Émile: ou De l'education, Livre 1

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E. Belin, 1884
 

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Page 2 - Les bonnes institutions sociales sont celles qui savent le mieux dénaturer l'homme, lui ôter son existence absolue pour lui en donner une relative, et transporter le moi dans l'unité commune; en sorte que chaque particulier ne se croie plus un, mais partie de l'unité, et ne soit plus sensible que dans le tout.
Page 8 - Vivre ce n'est pas respirer, c'est agir, c'est faire usage de nos organes , de nos sens , de nos facultés , de toutes les parties de nous-mêmes qui nous donnent le sentiment de " Non. Marcell. notre existence. L'homme qui a le plus vécu n'est pas celui qui a compté le plus d'années, mais celui qui a le plus senti la vie.
Page 6 - En sortant de mes mains il ne sera, j'en conviens, ni magistrat, ni soldat, ni prêtre : il sera premièrement homme...
Page 15 - L'attrait de la vie domestique est le meilleur contre-poison des mauvaises mœurs. Le tracas des enfants, qu'on croit importun, devient agréable; il rend le père et la mère plus nécessaires , plus chers l'un à l'autre ; il resserre entre eux le lien conjugal. Quand la famille est vivante et animée, les soins domestiques font la plus chère occupation de la femme et le plus doux amusement du mari.
Page 22 - Celui qui ne peut remplir les devoirs de père n'a point droit de le devenir. Il n'ya ni pauvreté , ni travaux , ni respect humain , qui le dispensent de nourrir ses enfants et de les élever lui-même. Lecteurs , vous pouvez m'en croire. Je prédis à quiconque a des entrailles et néglige de si saints devoirs, qu'il versera long-temps sur sa faute des larmes amères , et n'en sera jamais consolé.
Page xxvii - Tout est bien sortant des mains de l'Auteur des choses, tout dégénère entre les mains de l'homme. Il force une terre à nourrir les productions d'une autre, un arbre à porter les fruits d'un autre; il mêle et confond les climats, les éléments, les saisons; il mutile son chien, son cheval, son esclave, il bouleverse tout, il défigure tout; il aime la difformité, les monstres...
Page 2 - Toute société partielle , quand elle est étroite et bien unie, s'aliène de la grande. Tout patriote est dur aux étrangers : ils ne sont qu'hommes , ils ne sont rien à ses yeux".
Page xxvii - On n'a jamais employé tant d'esprit à vouloir nous rendre bêtes : il prend envie de marcher à quatre pattes, quand on lit votre ouvrage. Cependant, comme il ya plus de soixante ans que j'en ai perdu l'habitude, je sens malheureusement qu'il m'est impossible de la reprendre, et je laisse cette allure naturelle à ceux qui en sont plus dignes que vous et moi.
Page 7 - Celui d'entre nous qui sait le mieux supporter les biens et les maux de cette vie eSt à mon gré le mieux élevé : d'où il suit que la véritable éducation consiste moins en préceptes qu'en exercices.
Page 52 - Toutes nos langues sont des ouvrages de l'art. On a long-temps cherché s'il y avait une langue naturelle et commune à tous les hommes : sans doute , il y en a une ; et c'est celle que les enfans parlent avant de savoir parler.

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