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baron Henrion, il finit par obtenir une place de juge à la Guadeloupe 1.

En somme, au mois de décembre 1847, le personnel était ainsi composé :

MM.

D. de Féletz, conservateur administrateur..

S. DE SACY, Conservateur administrateur adjoint.
PIGNOLET, conservateur...

PH. CHASLES, conservateur..
SAINTE-BEUVE, conservateur.
THIEBAUD, bibliothécaire....
L. MOREAU, bibliothécaire....
GOUJON, Secrétaire-trésorier..
BAUDEMENT, Sous-bibliothécaire..
Baron HENRION, Sous-bibliothécaire.
DE MAZADE, employé.....

5,000 francs.

4,000

3,000

3,000

4,000

2.400

2,000

2,400

non appointé 2.

TH. BERRIER, surnuméraire.

O. DE LA BERGE, surnuméraire..

Aux termes d'une note officielle adressée au ministre en 1844, la bibliothèque eut alors possédé :

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Le public y était déjà nombreux. Un Tableau de Paris au XIXe siècle, publié en 1834 ', le décrit ainsi : « La population de la bibliothèque Mazarine n'a point de physionomie bien arrêtée. Ce dépôt est une espèce de terrain neutre où se rencontrent bon. nombre d'habitans des deux côtés de la Seine. Ceux de la rive droite y trouvent un asile plus paisible et plus confortable que

1. En 1849.

2. MM. Baudement, Henrion et de Mazade devaient jouir d'un traitement de 1.200 fr., mais seulement « au fur et à mesure des extinctions. »

3. Archives de la bibliothèque.

4. Tome II, p. 27.

5. L'article est signé de M. Achille de Vaulabelle, qui fut ministre de l'Instruction publique en 1848.

les salles de la rue Richelieu; les étudians du pays latin s'y tiennent rapprochés des Tuileries, du Palais-Royal et des quartiers du centre. Durant l'hiver, l'absence de feu dégarnit un peu ses tables; mais l'été, souvent elles ne suffisent pas à la foule de lecteurs qui s'y porte de tous les points du faubourg Saint-Germain. » Treize ans plus tard, M. Alfred de Bougy écrivait dans son Histoire de la bibliothèque Sainte-Geneviève : « Dans notre ville, la bibliothèque modèle, sous le rapport de la tenue, est sans contredit la bibliothèque Mazarine. Il y règne un ordre, une propreté qui ont quelque chose de merveilleux; les parquets sont cirés avec soin, les tables des lecteurs sont couvertes de tapis, les salles ont toutes un nom historique, et les gens de service sur qui roule le gros de la besogne portent un costume. Voilà un établissement digne d'être montré aux étrangers, un lieu de bon air, paisible, convenable, où l'étude et la méditation ont plus de part qu'en tout autre lieu. »>

Aucune modification n'avait été apportée depuis 1824 dans les bâtiments affectés à la bibliothèque. Mais, de 1842 à 1846, l'architecte Le Bas avait construit, à gauche de la seconde cour, deux grandes salles destinées aux séances particulières de l'Institut 2. J'ai dit que, jusque là, les académies se réunissaient dans une salle du rez-de-chaussée située à droite de la même cour, en bordure de la rue Mazarine 3.

IV

DE 1848 A 1869

Don patriotique. — Enquête administrative sur la bibliothèque en

1818 et en 1851: nombre de volumes et de lecteurs, fonctionnaires logés, etc., etc. Coup d'État de 1851. Serment exigé des fonc

1. Page 186.

2. Voy. comte de Franqueville, Le premier siècle de l'Institut de France, t. I, p. 38.

3. Voy. ci-dessus, p. 177 et 276.

tionnaires.

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Costume officiel qui leur est imposé. Le travail rendu presque impossible dans les salles pendant l'hiver. Plaintes nombreuses. Construction d'un calorifère.

