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SECONDE PARTIE.

DU CALVADOS.

§. I. TOPOGRAPHIE.

MÉTÉOROLOGIE.

L'automne de 1836 a été constamment humide. Une neige abondante, tombée dès les derniers jours d'octobre, fit présager un hiver long, sinon rigoureux. Elle ne tarda pas à être remplacée par de nouvelles pluies qui occasionèrent de fréquentes inondations. Les eaux de la Touque et de la Calonne pénétrèrent à plusieurs reprises dans Pont-l'Evêque, et l'on vit des barques voguer sur les vastes prairies de Caen, converties en un lac dont on n'apercevait qu'au loin les rivages. Des gelées sans intensité et des raffales de vent n'ont depuis que momentanément dégagé l'atmosphère des nuages qui l'ont obscurcie jusqu'aux approches des fêtes de Noël. Revenue à cette dernière époque, et accompagnée d'un froid très-apre, la neige s'est de nouveau apesantie sur nos campagnes. Ses flocons entassés sur les pommiers

moussus du Bocage, en dépouillèrent un grand nombre de leurs branches. Les chemins publics devinrent impraticables dans quelques contrées, et l'on fut obligé d'y préposer des ouvriers pour se frayer une issue.

Le dégel qui se manifesta dans la soirée du 3 janvier 1837 et qui continua les jours suivants, occasiona de nouvelles inondations. Pendant les six semaines qui l'ont suivi on a à peine joui de quelques jours passables. Les espérances qu'avait fait naître le commencement de la seconde quinzaine de février ne paraissent pas devoir se réaliser. Cependant le temps marche, et le ciel reprend insensiblement cette téinte bleue qu'il avait perdue depuis cinq mois. Déjà l'on voit rayonner le long des prairies les étoiles d'or de la ficaire ; ce n'est pas encore le printemps, mais ce n'est plus l'hiver.

RÉUNIONS DE COMMUNES.

Une ordonnance du roi du 14 décembre .1836, a réuni, dans le canton de Mézidon, les -communes de Sainte-Marie-aux-Anglais, de Saint-Maclou et de Douxmarais, en une -seule qui prend le nom de Sainte-Marieaux-Anglais, et dont le chef-lieu est fixé à Douxmarais.

CHEMINS VICINAUX.

Sans partager toutes les espérances qu'a fait naître la loi du 21 mai 1836, sur les chemins vicinaux, nous croyons qu'on peut en attendre d'importants résultats, pourvu qu'elle soit exécutée avec un zèle éclairé et persévérant; mais c'est une machine compliquée dont les ressorts se rouilleraient promptement dans les mains de l'administration, si elle négligeait de lui donner le mouvement qu'elle ne peut recevoir que d'elle. Pour s'en convaincre, il suffit de la lire avec un peu d'attention. Cette loi ne se borne pas à créer de nouvelles ressources, elle fait plus elle arme le pouvoir central de la faculté de les imposer d'office et d'en faire l'emploi, droit exorbitant que l'incurie parcimonieuse d'une foule de localités rendait nécessaire, mais dont l'application présente de grandes difficultés. Pour réaliser ces ressources, il faut mettre en action une infinité de rouages administratifs ; il faut des votes, des mises en demeure, des arrêtés, des matrices de rôles, des rôles, une correspondance de tous les moments. Lorsque les fonds sont faits, il faut, avant d'en disposer, déterminer dans quelle proportion

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