le prix n'est pas proportionné à la grande différence du poids, ainsi qu'aux frais que cette opération exige.

Les feuilles de sumac, ainsi préparées, sont employées pour le tannage des la seconde coupe, qui n'ont

cuirs; celles de point acquis assez de consistance pour servir à cette fabrication, sont utiles aux teinturiers, pour fixer la couleur de leurs toiles.

La graine du sumac, dit-on, sert aussi de mordant pour dégraisser la tolle qu'on veut étamer et convertir en fer blanc; il faut, dans ce cas, faire infuser les graines de cet arbrisseau, pendant 24 heures, dans de l'eau, et, après ce tems, y laisser tremper la tolle un peu moins d'une demi-heure.

DE

SUR la culture du Tabac, par M. de LACOUR-GOUFFÉ, Membre de la classe des Sciences.

Les essais sur le tabac, faits, dans les deux

dernières années, par les sieurs Paul, frères, jardiniers à Arenc, nous donnent lieu de croire que notre sol, ainsi que celui des départemens méridionaux, peuvent s'enrichir de cette nouvelle culture.

Deux procès-verbaux dressés par des 'experts nommés par M. le préfet du département des Bouches-du-Rhône, et ceux nommés par M. le directeur de la régie du tabac, à Marseille, constatent les succès qu'ont obtenus les frères Paul, cultivateurs, pendant les années 1808 et 1809, et ceux qu'ils ont droit de se promettre à la récolte prochaine.

Le 15 septembre 1809, 100 pieds de tabac, pris au hasard, furent coupés et portés de suite chez M. le directeur de la régie. Les feuilles détachées et pesées en présence des experts, signés au bas du procès-verbal, donnèrent un poids de 75 kilogrammes (187 livres, poids de Mar

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seille ); les mêmes feuilles, pesées le 15 décembre suivant, à leur plus haut degré de dessication, donnèrent 10 kilogrammes 8 hectogrammes (27 livres, poids de Marseille ).

Ce produit, comparé à celui qu'on obtient, en Alsace, sur une égale quantité de plantes, donne une différence de 3 kilogrammes en faveur du tabac de Marseille; ce dernier réunit, à cet avantage, celui d'être d'une qualité sapérieure.

Indigène des pays chauds, cette plante est moins étrangère dans nos limats et doit mieux y maintenir sa vigueur et le piquant de sa, sève, que dans le nord de la France.

Les cent livres de feuilles desséchées furent vendues, par les frères Paul, 90 fr., 90 fr., pendant que 100 livres de tabac d'Alsace se, vendaient 60 fr. au plus haut prix. i.

Cette grande différence, dans le poids et dans la qualité, met le tabac de Marseille à l'abri de toute concurrence avec les tabacs récoltés en. Europe.

Le terrain dans lequel les sieurs frères Paul cultivent le tabac à Marseille est de la meilleure qualité; il est arrosable; sa contenance est de 41 ares 82 centiares (1055 toises carrées, 2 carterées 55 cannes environ de Marseille ).

Dans cette médiocre étendue, nous avons

compté 17,635 pieds de tabac, à la distance l'un de l'autre de 487 millimètres (16 pouces environ); plantés en lignes parallèles à l'intervalle d'un mètre (un peu moins de 4 pans).

Sans prendre pour base le prix de 100 fr., què les sieurs Paul espèrent d'obtenir, cette année, de 100 livres de tabac, nous établirons notre calcul sur le prix de go fr. qu'ils en ont obtenu l'année dernière, et d'après la vérification faite le 15 septembre et le 15 décembre 1809, par laquelle il conste que 100 pieds de tabac ont donné 27 livres de feuilles sèches, 17,636 (1) pieds de tabac donneront donc 4,761 et 45 centièmes livres, dont le produit, à raison de go centimes la livre de Marseille, s'élèvera à fr. 4,284 90 c., produit qu'on ne saurait comparer au produit d'aucune autre culture, et qui est si exorbitant, qu'on serait tenté d'en douter, même avec l'appui de l'expérience s

Au reste, cette expérience, qui n'a été faite qu'une seule fois, a besoin d'être répétée pendant plusieurs années consécutives, pour donner une plus juste base de calcul. Peu de terrains sont de première qualité et arrosables comine

(1) 100 pieds de tabac ont donné 27 livres de Marseille feuilles sèches:

celui des MM. Paul; d'ailleurs, plusieurs cir constances favorables ont pu se réunir pour élever la donnée au dessus de ce qu'elle doit être. Ainsi, dans la crainte de nous laisser éblouir par le merveilleux d'un résultat amené rarement par le tems et le hasard, nous réa duirons le produit de 4,284 fr., au quart, 1,078 pour les terres médiocres, et à la moitié fr. 2,142 pour les terres de première qualité; et déduisant fr. 578 pour la main d'œuvre et l'engrais, nous aurons, pour les premières, dans une étendué de ro55 toises carrées, un produit net de fr. 500, et pour les dernières celui de fr. 1,571. (1)55

Cet exposé seul nous paraît suffisant pour engager nos concitoyens à cette nouvelle branche d'agriculture.

4 G.

G.I

La culture du tabac exige des soins particu liers, analogues, au climat,à la nature des terres et à la variété des sites. Cette planie demande un sol chaud et une terre substantielle, sans être compacte; dans celle qui est naturel lement, humidé, ou qu'on rend telle par irriga tion, elle s'élève à une hauteur plus considér rable, ses feuilles y acquièrent des dimensions plus grandes et de plus grand poids; mais le tabac en est d'une qualité fort inférieure à celui qu'on récolte dans un terrain sec..

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(1) Dans nos calculs, nous avons négligé les fractions, pour éviter la multiplicité des chiffres inutiles.