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testées de tout temps et les plus raillées de son Recueil. Il se permettrait toutefois, si je l'ai bien connu, une observation au sujet dr dédain qu'on y témoigne, tout à côté, pour l'inspiration lamartinienne. Non, ceux qui n'en ont pas été témoins ne sauraient s'imaginer l'impression vraie, légitime, ineffaçable, que les contemporains ont reçue des premières Méditations de Lamartine, au moment où elles parurent en 1819. On passait subitement d'une Poésie sèche, maigre, pauvre, ayant de temps en temps un petit souffle peine, à une Poésie large, vraiment intérieure, abondante, élevée et toute divine. Les comparaisons avec le passage d'une journée aigre, variable et désagréable de mars à une tiède et chaude matinée de vrai printemps, ou encore d'un ciel gris, froid, où le bleu paraît à peine, à un vrai ciel pur, serein et tout éthéré du Midi, ne rendraient que faiblement l'effet poétique et moral de cette poésie si neuve sur les âmes qu'elle venait charmer et baigner de ses rayons. D'un jour à l'autre on avait changé de climat et de lumière, on avait changé d'Olympe : c'était une révélation. Comme ces pièces premières de Lamartine n'ont aucun dessin, aucune composition dramatique, comme le style n'en est pas frappé et gravé selon le mode qu'on aime aujourd'hui, elles ont pu perdre de leur effet à une première vue; mais il faut bien peu d'effort, surtout si l'on se reporte un moment aux poésies d'alentour, pour sentir ce que ces Élégies et ces Plaintes de l'âme avaient de puissance voilée sous leur harmonie éolienne et pour reconnaître qu'elles apportaient avec elles le souffle nouveau. Notre point de départ est là. Hugo, ne l'oublions pas, à cette date où déjà il se distinguait par ses merveilles juvéniles, n'avait pas cette entière originalité qu'il n'a déployée que depuis, et je ne crois pas que luimême, dans sa générosité fraternelle, démentît cet avantage accordé à son aîné, le poëte des Méditations.

« Et maintenant je demande excuse pour cette petite dissertation posthume de Joseph Delorme. Je remercie M. Paul Verlaine de toute sa bienveillance, et je le prie de recevoir, ainsi que ses amis du groupe de l'Art, l'assurance de mes sympathies dévouées.

THEQUE DEL

LYON

LA

LA VILLE

1892*

« SAINTE-BEUVE. »

FIN DU TOME NEUVIÈME.

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Paris. Imp. E. CAPIOMONT et V. RENAULT 6, rue des Poitevins.

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