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Dédaignant les progrès du temps,
D'un sérieux sombre et bizarre,
Vous singez le chien du Tartare
Dans ses horribles hurlements.
Peut-on ainsi, se dégradant,
Outrager notre beau langage,
Et s'abaisser évidemment
Au-dessous du Lapon sauvage
Lapon sauvage!

Oui, la Société, ete.

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Etes-vous enfin clairvoyants?
N'enseignez plus le fanatisme;
Mettez un terme au despotisme
Qui pèse sur vos Aspirants.
Du chaos il faut s'arracher,
Fuir les ténèbres, fuir le vice,
Et comme le siècle marcher
Vers la lumière et la justice,
Et la justice.

Oui, la Société, etc.

Fraternité chez les humains
Exerce ta douce influence;
Fais sentir aux fils de la France
Tes faveurs, tes charmes divins.
Que les Compagnons plus heureux,
Oubliant leurs funestes guerres,
Puissent se voir, s'aimer entre eux,
Comme des amis et des frères,
Et des frères.

Oui, la Société, etc.›

Les enfants du roi Salomon

Prêtent l'oreille aux voix des hommes
Prêchant, dans l'époque où nous sommes,
Et la concorde et la raison.

Veuillez de même, ô nos rivaux !
Prenant l'esprit d'un nouvel âge,
Concevoir que des jours plus beaux
Doivent luire au Compagnonage,
Compagnonage.

Oui, la Société chérie
Du beau Devoir de Liberté
D'une voix puissante vous crie:
N'outragez pas l'humanité.

QUELQUES CHANSONS

FAITES PAR DES COMPAGNONS

DE DIVERSES SOCIÉTÉS.

CHANSON DE RÉCEPTION.

AIR: Jeunes amants cueillez des fleurs.

De nous admettre parmi vous
Aujourd'hui l'honneur vous nous faites.
Fut-il un jour plus beau pour nous?
Du bonheur nous touchons aux faîtes.
Nos cœurs, pénétrés de plaisirs,
S'abandonnent à la douce ivresse
De suivre, selon vos désirs,
Les traces de votre sagesse. (bis.)

O vous, maîtres et professeurs
Qui nous guidez dans nos ouvrages,
Daignez recevoir de nos cœurs
Le plus sincère et pur hommage.
Veuillez continuer sur nous
Vos soins et votre bienveillance;
Nos cœurs seront toujours pour vous
Pénétrés de reconnaissance.

Toi, bienfaitrice des mortels,

Amitié, sensible déesse,

Au pied de tes sacrés autels

Ensemble nous jurons sans cesse

De n'avoir tous que même accord,
Qu'une âme et qu'une même vie,
Et de vivre jusqu'à la mort
Dans une douce sympathie.

C'est par l'union que se maintient
Toute société du monde;

Sans elle rien ne se soutient,
Tout tombe dans la nuit profonde,
Depuis des siècles infinis

Que nous datons notre existence,
Nous n'en sommes que plus unis,
Je vous en donne l'assurance.
Respectable Société,

Oui, nous nous aimerons sans cesse.
Au nom de la fraternité

Joignons celui de la tendresse.
Les hommes qui n'ont pas d'amis
Sont bien malheureux sur la terre:
Avec eux rien ne réjouit,

Avec nous tout aime à sé plaire.

Salomon, le grand fondateur

Du corps dont vous êtes les membres,
A fait passer dans notre cœur

Le beau Devoir qu'il vous fit prendre.
Pleins de ces sentiments si beaux
Qu'inspire un puissant génie,
Oui, nous jurons d'être Gavots
Jusqu'au dernier jour de la vie.

Par NANTAIS PRÊT A BIEN FAIRE.

LE DEVOIR.

Sur le Devoir chacun raisonne,
Mais sans pouvoir le définir;
S'il se trouvait quelque personne
Qui tâcherait d'y parvenir,

Il faut qu'il montre son ouvrage,
Qu'il plaise à tous nos Compagnons,
Et plus qu'il mène une conduite sage;
Avec honneur il portera son nom.
Sans ces qualités, je vous le jure,
Vous ne réussirez en rien;
Oui, sans cela, je vous l'assure,
Aucun mortel n'y parvient.

Il faut donc suivre les manières
De nos Compagnons sur les champs;
Pour découvrir ce grand mystère,
Il faut jurer d'être toujours constant.
Sur les lois du Compagnonage
Nous sacrifions sur les champs
La plus belle fleur de notre age;
Oui, tout se passe en voyageant.
Nous sommes tous amis et frères;
Toujours les mêmes sentiments:
Jusqu'à la fin de notre carrière,
Nous soutiendrons ce beau serment.
Quand maître Jacques nous commande,
Promptement nous lui obéissons;
Mais, sans aucune réprimande,
Jamais nous ne le contredisons.
Son autorité est si grande

Sur tous les cœurs des Compagnons,
Qu'il n'en est aucun qui ne tremble
Lorsqu'il entend prononcer son nom.
Maître Jacques nous estime,
Nous dit: Courage, mes enfants!
L'on a vu fléchir des empires,
Renverser des gouvernements;
Notre Devoir est admirable
Par ses vertus, par sa grandeur,
Mais il sera impérissable,
Puisque j'en suis le protecteur.
Dans ce saint jour, pleins d'allégresse,
Portant nos brillantes couleurs,

Nous assistons tous à la messe,
Tout en y invoquant le Seigneur.
Les règles de ce grand mystère,
Jusqu'à la fin du monde entier;
Nous finirons notre carrière
En laissant de bons héritiers.

Bacchus, l'amour et la folie
Ont pour l'auteur quelques attraits,
Et la belle union qui nous lie
Chez nous forme un bonheur parfait.
Je vais vous le faire connaître :
Va Sans Crainte, voilà son nom!
Oui, c'est Bordeaux qui l'a vu naître,
Vitrier est sa profession.

Par BORDELAIS VA SANS CRAINTE.

LES SERMENTS D'AMOUR.

A peine avais-je atteint l'âge de quinze ans,
Que je fis choix d'une maîtresse;

Nous n'étions encore que des enfants,
Que nous nous prodiguions nos tendresses;
Mais les serments que je fis en ce jour

N'étaient encor que des serments d'amour. (bis.)
Quand on voulut me faire apprendre un métier,
De choisir j'eus la préférence:

Je choisis celui de menuisier,

Dans l'intention de faire mon tour de France;
Mais les serments que je fis en ce jour

N'étaient encor que des serments d'amour.

Quand mon apprentissage fut achevé,
Je fis choix d'un Compagnonage;
Ce fut celui du Devoir de Liberté,
Fondé par Salomon le Sage;

Mais les serments que je fis en ce jour
N'étaient encor que des serments d'amour.

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