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Ou', si le sort cruel, si la Parque implacable Toujours à mes souhaits se montre inexorable; Je t'invoque, & Pluton! dans tes gouffres affreux Engloutis pour jamais un amant malheureux !

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Traduction de Métastase.

ÉLÉONORE, ô mon amie!
A tes pieds j'abjure mes torts.
En t'accusant de perfidie,
Hélas! je crus de faux dehors.
Que je hais ce soupçon coupable!
Que je hais ce doute insultant!
Non, désormais un seul instant,
Je ne puis te croire capable
De tromper ma crédule foi;
J'en jure ici les Dieux et toi;
Et cette bouche enchanteresse,
De mon sort unique maîtresse,
Et dont mon cœur chérit la loi.
Mais non, dissipons nos alarmes.
Bouche qu'habitent les Amours,
J'en crois le serment plein de charmes
Que tu fis de m'aimer toujours.
Pour moi, si je deviens parjure,

Que le brillant flambeau des cieux,
Pour venger ma nouvelle injure,.
Cesse de briller, à mes yeux..
Oui, j'en conviens, je suis coupable;
Punis ma faute si tu veux;

Mais à ton tour, entre nous deux,
Conviens qu'elle fut excusable.
De Tyrsis je connais l'amour,
Comme ta flamme m'est connue,
Tyrsis te parlait l'autre jour,
J'arrive soudain à ma vue
Il se trouble, tu fus émue;
Il devint pâle, tu rougis;
Il te regarda, tu souris.....
Ah! cette rougeur, ce sourire,
Je sais trop ce qu'ils veulent dire !
Eléonore, quand mon cœur
Te fit l'aveu de sa tendresse,
Tel fut ton souris, ta rougeur......
Et tu n'es pas une traîtresse ?

Et mon soupçon n'est qu'une erreur,
Perfide et barbare maîtresse ?..............
Qu'ai-je dit? quel égarement!
Voilà que je soupçonne encore,
'Ah! pardonne, toi que j'adore,
Je ne suis qu'un parjure amant,
Qu'un fou..... Mais songe, je te prie,
Que l'amour cause ma folie;
Et songe qu'on voit mille amans
Etre mille fois dans la vie
Infidèles à leurs sermens.
Le nocher, jouet du naufrage,
Jure de ne plus s'embarquer;
Le calme vient: bravant l'orage,
Sur les mers il court se risquer.
Las des belliqueuses alarmes,
Le guerrier jure le repos;
Mais la trompette des héros

Sonne, et le guerrier vole aux armes.'

AUGUSTE DE LABOUISSE

A GLYRIS.

TRADUCTION D'UNE EPIGRAMME DE MÉLÉAGRE,

Extraite de l'Anthologie.

PROMETTEZ-vous d'être fidelle

A l'amant soumis à vos lois ?
Promettez-vous d'être rebelle

Au parjure d'un autre choix ?...

Si jamais vous brûlez d'une flamme nouvelle,
Craignez, Glyris, craignez l'Amour et ses revers!
Ce Dieu malin regarde de travers
Une infidelle !

En lui forgeant de nouveaux fers,
Il hâte son tourment, anticipe ses peines;
Il lui fait regretter de ses premières chaînes
La noble empreinte et le doux serrement;
Cruel moment!

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Tout en riant, l'Amour punit souvent le crime
Qu'il a lui-même conseillé :

Il cherche avec plaisir à faire une victime
D'un cœur qu'il a déjà souillé.
Oui, Glyris, l'amante peu sage,
Qui fait un jeu de son serment,
Le dieu d'amour, quoique volage,
Sait l'en punir sévèrement.

Par M. VERLAAC (de Brives).

ENIGM E.

AUTREFOIS ce n'était qu'au sage
Que l'on pouvait donner mon nont,
L'extravagance de notre age
Le donne à des brise-raison;

Esprits forts, dont l'utile audace
Détruit tout ce qu'on a de bon :
Goujats que ne les nomme-t-on ?
L'architecte seul peut construire,
Goujats suffisent pour détruire.

Par un Abonné.

LOGOGRIPHE.

TANTOT mâle, tantôt femelle,

J'ai fait naître ici-bas mainte et mainte querelle;
Brillant dans les combats, charmant dans un boudoir,
Je désole une belle, ou je lui rends l'espoir;
Je parle avec Pindare au maître du tonnerre ;
Avec un pauvre auteur je marche terre à terre;
J'amuse, je déchire et vante tour-à-tour
Le crime, la vertu, la sagesse et l'amour.
Ma tête à bas, la coquette Glycère
Voudrait me dérober aux regards curieux;
Mais, hélas! on lit dans ses yeux,

Ce qu'elle veut cacher avec tant de mystère.

Par un Abonné(de Sens, département de l'Yonne).

CHARADE,

Le jardin potager voit croitre mon premier;
Souvent le Muséum nous offre mon dernier ;
C'est avec mon premier que l'on fait mon entier.

Mots de l'Enigme, du Logogriphe et de la Charade insérés dans le dernier Numéro.

Le mot de l'Enigme du dernier numéro est Soulier.
Celui du Logogriphe est Image, où l'on trouve mage et áge.
Celui de la Charade est Cor-don.

Les Leçons de l'Histoire, ou Lettres d'un Père à son Fils, sur les faits intéressans de l'histoire. universelle; par l'auteur du Comte de Valmont. Huit volumes in-12. Prix: 24 fr., et 35 fr. par ta poste. A Paris, chez Leclere, libraire, quai des Augustins; et chez le Normant, imprimeurlibraire, rue des Prêtres Saint-Germain-l'Auxerrois, no. 42, en face du petit portail de l'Eglise.

Νους

OUS avons déjà parlé de cet excellent ouvrage. Nous en avons fait connaître le plan et les principes; nous avons donné quelqu'idée des recherches profondes qu'il suppose, et de la critique qui a présidé à ces recherches; enfin nous avons relevé la modestie de son titre. Cette modestie a donné lieu à deux erreurs ou à deux préventions qu'il est juste d'éclaircir. On a supposé d'abord que cet ouvrage n'était qu'un choix des événemens les plus curieux et les plus instructifs. On a été surpris d'y trouver le plan d'une histoire universelle, et mesurant son étendue sur celle de l'idée qu'on s'était faite, on l'a jugée trop vaste, quoiqu'en effet une histoire générale demande cette grandeur et ce développement, sous peine d'être une esquisse maigre, et un sommaire sans intérêt. Cette prévention était fortifiée par une autre, que le titre avait également fait naître. On s'imaginait que les Leçons de l'Histoire étaient une suite de réflexions morales que l'auteur avait tirées des faits, et on s'effrayait de la longueur. de ces leçons. Mais c'est par les faits mêmes que l'auteur s'est proposé d'instruire. Il a suivi le plan de la Providence, qui nous montre les hommes heureux ou malheureux, et les états forts ou faibles, selon

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