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den. On ne peut pas fe flatter non plus qu'ils foient des Monumens du goût des anciens Helvétiens pour le Jeu,ni même des Romains. Il n'est pas impoffible qu'on n'ait trouvé dans le territoi re de Baden des Dez qui y étoient depuis plufieurs fiècles; mais on ne fauroit en démontrer l'antiquité, ni les diftinguer de cette multitude de Dez modernes, dont les Habitans de ce Lieu ont fait commerce avec les Etrangers, en fuppofant qu'ils les tiroient de la terre. Ils ont pouffé la fourberie à cet égard fi loin, qu'elle a attiré l'attention du Magiftrat. Au refte, le premier Auteur connu qui ait parlé de ces Dez eft Wagner dans fon Mercurius Helveticus, imprimé à Zurich en 1688.

La manière,dont les Hiftoriens de la Suiffe ont parlé de Rodolphe I. qui fe fit élire Roi de Bourgogne à St. Maurice en Vallais l'an 888, ne fait connoître que très imparfaitement la Maison dont ce Prince étoit forti. Sans nous arrêter fur.ce qu'ils en difent, qui ne fe trouve appuyé fur aucun fondement folide, paffons tout de fuite au vrai, tel que notre favant Auteur l'expofe dans fon dernier Mémoire de ce Volume. Reginon de Prum,Auteur du X. Siècle,ne défigne ce Prince que par fon nom de Rodolphe, par celui de fon pere Conrad & par fa rélation de Neveu d'Hugues Abbé (a). Comme il y a eu plufieurs Conrads vers le tems dont nous parlons, il n'eft pas aifé de déterminer duquel Rodolphe étoit le fils. Voici ce qu'on peut dire de plus certain là-deffus. Welfon, Seigneur confidérable en Bavière, en Suabe & dans l'Helvétie,maria en 819 fa fille Ju

(a) Regin, ad ann. 888.

dith

dith à Louis le Débonnaire, & laiffa trois fils, Ethicon, Conrad & Rodolphe. Conrad, le fecond de ces trois fils, fe rendit très illuftre, &, felon Heric (a), Moine d'Auxerre, il alloit de pair avec les Rois. Il époufa Adélaide, que les uns croyent avoir été fille de l'Empereur Louis le Débonnaire, & notre Auteur feulement de fon frè re Pepin, Roi d'Italie. Il en eut plufieurs enfans, du nombre desquels Heric met Hugues. l'Abbé ; & Reginon difant que le Roi Rodolphe étoit neveu de cet Hugues, & fils de Conrad, il est clair que ce dernier Conrad étoit frère de Hugues l'Abbé, & fils par conféquent du vieux Conrad & d'Adélaïde.

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Tout cela, conclud Mr. de Bochat (b), fait affez connoître que Rodolphe I.Roi de Bourgo,, gne étoit d'une Maison dont le luftre égaloit, ,, déja de fon tems, celui des premières Maifons ,, d'Occident. Cette vérité se vérifie également ,, par l'un & l'autre des deux fiftêmes qui parta, gent aujourd'hui les Savans fur l'origine de cette Maifon. Celui de Vignier fait remonter la Généalogie jufqu'à Ricimer, ce Patrice, qui difpofoit comme bon lui fembloit de l'Em,, pire d'Occident. Mr.Eccard n'eft allé guères moins haut, & n'a pas donné un tronc moins illuftre à la famille, en s'arrêtant, comme il l'a fait, à Leutharius, Duc d'Allemagne au milieu du VI. Siècle. Et le P. Hergot, quoiqu'il panchât avec Dom Calmet pour le fiftême de Vignier, ne voulant cependant rien donner

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(a) Heric. de Mirac. st. Germani Autisi: Lib. 2.. Labbaeum Bib. M. S. T. I. (b) p. 561,

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,, aux conjectures, toutes probables qu'elles ,, foient,a pu pouffer les preuves par titres jufqu'à Ethicon I. Duc d'Allemagne au VII. Siècle.

