs qui ont expliqué et renversé l'édit de Nantes par leurs gloses, qui dit sur un article, où il est parlé des pays de l'obéissance du roi, que le privilège accordé par l'article ne regarde que les pays d'obéissance, c'est-à-dire selon sa glose, les pays conquis comme Metz, et non les pays de l'ancien domaine de nos rois selon cette glose c'est principalement pour Metz que les édits de pacification, et principalement celui de Nantes, ont été faits. Voici présentement la carte bien changée : Metz n'est plus des pays de l'obéissance du roi, et par conséquent ne peut avoir de part aux privilèges de ces édits; il faut regarder cette ville en l'état où elle étoit avant qu'on eut accordé en France aucune liberté de cons;

cience si l'on vouloit faire le factum de l'église de Metz et étaler tous les droits et les concessions particulières de nos rois en faveur des huguenots, on pourroit encore réfuter plus fortement cette maligne conclusion prise sans forme et sans autorité, contre les protestans de cette ville. Mais ce n'est pas là notre affaire; et c'est assez pour faire voir que le sieur Maimbourg dans la vue de nous nuire, foule aux pieds la réputation de son bon sens, aussi bien que celle de sa bonne foi.

Je m'imagine, Monsieur, qu'enfin vous me croyez au bout de mes écritures et vous de vos lectures, car voilà pensez-vous, tout ce que j'avois à répondre au livre du P. Maimbourg. Vous serez donc bien trompé quand au premier ordinaire vous verrez de nouveaux cahiers, pour votre imprimeur, nous prendrons le sieur Maimbourg par un côté qu'il ne prévoyoit pas, et peut-être le mettrons nous en état de se défendre, aussi bien qu'il nous y a mis.

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FIN DE LA SECONDE PARTIE,

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CHAP. X. Atrocité et fausseté de l'accusation du
sieur Maimbourg au sujet des guerres civiles de
France dans le siècle passé. Caractère des principa-
les personnes qui étoient à la tête du parti ennemi
des huguenots: de Catherine de Médicis, de Charles
IX, de Henri III roi de Navarre, du duc de Guise.
Qrigine véritable du nom de huguenot. Du cardinal
de Lorraine et de son frère; leurs desseins pour la
couronne. Du connétable de Montmorency, du duc de
Montpensier et des maréchaux de Tavanes et de
Monluc

CHAP. XI. Caractère du parti huguenot: du prin-
te de Condé, des trois Collignis, de Robert de la
Haye, de Teligny, de la Noue, des femmes vertueu-
es du parti Huguenot, de Henri prince de Condé;

que tous les sages de la cour étoient soupçonnés du

calvinisme; du chancelier de l'Hopital, de Monluc

évêque de Valence.

CHAP. XII. Que pour bien connoître ces deux par

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