Les consolations: poésies

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U. Canel, 1830 - 237 pages
 

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Fréquemment cités

Page 6 - Vers trois heures souvent, j'aime à vous aller voir ; Et là, vous trouvant seule, ô mère et chaste épouse, Et vos enfants au .loin épars sur la pelouse, Et votre époux absent et sorti pour rêver, J'entre pourtant ; et vous belle et sans vous lever. Me dites de m'asseoir, nous causons ; je commence A vous ouvrir mon cœur, ma nuit, mon vide immense...
Page 31 - Hélas ! pensai-je alors, la tristesse dans l'âme, Humbles hommes, l'oubli sans pitié nous réclame, Et, sitôt que la mort nous a remis à Dieu, Le souvenir de nous ici nous survit peu ; Notre trace est légère et bien vite effacée ; Et moi, qui de ces morts garde encor la pensée, Quand je m'endormirai comme eux, du temps vaincu, Sais-je, hélas ! si quelqu'un saura que j'ai vécu ? Et poursuivant toujours, je disais qu'en la gloire, En la mémoire humaine, il est peu sûr de croire, Que les...
Page 111 - C'est un beau soir, un soir paisible et solennel ; A la fin du saint jour , la Nature en prière Se tait , comme Marie à genoux sur la pierre , Qui tremblante et muette écoutait Gabriel : La mer dort; le soleil descend en paix du ciel ; Mais dans ce grand silence, au-dessus et derrière, On entend l'hymne heureux du triple sanctuaire , Et l'orgue immense où gronde un tonnerre éternel.
Page 176 - Nous sommes devant vous comme un roseau qui plie ; Votre souffle en passant pourrait nous renverser. Mais vous prenez bien garde , Ami , de nous blesser ; Noble et tendre , jamais votre amitié n'oublie Qu'un rien froisse souvent les cœurs et les délie ; Votre main sait chercher la nôtre et la presser. Comme un guerrier de fer, un vaillant homme d'armes , S'il rencontre, gisant, un nourrisson en larmes...
Page 20 - L'immortelle pensée en sillons éclatants, Comme un feu des marais, jaillit de cette fange, Et , remplissant nos yeux , nous éclaire et se venge. Alors , comme en dormant on rêve quelquefois Qu'on est dans une plaine aride, ou dans un bois, Ou sur un mont désert, et l'on s'entend poursuivre Par des brigands armés, et, plein d'amour de vivre, De sentiers en sentiers , de sommets en sommets , L'on va, l'on va toujours, sans avancer jamais, De même , en ces moments d'angoisse et de détresse ,...
Page 71 - Et comme la prière à l'âme repentie Verse au pied de l'autel d'abondantes ferveurs, Oh ! n'enviez jamais ces inquiets rêveurs Dont la vie ennuyée avec orgueil s'étale, Ou s'agite sans but, turbulente et fatale. Seuls, ils croient tout sentir, délices et douleurs ; Seuls, ils croient dans la vie avoir le don des pleurs, Avoir le sens caché de l'énigme divine, Avoir goûté les fruits de l'arbre et sa racine ; Et, fiers de tout connaître, ils raillent en sortant. O vous, plus humbles qu'eux,...
Page 194 - La triste humanité monte à votre front d'ange; Afin de mieux remplir le message divin, Vous avez dépouillé l'aile du Séraphin, Et, laissant pour un temps le paradis des âmes, Vous abordez la vie et le monde et les drames. C'est bien ; là sont des maux, mille dégoûts obscurs, Mille embûches sans nom en des antres impurs; Là, des plaisirs trompeurs et mortels au génie; Là, le combat douteux et longue l'agonie, Mais aussi le triomphe immense, universel, Et tout un peuple ému qui-voit s'ouvrir...
Page 131 - Le Seigneur qui, jaloux de l'œuvre de ses mains, Pour animer le monde y créa les humains, Parmi ces nations, dans ces tribus sans nombre, Sur qui passent les ans mêlés de jour et d'ombre, A des temps inégaux suscite par endroits Quelques rares mortels, grands, plus grands que les rois, Avec un sceau brillant sur leurs têtes sublimes, Comme il fit au désert les hauts lieux et les cimes.
Page 131 - Et le dore, ou le père.-, ou le fait éclater. Ces mortels ont des nuits brillantes et sans voiles ; Ils comprennent les flots, entendent les étoiles. Savent les noms des fleurs, et pour eux l'univers N'est qu'une seule idée en symboles divers.
Page 30 - Dans ma ville natale, à Boulogne-sur-Mer. Elle m'y racontait souvent, pour me distraire, Son enfance, et les jeux de mon père, son frère, Que je n'ai pas connu ; car je naquis en deuil, Et mon berceau d'abord posa sur un cercueil. Elle me parlait donc, et de mon père et d'elle ; Et ce qu'aimait surtout sa mémoire fidèle, C'était de me conter leurs destins entraînés Loin du bourg paternel où tous deux étaient nés. De mon antique aïeul je savais le ménage, Le manoir, son aspect, et tout...

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