Projet pour dégager l'entrée de la rue de Seine. — Le préfet propose la démolition des deux pavillons du palais. - Résistance de la commission des bâtiments civils. L'empereur vient visiter la bibliothèque Mazarine. - Résultats de cette visite: les deux pavillons sont conservés, des crédits sont accordés pour l'embellissement de la salle publique.

La bibliothèque est placée dans les attributions du ministère d'État. Le principe de centralisation et ses conséquences. La Mazarine doit livrer à la Bibliothèque impériale ses manuscrits orientaux et ses estampes, au Musée du Louvre une inscription phénicienne, puis subir un échange avec les Archives impériales.

Les bibliothèques reprises par le ministère de l'Instruction publique. Rapport fait au ministre en 1863 sur la situation de la bibliothèque. -La durée des séances prolongée jusqu'à quatre heures. Le budget augmenté de six mille francs. - Acquisition de quelques pièces. - Costume des gardiens. Suppression du titre de conservateur-adminisModifications dans le personnel. M. de Féletz se retire et M. de Sacy est nommé administrateur. Il refuse le logement attribué à cette fonction. Pension accordée à l'abbé Pignolet. Nomination de MM. Ch: Daremberg, N.-R. Taranne, Jules Sandeau, et de trois attachés non rétribués. Tableau du personnel en 1869. L'horloge du palais.

trateur.

-

L'histoire de la Mazarine en 1848 débute par un don patriotique: le 7 mars, le personnel met une somme de 145 francs « à la disposition de la patrie 1. » Comme remerciement, une députation est invitée à assister aux funérailles des citoyens morts pour assurer la liberté à leur pays 2.

Hippolyte Carnot, alors ministre provisoire de l'Instruction publique, venait de créer un « comité d'organisation des bibliothèques. » Plusieurs demandes de renseignements furent adressées à chacune d'elles, et je lis dans la réponse émanant de la Mazarine

1. Archives de la bibliothèque. 2. Archives de la bibliothèque.

que l'on y comptait alors 135,000 volumes imprimés, 1,300 incunables, 3,039 manuscrits, et 6,000 doubles ou triples. Elle eût reçu environ soixante à cent lecteurs par jour, chiffre officiel qui me paraît singulièrement exagéré. Cinq fonctionnaires 1 étaient logés dans l'établissement.

Une seconde enquête, ordonnée en 1853, fournit des chiffres à peu près semblables?.

Dans l'intervalle, avait eu lieu le coup d'État de 1851, qui a laissé peu de traces dans notre histoire. M. de Sacy, conservateuradministrateur, MM. Ph. Chasles et L. Moreau, conservateurs, durent se rendre au ministère pour y prêter serment entre les mains de M. Fortoul. Quinze jours après, les autres employés, convoqués en séance extraordinaire dans une salle de la bibliothèque, remplirent la même formalité entre les mains de M. de Sacy. Il leur lut la formule du serment, ainsi conçue : « Je jure obéissance à la constitution et fidélité au président de la république. » Et chacun d'eux, appelé à son tour, répondit : « Je le jure.» Procès-verbal de l'opération fut envoyée au ministre 3.

Nos archives n'ont conservé aucun souvenir du serment prêté au second empire. Celui-ci n'en gratifia pas moins l'administrateur et les conservateurs d'un costume officiel dont le dessin fut joint au décret qui l'instituait. Des DISPOSITIONS GÉNÉRALES s'appliquaient au costume de tous les fonctionnaires dépendant de l'Instruction publique :

Habit de drap noir, coupé droit sur le devant en forme de frac, avec un cran au collet, le devant garni de neuf boutons.

Gilet blanc, coupé droit, garni de six boutons.

Pantalon noir.

Broderies de palmes entrelacées de branches d'olivier.
Chapeau français en feutre noir, avec ganse.

Épée.

4. MM. de Sacy, de Féletz, Sainte-Beuve, Ph. Chasles et L. Moreau, à qui il faut ajouter trois gardiens.

2. 150,000 volumes imprimés, 1,300 incunables, 4,000 manuscrits.

3. Archives de la bibliothèque.

4. Décret du 24 décembre 1852.

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