concurrents, la voix du président est prépondérante.

Le jury ne peut dépasser le nombre des places mises au concours; mais il peut, d'après le résultat des épreuves, ne pas accorder toutes les places.

ART. 17.

La délibération du jury pour la désignation des candidats proposés pour le titre d'agrégé sera lue en séance publique par le président du concours.

Lorsque plusieurs candidats auront concouru pour différentes places du même ordre d'agrégation dans des facultés différentes, le candidat placé le premier sur la liste aura le droit de choisir la place qui lui conviendra le mieux le second choisira après, et ainsi de suite.

ART. 18.

Le procès-verbal de chaque séance du concours est dressé par l'un des juges, remplissant les fonctions de secrétaire, et signé par tous. Chacun d'eux peut y joindre ses observations particulières.

Le tout, après la clôture du concours, est transmis au ministre de l'instruction publique, avec un rapport détaillé du président du jury.

ART. 19.

Un délai de dix jours est fixé, pendant lequel tout concurrent inscrit et ayant pris part à tous les actes du concours pourra se pourvoir devant le conseil royal contre les résultats dudit concours, seulement pour violation des formes prescrites. L'institution ne sera donnée par le ministre qu'après l'expiration de ce terme et le jugement des réclamations qui seraient intervenues.

ART. 20.

Tout agrégé qui dans un délai de deux mois ne se sera pas rendu au poste pour lequel il aura été nommé, perdra son titre d'agrégé et les droits qui y sont attachés.

TITRE II.

ÉPREUVES SPÉCIALES POUR CHAQUE ORDRE D'AGRÉGATION.

Philosophie.

ART. 21.

Pour la première épreuve, les concurrents composeront deux dissertations en français, l'une sur un point de philosophie, l'autre sur un point d'histoire de la philosophie.

ᎪᎡᎢ. 22.

Les sujets de dissertation pour la deuxième épreuve porteront sur des points difficiles et controversés d'histoire de la philosophie ancienne.

ART. 23.

La troisième épreuve consistera:

1o En une leçon publique faite, après une heure de préparation, sur une question de philosophie;

2o En une leçon publique faite, après un jour de préparation, sur une question d'histoire de la philosophie.

Littérature ancienne et moderne.

ART. 24.

Pour la première épreuve les concurrents composeront deux dissertations, l'une en latin sur un point de littéra

ture ancienne, l'autre en français sur un point de littérature moderne

ᎪᎡᎢ. 25.

L'épreuve de l'argumentation portera sur l'interprétation grammaticale et littéraire de passages difficiles et controversés d'auteurs grecs et latins, en prose ou en vers, et de morceaux choisis des classiques français, lesquels auront été désignés d'avance.

Il y aura trois épreuves distinctes pour le grec, le latin et le français.

A la suite de l'argumentation, les concurrents seront admis aussi à faire preuve de leurs connaissances dans les langues et les littératures modernes.

ᎪᎡᎢ. 26.

La troisième épreuve consistera :

1o En une leçon faite, après un jour de préparation, sur un point de littérature ancienne;

2o En une leçon faite, après une heure de préparation, sur un point de littérature moderne.

Histoire et Géographie.

ART. 27.

Pour la première épreuve, les concurrents traiteront par écrit:

1o Un point d'histoire ancienne;

2o Un point d'histoire du moyen âge ou d'histoire moderne;

3o Une question de géographie comparée.

ART. 28.

Les questions publiées pour la seconde épreuve porteront sur des points difficiles et controversés de critique historique, d'antiquité et de géographie ancienne.

T. I.

16.

ᎪᎡᎢ. 29.

La troisième épreuve consistera :

1o En une leçon faite, après un jour de préparation, sur un sujet d'histoire et de géographie ancienne;

2o En une leçon faite, après une heure de préparation, sur un sujet d'histoire et de géographie moderne.

FACULTÉS DES SCIENCES.

INSTITUTION DES AGRÉGÉS.

Rapport au roi et ordonnance royale.

Du 28 mars 1840.

SIRE,

Je viens proposer à Votre Majesté d'achever ce qu'elle a commencé, en appliquant aux facultés des sciences l'institution des agrégés.

Les études scientifiques, déjà si florissantes dans l'université, recevront de cette institution un nouveau lustre. Rajeunissement continu et mesuré de l'enseignement officiel par l'introduction de cours nouveaux, agrandissement du cercle ordinaire des études presque sans aucun frais pour le trésor public, tels sont les avantages qui recommandent l'agrégation dans toutes les facultés. Il n'est pas besoin d'y insister particulièrement en ce qui regarde les facultés des sciences.

Le projet d'ordonnance que j'ai l'honneur de soumettre à Votre Majesté établit pour les facultés des sciences, comme il a été fait déjà pour les facultés des lettres, trois ordres d'agrégés qui représentent les grandes divisions de

l'enseignement scientifique : des agrégés pour les sciences mathématiques, des agrégés pour les sciences physiques, et des agrégés pour les sciences naturelles.

L'agrégation des sciences pour les colléges royaux est uneelle prescrit les mêmes conditions et les mêmes épreuves à tous les candidats. Mais plus on monte dans la science, plus le besoin de la spécialité se fait sentir. Les immenses développements que les sciences physiques et les sciences naturelles ont pris depuis un siècle, leur ont conquis le droit d'être spécialement représentées dans le haut enseignement, et par conséquent dans les concours qui en ouvrent l'entrée.

En même temps j'ai pensé que des points de contact devaient être ménagés entre toutes les parties des sciences, pour pénétrer les jeunes candidats de l'esprit commun des méthodes scientifiques. Si, dans l'âge mûr, on ne peut obtenir de grands succès qu'en se livrant presque exclusivement à une seule étude, dans la jeunesse il est bon d'avoir fait en quelque sorte le tour de toutes les sciences, et d'avoir amassé des trésors de connaissances diverses qui profitent plus tard à celle qui finit par obtenir notre préférence. Que deviendrait la physique mathématique, cette gloire de la France, si de sérieuses études de physique expérimentale ne se rencontraient dans le même esprit avec le talent de l'analyse? Sans une suffisante instruction en mathématiques, la cristallographie n'eût jamais été créée; et la géologie elle-même perdrait ses plus sûres lumières sans la connaissance du système général du monde.

C'est dans cette vue que l'ordonnance actuelle exige, par une sévérité bien entendue, que les candidats aux di

1 Elle a été très-utilement divisée. Voyez plus haut, p. 235.