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Ils se réjouissent, mais d'une joie gracieuse, charitable et bien réglée : ils s'entr'aiment, mais d'un amour sacré et très-pur. Ceux qui ont des afflictions en ce peuple dévot, ne se tourmentent pas beaucoup, et n'en perdent point contenance: bref, voyez les yeux du Sauveur qui les console, et que tous ensemble aspirent à lui.

III. Vous avez méshui quitté Satan, avec sa triste et malheureuse troupe, par les bonnes affections que vous avez conçues; et néanmoins vous n'êtes pas encore arrivée au roi Jésus, ni jointe à son heureuse et sainte compagnie de dévots, ains vous avez été toujours entre l'un et l'autre.

IV. La Vierge sainte avec saint Joseph, saint Louis, sainte Monique, et cent mille autres qui sont en l'escadron de ceux qui ont vécu emmi le monde, vous invitent et encouragent.

V. Le roi crucifié vous appellé par votre nom propre: Venez, ô ma bien aimée! venez, afin que je vous couronne!

Élection.

I. O monde! & troupe abominable! non jamais vous ne me verrez sous votre drapeau; j'ai quitté pour jamais vos forceneries et vani

tés. O roi d'orgueil ! ô roi de malheur ! esprit infernal, je te renonce avec toutes tes vaines pompes, je te déteste avec toutes tes œuvres.

II. Et me convertissant à vous, mon doux Jésus, roi de bonheur et de gloire éternelle, je vous embrasse de toutes les forces de mon ame, je vous adore de tout mon cœur, je vous choisis maintenant et pour jamais pour mon roi et pour unique prince; je vous offre mon inviolable fidélité, je vous fais un hommage irrévocable, je me soumets à l'obéissance de vos saintes lois et ordonnances.

III. O Vierge sainte, ma chère dame, je vous choisis pour mon guide, je me rends sous votre enseigne, je vous offre un respect particulier et une révérence spéciale.

O mon saint ange! présentez-moi à cette sacrée assemblée; ne m'abandonnez pointjusqu'à ce que j'arrive à cette heureuse compaguie, avec laquelle je dis et dirai à jamais pour témoignage de mon choix: Vive Jésus! vive Jésus !

CHAPITRE XIX.

COMME IL FAUT FAIRE LA CONFESSION
GÉNÉRALE.

VOILA donc, ma chère Philothée, les méditations requises à notre intention. Quand vous les aurez faites, allez courageusement en esprit d'humilité faire votre confession générale; mais, je vous prie, ne vous laissez point troubler par aucune sorte d'appréhension. Le Scorpion qui nous a piqués est vénéneux en nous piquant; mais étant réduit en huile, c'est un grand médicament contre sa propre piqûre : le péché n'est honteux que quand nous le faisons; mais étant converti en confession et pénitence, il est honorable et

lutaire. La contrition et confession sont si belles et de si bonne odeur, qu'elles effacent la laideur et dissipent la puanteur du péché. Simon le lépreux disoit que Magdelaine étoit pécheresse; mais Notre-Seigneur dit que non, et ne parle plus sinon des parfums qu'elle répandit, et de la grandeur de sa charité. Si nous sommes bien humbles, Philothée, notre péché nous déplaira infiniment, parce que

Dieu en est offensé; mais l'accusation de notre péché nous sera douce et agréable, parce que Dieu en est honoré. Ce nous est une sorte d'allégement de bien dire au médecin le mal qui nous tourmente. Qand vous serez arrivée devant votre père spirituel, imaginez-vous d'être en la montagne de Calvaire, sous les pieds de Jésus-Christ crucifié, duquel le sang précieux distille de toutes parts, pour vous laver de toutes vos iniquités; car bien que ce ne soit pas le propre sang du Sauveur, c'est néanmoins le mérite de son sang répandu, qui arrose abondamment les pénitents autour des confessionnaux. Ouvrez done bien votre cœur pour en faire sortir les péchés par la confession; car à mesure qu'ils en sortiront, le précieux mérite de la passion divine y entrera pour le remplir de bénédictions.

Mais dites bien tout simplement et naïvement, contentez bien votre conscience en cela pour une bonne fois ; et cela fait, écoutez l'avertissement et les ordonnances du serviteur de Dieu, et dites en votre cœur: Parlez, Seigneur, car votre servante vous écoute. Oui, c'est Dieu, Philothée, que vous écoutez, puisqu'il a dit à ses vicaires : Qui vous écoute m'écoute. Prenez par après en main la protestation suivante, laquelle sert de conclusion à toute votre contrition, et que vous devez

avoir premièrement méditée et considérée; lisez-la attentivement, et avec plus de ressentiment qu'il vous sera possible.

CHAPITRE XX.

PROTESTATION AUTHENTIQUE POUR GRAVER EN L'AME LA résolution de servir dieu, ET CONCLURE LES ACTES DE PÉNITENCE.

JE soussignée, constituée et établie en la présence de Dieu éternel, et de toute la cour céleste; ayant considéré l'immense miséricorde de sa divine bonté envers moi, très-indigne et chétive créature qu'elle a créée de rien, conservée, soutenue, délivrée de tant de dangers, et comblée de tant de bienfaits; mais surtout ayant considéré cette incompréhensible douceur et clémence, avec laquelle ce très-bon Dieu m'a si bénignement tolérée en mes iniquités, si souvent et si amiablement inspirée, me conviant à m'amender, et si patiemment attendue à pénitence et repentance, jusqu'à cette N. année de mon âge, nonobstant toutes mes ingratitudes, déloyautés et infidélités, par lesquelles différant ma conversion de jour en jour, et méprisant ses grâces, je l'ai si im

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