Dictionnaire de la langue verte

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G. Marpon et E. Flammarion, 1883 - 560 pages
 

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Expressions et termes fréquents

Fréquemment cités

Page x - Le parler que j'ayme, c'est un parler simple et naïf, tel sur le papier qu'à la bouche ; un parler succulent et nerveux, court et serré, non tant délicat et peigné comme véhément et brusque : Haec demum sapiet dictio, quœ feriet, plustost difficile qu'ennuieux, esloingné d'affectation, desreglé, descousu et hardy ; chaque lopin y face son corps ; non pedantesque, non fratesque, non pleideresque, mais plustost soldatesque...
Page v - Car enfin, il faut bien que je me décide à le répéter : enfant du pavé de Paris, et d'une famille où l'on est faubourien de père en fils depuis cinq ou six générations, j'ai cueilli sur leur tige et ramassé sur leur fumier natal tous les mots de mon Dictionnaire, tous les termes bizarres , toutes les expressions pittoresques qui s'y trouvent accumulées : il n'en est pas une seule que je n'aie entendue de mes oreilles, cent fois au moins, dans la rue Saint-Antoine ou dans la rue Neuve-Bréda,...
Page 270 - Saint-Cloud; comment ensuite l'on ne comptait plus, et que l'on arrivait par la filière d'épithètes qui suivent : ci-devant, faux toupet, aile de pigeon, perruque, étrusque, mâchoire, ganache, au dernier degré de la décrépitude; à l'épithète la plus infamante, académicien et membre de l'institut, ce qui ne manquait pas d'arriver à l'âge de quarante ans environ ; — tout cela dans une seule leçon.
Page iii - J'ai laissé aux délicats d'en haut, aux aristocrates de la philologie, le soin de trier, de classer et d'étiqueter leurs trouvailles de choix. Ravageur littéraire, j'ai obscurément, pendant sept ou huit ans, battu de mon crochet tous les ruisseaux, promené ma lanterne sourde dans les coins ténébreux, ramassant sans cesse et sans fin, heureux d'un tesson comme Rousseau d'une pervenche et enrichissant chaque jour mon musée d'un nouveau débris, sans lui enlever un grain de sa poussière, un...
Page 16 - Mais c'est aussi un instrument qui assomme, une sorte de matraque, sens attesté dans le texte à, travers ces paroles de Gervaise : « la mauvaise société, disait-elle, c'était comme un coup d'assommoir, ça vous cassait le crâne, ça vous aplatissait une femme en moins de rien
Page vii - En France, on parle peut-être français ; mais à Paris on parle argot, et un argot qui varie d'un quartier à l'autre, d'une rue à l'autre, d'un étage à l'autre. Autant de professions, autant de jargons différents, incompréhensibles pour les profanes...
Page 279 - ... ni troisième sujet de la danse , et où elle a préféré l'état de coryphée à tout autre, par la grande raison qu'après l'emploi de sa jeunesse elle n'en pouvait pas prendre d'autre...
Page 454 - Le directeur, après avoir montré toute la prison , les préaux, les ateliers, les cachots, etc., désigna du doigt un local, en faisant un geste de dégoût. — Je ne mène pas là Votre Seigneurie, dit-il, car c'est le quartier des tantes. . . — Hao ! fit lord Durham, et qu'est-ce? — C'est le troisième sexe, milord.
Page 162 - Charlemagne, arrivée au moment de la plus grande puissance de l'empire d'Occident. Charlemagne garda jusqu'à la fin toutes ses conquêtes, et quitta' le jeu de la vie sans avoir rien rendu du fruit de ses victoires. Le joueur qui se retire les mains pleines fait comme Charlemagne, il fait Charlemagne. Le fll3 du grand empereur n'eut pas autant de bonheur que son père.
Page 320 - II pince de la guitare, prenez mon ours ! » « Ces trois mots obtinrent une telle vogue au théâtre, que les directeurs, à l'aspect d'un auteur qui tenait un manuscrit, lui disaient de loin : « Vous voulez m'amuser, voui m'apportez votre ours.

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