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tion particulière; deforte qu'ils n'ont aucun rapport avec le fujet en difpute.

Des Pères Apoftoliques l'Auteur paffe à ceux qui les fuivirent, & il remarque que fi les premiers ne nous ont rien dit du pouvoir des Miracles fubfiftant fans interruption dans l'Eglife, les feconds ont abondamment fuppléé à leur filence par les témoignages pofitifs & réïtérés qu'ils nous ont laiffés fur ce fujet. Il produit les principaux tirés de Justin Martyr, Irenée, Théophile d'Antioche, Tertullien, Minucius Felix, Origène, St. Cyprien, Arnobe & Lactance, que je me contenterai d'indiquer à la marge pour la fatisfaction de ceux qui voudront les examiner (a). Après les avoir rapportés au long, il finit cet Article par deux Réflexions générales, qui naiffent, dit-il, naturellement du fujet. La première, c'est que fi le filence des Pères Apoftoliques par rapport aux dons miraculeux qu'on fuppofe avoir fubfifté de leur tems, doit nous faire conclure au contraire qu'ils ne fubfiftoient plus, leur prétendue exiftence après cinquante ans de ceffation, & la confiance avec laquelle tous les Pères qui font venus enfuite en atteftent la réalité, ne peuveut que paroître fort fufpectes. Car fi ces dons avoient entièrement difparu durant un fi long période, & dans un tems où le Christianisme fembloit en avoir le plus de be

(a) Juft. Mart. Dial. Part. 2 p. 315 & 330. Ed. Thirlb. Apol. 2. p. 116. vid. etiam p. 196, 303, 320, 321, &c.Iren. adv. Hæres. 1. 2. c. 57. p. 188. Edit. Oxon. ibid. c. 56. p. 186. Eufeb. Hift. Eccl. 1. s. c. 7. Theoph. ad Autolyc. 1.21. p. 87. ad calcem Oper. Juft. Mart. Paris. 1636. Tertull. Apologet c. 23. de Animâ § 9. Min. Octav. p. 23. ad calcem Ed. Cypr. per Rigalt. Orig. cont. Cels. 1. 1. p. 34, 5. 1. 2. p. 62. 1. 3. p. 124. 1. 7 p. 337.

Tome XLIII. Part. II.

V

befoin par la perte qu'il venoit de faire des Apotres, on ne fauroit concevoir pourquoi ils auroient été renouvellés après ce période, durant lequel l'Evangile, quoique deftitué d'un femblable fecours, n'avoit pas laiffé de faire des progrès très confidérables. Et c'eft une chofe digne de remarque, que plus l'Eglife croiffoit en pouvoir & en crédit, & plus les Miracles qu'on difoit s'y opérer augmentoient, c'eft-à-dire que moins elle avoit befoin de fecours furnaturels, & plus elle en recevoit difpenfation tout à fait indigne de Dieu, & qui porte avec foi des caractères évidens de fraude & d'imposture.

En fecond lieu, la grande différence qu'il eft aifé d'appercevoir entre les dons miraculeux du tems des Apôtres & ceux des fiècles fuivans, non feulement par rapport à leur nature, mais encore par rapport à la manière de les exercer, ne confir me pas peu ce foupçon de faufleté. Les Apôtres, comme on l'a déjà remarqué, ne faifoient des Miracles que dans des occafions particulières, & lorfqu'ils y étoient portés par un mouvement divin; hors de-là ils étoient deftitués du pouvoir d'en opérer. Auffi, quoiqu'ils appellent quelquefois à ces Miracles pour prouver leur Miffion, nous ne voyons pas qu'ils en faffent parade, à l'exemple des Pères de l'Eglife, fommant les Magiftrats & les Peuples de venir voir les prodiges qu'ils étoient prêts de déployer à leurs yeux, fans préparation, en tout tems, en tout lieu, & auffi fouvent qu'ils le fouhaiteroient. Une pareille oftentation a tout l'air d'impofture, & c'étoit-là le grand caractère des faifeurs de Miracles de la primitive Eglife,fur-tout en ce qui regarde l'éjection des Démons fur lef

quels

quels ils fe vantoient d'avoir un pouvoir abfolu, les châtiant & les tourmentant à plaifir, les forçant à rendre témoignage à la vérité, & les chaffant du corps des Poffédés d'une manière fort fupérieure à tout ce que les Exorciftes Juifs ou Payens pouvoient faire.

