Riche de sa magnificence, L'astre au coloris vif et pur, En rayons dorés la dispense, Jusqu'au désert du sombre azur; C'est du sein des humbles campagnes, Que le front altier des montagnes S'élève en trône impérieux ; Les vapeurs des terrestres plages, Servent d'autel aux noirs orages, Qui vont s'embraser dans les Cieux. Exempt des soins du rang suprême, Ne doit rien au fer des combats ; Sous la cataracte tonnante, Au sein des airs s'épanouir; Endormi sous la voûte obscure De bois peuplés, d'arbres épais, Beaux sans ordre, et verds sans culture, Aimable asile de la paix; Au sein des riantes images Les doux bruits, les songes volages, I.Echo d'Amathonte répète, Plus loin, amante des ténèbres, Veut-elle, au vain fracas du monde, Elle s'endort sous un cyprès, Luth sacré du choeur des Orphées, Au gré de ton droit souverain, Le tems, sur l'or de tes trophées, Vient briser son septre d'airain; Ton charme atteint la rive noire, Ton art consomme sa victoire, Jusques sur le Dieu des Enfers, Où, malgré le Cocyte avare, Le héros, vainqueur du Ténare, Doit son triomphie à tes concerts, O vous, dont la voix est montée Sur l'aile d'un transport divin, Volez, de l'ardent Promethée, Renouveler l'heureux larcin; Superbe élan, sublime ivresse, Qui, seule aux rives du Permesse, Ravit, dans tout leur appareil, Ces sons nombreux dont l'harmonie, Des chastes nymphes d'Ausonie, Consacra les nuits sans sommeil. Mais quel ravissant spectacle, Sous un aspect délicieux, Fait de l'antique tabernacle, Réjaillir les traits radieux ? De Jupiter au Capitole, Ils ont brisé la vaine idole, Au bruit de son trône écroulé ; Des rochers sanglans du Calvaire, S'ouvre l'auguste sanctuaire Et le vrai Ciel est dévoilé. Le Liban à ma voix s'abaisse, Mais déjà le char, qui m'élève, Et sous les feux de l'Empyrée, C'est là, que ses hordes brillantes, Au gré des plus hardis transports, Vont des sphères au loin roulantes. Répéter les pompeux accords: Déjà, du vrai beau possédée, Elle en atteint la haute idée, Au sein des célestes loisirs ; Où mes chants, aux Dieux en silence, Lorsque mon hymne recommence, Font goûter de nouveaux plaisirs. DISCOURS DE RÉCEPTION DE M. RIGORDY, membre de la classe de littérature et d'histoire, prononcé dans la séance publique du 26 août 1810. MESSIEURS, E voudrais, par un hommage digne de vous, acquitter ma reconnaissance et justifier votre choix; mon impuissance me fait mieux sentir ce que je dois à votre bienveillance. Vous avez voulu, sans doute, récompenser mes longs: efforts dans une carrière qui tire une grande partie de son lustre de la culture des lettres.. La connaissance des lois, de même que celle de toutes les sciences exactes, n'est jamais que les fruit de l'étude. Pénétrer leurs motifs, saisir leurs rapports, juger sainement de leur application, peut n'être que le travail d'un sens droit et d'un esprit juste; mais il faut plus à l'orateur du barreau: il doit connaître l'art d'exprimer sa ̧ pensée sans l'exagérer et sans l'affaiblir, de lier ses preuves pour ajouter à leur force, de faire, parler à la raison le langage qui doit le mieux assurer son triomphe; l'art de répandre la lu |