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d'où l'on a fait Baex, Baiex et Bayeux. Son histoire présente une longue suite de calamités. Les Saxons la livrèrent aux flammes en 368, les Normands en 848 et en 891. En 1046, vingt ans après la conquête de l'Angleterre, elle fut presque entièrement détruite par un incendie. Henri Ier, fils de Guillaume, en 1106, et Philippe de Navarre, en 1356, la brûlèrent à leur tour Elle s'est sans cesse relevée sur un sol chargé de ses ruines.

Sa cathédrale, qu'on croit d'origine saxonne, n'a pas subi moins de vicissitudes. Rollon la rebâtit au commencement du Xe siècle. Elle périt entièrement dans l'incendie de 1046. Il ne reste de celle qui la remplaça et qui fut commencée par l'évêque Hugues II, mort en 1049, que la crypte ou la chapelle souterraine. Le chœur, qui est un chefd'œuvre de l'architecture ogivale, appartient au XIIIe siècle. La tour, octogone fut commencée le 1er octobre 1477, par les ordres de Louis de Harcourt, patriarche de Jérusalem, évêque de Bayeux, et terminée le 1er août 1479. La partie supérieure de cette tour a été reconstruite au commencement du XVIIIe siècle.

La fameuse tapisserie attribuée à la

reine Mathilde, a été transférée du trésor de cette cathédrale à l'hôtel-de-ville où elle continue d'attirer les curieux.

L'évêché de Bayeux est un des plus anciens de la chrétienté. Cette ville possède un séminaire, deux hôpitaux, une souspréfecture, un hôtel-de-ville, un palais épiscopal fort modeste, un collége, des tribunaux de première instance et de commerce, une bibliothèque publique, * des casernes, une prison, des halles aux grains et aux viandes, et une salle de spectacle.

Quoique assise au milieu d'un pays fertile, et admirablement située sous le rapport des communications, Bayeux n'est point une ville commerçante. Sa manufacture de dentelles de fil, celle de porcelaine, sa carosserie ont conservé leur réputation sans gagner en importance. On y compte une ou deux usines.

Il s'y tient cinq foires annuelles; celle de la Toussaint est la plus considérable. Son marché est abondammant approvisionné, tous les samedis, par les produc

*On doit cet établissement à la sage administration du maire, M. Letellier, que la ville de Bayeux a perdu le 30 novembre 1836.

tions du Bessin, et notamment. par ses excellents beurres, dont la vente s'élève annuellement à plus de cinq millions de francs.

"Bayeux est la patrie d'Alain Chartier, de Cahier de Gerville, ministre de l'intérieur sous Louis XVI, du peintre Ro bert Lefèvre, de l'abbé Beziers et de Frédéric Pluquet, qui en ont écrit l'his

toire.

St-Vigor, commune voisine, renfermait un monastère fondé au VIe siècle par l'évêque de ce nom. Ce monastère situé sur le mont Phaunus, y avait, diton, remplacé un temple où l'on adorait les idoles. Il fut détruit par les Normands au IXe siècle, et rétabli par Odon de Conteville, mort à Palerme en 1097. Une par ́tie de l'église a existé jusqu'à la révolution.

La même commune possédait, sur la route de Caen, le prieuré de St-Nicolas de la Chesnaie c'était anciennement une Léproserie.

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La petite commune de St-Loup-Hors; à une autre entrée de Bayeux, est remarquable par son église, dont la tour est un modèle d'architecture romane.

Canton de Caumont.

Population. Population: 11,408.

Superficie.

Revenu

Communes.

Anctoville, 1,173; Caumont, 866; Cormolain, 982; Feuguerolles-sur-Seulle, 299; Foulognes, 400; Saint-Germaind'Ectot; 510, Sainte-Honorine-de-Ducy, 336; Hottot, 745; la Lande-sur-Dromme, 134; Livry, 1,269; Longraye, 531; Orbois, 233; Parfouru-l'Éclin, 322; Ques nay-Guesnon, 152; Sallen, 951; SeptVents, 903; Sermentot, 289; Torteval, 536; Lavaquerie, 777.

Superficie: 14,204 hect. 75 ar. 25 cent.; terres labourables, 9,627 hect. 54 ar. 10 cent.; prés et herbages, 2,042 hect. 08 ar. 65 cent.; bois, 841 hect. 91 ar. 45 cent.

Les maisons y sont au nombre de 3,448. Le revenu imposable du canton est de 412,404 fr. 35 cent.

Le sol y est généralement moins fertile que dans les autres parties de l'arrondis

sement.

Caumont, chef-lieu, bourg à 2 myr. 4 kil. S. de Bayeux. Il est situé sur une colline, au pied de laquelle l'Aure-Supérieure prend sa source. On peut découvrir de ce point les rivages de la mer, au nord; et, à l'ouest, les clochers de la cathédrale

de Coutances. C'est apparemment cette position sur un plateau élevé qui l'a fait jadis et qui le fait encore désigner quelquefois sous le nom de Caumont-l'Éventé.

Les volailles qui approvisionnent son marché, sont infiniment supérieures à celles du pays d'Auge. Il s'en fait de fréquents envois à Paris.

Livry, qui n'en est pas éloigné, et à laquelle on a réuni en 1829 le territoire de Saint-Martin-le-Vieux, est la commune la plus populeuse du canton. Elle a donné naissance à deux évêques de Bayeux Saint-Gerbold, qui y fonda un monastère, détruit à l'époque de l'invasion des Normands, et Saint-Sulpice, qui y fut massacré par ces barbares. Simon, abbé de Chelles en Heinaut, enleva furtivement en 986 les reliques de ce dernier, et en dota son abbaye. Nos chroniques offrent plusieurs exemples de ces pieux larcins, justifiés, jusqu'à un certain point, par la crainte des profanations et par la mauvaise réputation des hommes du Nord.

Canton d'Isigny.

Population: 15,031.

Asnières, 249; la Cambe, 840; Can- Population.

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