La fuite de cet Extrait trouvera fa place dans un autre Volume, car la matière eft trop abondante pour n'en faire qu'un Article. On en jugera par ce dont il me refte à rendre compte, favoir un examen détaillé du caractère des perfonnes que les Pères de l'Eglife difent avoir été revêtues des dons miraculeux, & de celui de ces Pères eux-mêmes; comme auffi de la nature des Miracles particuliers qu'ils rapportent, par lequel on peut voir jufques où l'on doit ajoûter foi à leur témoignage. Après quoi Mr. Middleton répond aux objections les plus plaufibles que fes Antagonistes luf ont faites, ou que les préjugés de plufieurs Chrétiens zèlés pourroient leur fuggérer contre le fond de fon Hypothèse, ou la manière dont il a tâché de l'établir.

ARTICLE IV.

AN HISTORICAL VIEW of the Negotiations between the Courts of England, France and Bruffels, from the Year 1592 to 1617. Extracted chiefly from the Manufcripts State-Papers of Sir THOMAS EDMONDES Knight, Embaffador in France and at Bruffels, and Treasurer of the Houshold to theKings James I. and Charles I. and of ANTHONY BACON Efqr. Brother to the Lord Chancellor Bacon. To which is added a

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Relation of the State of France, with the characters of Henry IV. and the principal Perfons of that Court,drawn up by Sir George Carew, upon his return from his Embafly there in 1609, and addreffed to King James I. never befole printed, &c.

C'eft-à-dire,

HISTOIRE DESNEGOCIATIONS entre les Cours d'Angleterre, de France & de Bruxelles, depuis l'an 1592 jufqu'à l'an 1617: Tirée principalement des Mémoires manufcrits du Chevalier THOMAS EDMONDES, Ambassadeur en France & à Bruxelles, & Tréforier de 'Epargne fous les Rois Jaques I. & Charles I. &de ceux d'ANTOINE BACON Ecuyer, frère du Chancelier Bacon. A quoi l'on a joint une Rélation de l'état de la France, avec les Caractères d'Henri IV. & des principales perfonnes de fa Cour, compofée par le Chevalier George Carew à fon retour de fon Ambaffade de Paris en 1609, pour l'usage du Roi Jaques I. Laquelle n'avoit point encore été publiée. Par Thomas Birch, Maître ès Arts, Membre de la Société Royale, & Miniftre des Paroiffes annexées de Sainte Marguerite Pattens & de St. Gabriel Fenchurch. A Londres, chez A.Millar dans le Strand MDCCXLIX. 8. pp. 523. ́fans l'Introduction qui en contient 24. DAns l'Introduction, qui eft en forme de Dédicace à Mr. Philippe Yorke fils aîné du Grand-Chancelier, Membre de la Chambre des Communes & l'un des Receveurs de l'Echiquier,

Mr.

Mr. Birch obferve d'abord avec raifon, qu'après l'étude de la Religion & de la Morale, il n'en eft point qui convienne mieux aux perfonnes du rang le plus élevé que celle de l'Hiftoire tant ancienne que moderne. Auffi rend-il cette juftice à fon Ami Mr. Yorke, qu'il la poffède dans un degré & avec une exactitude peu ordinaires à fon âge. C'est une science dont les gens en place,& ceux qui font chargés des affaires publiques, ne fauroient abfoJument fe paffer; & en général elle a cet avantage d'ouvrir l'efprit & de l'étendre par la grande con-noiffance qu'elle donne des Hommes, de leurs inclinations & de leurs paffions, de leurs artifices de leurs vues & de leurs deffeins même les plus fecrets. Toute la difficulté eft de trouver à cet égard des guides fur qui l'on puiffe compter; l'ignorance, le préjugé, l'envie, la flatterie, une fauffe éloquence & l'amour du merveilleux ont de tout tems concouru à défigurer l'Hiftoire, & il faut beaucoup d'induftrie, de fagacité, d'impartialité & de candeur pour découvrir la vérité à tra vers tous ces nuages. La plupart des Hiftoriens au-lieu de faire choix de matériaux propres à réuffir, fe font contentés les uns de copier d'anciennes Chroniques peu intéreffantes, ou les Nouvelles, les Libelles & les Panégyriques du tems, pendant que les autres s'abandonnant au feu de leur imagination, ont hazardé les conjectures les plus mal fondées fur les vues particulières & le caractère de perfonnes à une trop grande distance de leur tems ou de leur fituation pour pouvoir s'en former une jufte idée.

Les François, dit Mr. Birch, ont une espèce d'Hiftoire fous le nom de Mémoires,dont ils font V 3 grand

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