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Rodolphe Roi de Bourgogne fut,il est vrai, ,, le premier de faMaifon qui monta fur le Trô,,ne.Trois de fes Defcendans y furent affis com,, me lui; & lorfque cette Branche vint à man,, quer, ce Trône fut rempli pari un Prince de la même Maison fur la tête duquel étoit auffi la Couronne Impériale. L'une & l'autre ne for,,tirent de cette Maifon que pour affez peu ,, d'années, & y rentrèrent enfemble pour bien ,, plus longtems, jufqu'à ce que la Dignité Impé,, riale, en quelque forte attachée à ce Sang par les ,,circonftances de l'Empire, ait paffé fucceffivement, fans interruption, à treize de ces Princes. Et il femble que la Providence, en per,, mettant que cette Ligne finît, & qu'à cette occafion la Couronne Impériale fût portée dans une autre Branche, n'a voulu que faire mieux ,, fentir la convenance de remettre cette Couron,, ne fur la tête d'un Prince, dont les Ancêtres ,, fuffent fortis des mêmes Ducs d'Allemagne.

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Outre ce premier Trône de l'Europe, für lequel des Elections libres ont placé tant de Prin,,ce de ce Sang, combien de Royaumes, & d'au,,tres Etats héréditaires, n'ont pas été poffédés ,, par quelques-uns de ces Princes? Pour ne rien ,, dire des Royaumes & vaftes Etats réunis dans la Branche d'Autriche, le Royaume de la Grande-Bretagne, l'Electorat de Hanover, les Etats de Brunswio, de Baden & de Modène, ont ,, pour Souverains des Princes, dont l'origine eft la même que celle des Rois de Bourgo » gne,

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„gne, qui a fait le fujet de cè Mémoire. L'Helvétié devant le faire honneur d'avoir été le berceau de cette augufte Famille, il convenoit de mettre au jour les titres fur lefquels cet honneur eft fondé, & de faire connoître que les Rois auxquels les Helvétiens fe foumirent, quand la Maifon de Charles-Magne s'éteignit,n'étoient ,, pas d'un fang moins illuftre, & en defcendoient effectivement par les femmes.

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A la fuite des Mémoires, dont nous venons de rendre compte, l'on trouve un Appendice compofé de trois Additions,rélatives à quelques-unes des Matières traitées dans le corps de l'Ouvrage. Pour ne pas trop allonger cet Extrait, nous nous contenterons d'en indiquer le titre. Il s'agit dans la prémière; de la ceffion de l'Helvétie Alleman de par Henri l'Oifeleur, au Roi de Bourgogne Rodolphe II, & de la Lance fainte, que ce Roi donna à l'Empereur: dans la feconde, des Ambrons, & du Canton de la Gaule qu'ils occu poient lorsqu'ils fe joignirent aux Cimbres & aux Teutons: dans la troifième enfin, d'une petite Sta tue confervée à Mary, quedes Savans croyent être de la Déelle Epone. Om

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A FREE ENQUIRY into the Miraculous Powers, which are fuppofed to have fubfifted in the Chriftian Church, from the earliest Ages. through feveral fucceffive centuries. By which it is fehewn that we have no fufficient reafon to believe, apon the Authority of the primitive Fathers,that any fuch Powers were continued

to the Church, after the days of the Apostles. C'est-à-dire,

RECHERCHES LIBRES fur le don des Miracles. qu'on prétend avoir fubfifté dans l'Eglife Chrétienne plufieurs fiècles confécutifs: où l'on fait voir que nous n'avons aucune raison fuffifante de croire fur le témoignage des premiers Pères, que ce don ait continué après la mort des Apôtres Par Conyers Middleton Docteur en Theologie, &c. A Londres, chez R. Manby, & H. S. Cox. in 40. pa. 232, fans la Préface, & le Difcours préliminaire, qui en contiennent 142, & une ample Table des Matières.

Ous avons déja rendu compte du Difcours préliminaire,qui avoit été imprimé féparément, & du petit Ecrit que Mr. le Moine y oppofa d'abord (a): mais avant que d'entrer dans le corps de l'Ouvrage qui contient les preuves de P'Hypothèse de Mr. Middleton, il eft bon de donner le précis de la Préface,qui eft une Pièce effen tielle dans cette Difpute.L'Auteur nous y apprend que, quoique fon Ouvrage fût tout prêt lorfqu'il publia le Difcours qu'il a mis ici à la tête, cependant confidérant l'importance du fujet qui n'avoit jamais été traité exprès, & furtout que l'opinion qu'il fe propofoit de défendre, étoit non feulement nouvelle, mais encore contraire au fentiment reçu parmi les Chrétiens, il jugea qu'il valoit mieux y préparer infenfiblement fes Lecteurs, en leur donnant d'abord fimplement une idée générale de fon deffein qui les mît fur les voies. Il fe

(a) Voy, Tom. XLII.Part. II.p.421.de cette Bibliotheque.

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