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Rodrigo de Fonseca-Magalhaes, ministre de l'intérieur; le vicomte de Careira avait le département des affaires étrangères; le comte de Villaréal, celui de la marine; l'inspection générale des finances et du trésor était donnée à Florido-Rodrigues-Pereira-Ferraz; le comte de Bomfin fut chargé provisoirement du portefeuille des affaires étrangères, de la marine et des relations d'outremer, en l'absence du vicomte de Careira et du comte de Villaréal.

Le ministre de l'intérieur adressa à tous les administrateurs généraux et employés supérieurs une circulaire contenant une sorte de programme et de profession de foi, dont le dernier paragraphe était ainsi conçu :

<< Le système de la nouvelle administration sera de maintenir dans toute sa vigueur la constitution de 1858, d'assurer la tranquillité publique et la sûreté individuelle de toutes les personnes, sans distinction d'opinion, pourvu qu'on respecte les lois; d'améliorer, autant que possible, toutes les branches d'administration, en continuant les travaux commencés par les ministres précédents, et enfin de maintenir la dignité de la nation, tant dans ses relations extérieures que dans ses actes intérieurs, avec toutes les garanties d'ordre et de liberté. Le gouvernement compte sur la coopération la plus efficace et la plus décidée de tous les employés, pour consolider le système constitutionnel, ainsi que pour maintenir la paix et l'ordre public. »

En même temps le ministre des finances promettait au représentant des créanciers anglais, de mettre tous ses soins à relever le crédit national et à remplir d'une manière satisfaisante les obligations contractées par le pays. On fera, disait-il, tous les sacrifices qui pourront se concilier avec le maintien de l'ordre public. Les intérêts et les droits des créanciers anglais de S. M. T. F., seront exami

nés avec le plus grand soin, afin que l'on puisse répondre à tous les engagements. Le Portugal n'a besoin que d'un peu de temps, qui lui permettra de développer toutes les ressources nationales.

Ainsi, le ministère Bomfin entrait sans hésiter dans la voie des conciliations; à l'intérieur, entre les partis; à l'extérieur, avec l'Angleterre.

Cependant un événement inattendu, arrivé dans les eaux du Zaïr, vint opposer de nouveaux obstacles aux accommodements qui se préparaient entre les deux puissances. En vertu d'une convention du 29 mai 1859, conclue entre le contre-amiral Voronha et le capitaine Tucker, le capitaine Elliot, commandant le brick de guerre anglais, la Colombine, était entré dans le Zaïr; il s'était emparé des navires, qui étaient à l'ancre contrairement au décret du 10 décembre 1856; mais il ne pouvait du moins exister aucun prétexte plausible ou de même nature à l'égard du brick portugais le Neptune de Lisbonne et du schooner Angerona d'Angola, qui se trouvaient dans le même port: le brick le Neptune fut néanmoins abordé de nuit et pris par les chaloupes de la Colombine, ainsi que le schooner Angerona, et tous furent coulés bas. Le Portugal demanda une réparation au gouvernement britannique, qui paraissait assez disposé à la lui accorder.

Les retards que cet incident apportait au rapprochement des deux peuples, pouvaient donc ralentir, mais non arrêter les négociations commencées par le comte de Bomfin d'autre part, le Saint-Siége et la Hollande montraient la meilleure volonté pour amener une conciliation sincère, en ce qui touchait leurs différents particuliers avec le royaume.

:

Tel était l'état des relations extérieures à la fin de cette année. A l'intérieur, on avait à s'applaudir de la prise de Remechido, fils du fameux miguéliste passé par les armes

l'année précédente. Un autre chef de guérillas également redoutable, nommé Miltas, avait aussi été arrêté et fusillé immédiatement. Les Algarves allaient-elles en être plus tranquilles, et ces deux pertes jetteraient-elles quelque découragement dans les bandes miguelistes ?

CHAPITRE X.

GRANDE-BRETAGNE, Ouverture du Parlement.

communes.

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Ou

- Rapport

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· Discours de la reine. -Vote de l'Adresse, par la Chambre des lords, par la Chambre des Amendement Duncombe. Interpellations dans les deux Chambres au sujet du Canada. - Etat de cette colonie. verture de l'assemblée du Haut-Canada. Lord Durham. de cet ex-gouverneur du Canada, sur l'organisation possible de cette colonie.-Présentation, sous forme de message, d'un projet d'union des deux provinces.- Ajournement de ce même projet.- Causes de ce changement. - Mesures d'administration provisoire des Canadas, proposées par le ministère et adoptées par les Chambres. - Opinions de sir Robert Peel.-M. Poulett Thompson, nommé gouverneur de l'Amérique anglaise du nord. Nomination, à la Chambre des lords, d'une commission d'enquête sur l'état de l'Irlande depuis 1835. Discussion à laquelle cette décision donne lieu. Le duc de Wellington, lord Melbourne. Refus des membres du Cabinet de prendre part aux travaux de cette commission. Le ministère propose aux communes de se prononcer sur le gouvernement de l'Irlande depuis plusieurs années. Amendement de sir Robert Peel. Manifestations auxquelles ce débat donne lieu. Adrese d'O'Connell aux Irlandais. Discussion à l'occasion de la proposition relative à l'Irlande. Discours de lord Russel, de sir Robert Peel, de MM. O'Brien, O'Cannor, Emerson Tennent, et du colonel Perceval. Rejet de l'amendement de sir Robert Peel. Du bill des corporations d'Irlande. Opposition de la Chambre des lords. Etat de la question. - Discours d'O'Connell. Projets dans l'intérêt de l'Irlande. Chemins de fer. - Navigation à la vapeur. Question de la Jamaïque. -Résistances de l'assemblée coloniale aux résolutions du gouvernement de la métropole. Proposition aux communes d'un bill suspensif de la constitution de la colonie. - Discussion. - Amendement de sir Robert Peel. Rejet de l'amendement à cinq voix de majorité. Retraite du ministère Melbourne.

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La période dont nous avons à rendre compte offre sans doute, au point de vue parlementaire, moins d'intérêt que celles où les débats portèrent souvent sur des sujets plus actuels, plus retentissants. L'organisation du Canada ajournée, la question irlandaise languissante, un ministère soutenu par une majorité à peine perceptible, et dont les actes se trouvent dès lors paralysés par une opposition systématique; tels sont d'abord les faits politiques que nous rencon

trons. Un instant nous verrons ce Cabinet éloigné des affaires à la suite d'un échec sur un bill relatif à la Jamaïque, ramené bientôt après, par une intrigue plutôt que par un véritable appel de l'opinion publique, reprendre les rênes de l'administration avec les mêmes éléments de force et de faiblesse. Mais ce qui caractérise cette année entre les autres, c'est le changement latent, et cependant forcé, introduit dans le vieil édifice de la constitution par les agitations, les éruptions, si nous osons nous exprimer de la sorte, que soulevaient les maladies sociales. Et, chose remarquable! pendant que s'accomplira cette espèce de révolution intérieure, les événements, suscités en Asie, pousseront la domination anglaise dans l'Inde à s'étendre vers l'occident, à joindre ainsi les points extrêmes de sa puissance.

C'est au moment où s'élevait dans l'avenir cet horizon politique que fut ouvert (5 février) le troisième parlement du nouveau règne. Dans le discours prononcé à cette occasion, la reine, après avoir parlé en termes généraux de la politique extérieure, regardait cependant comme un fait accompli le traité qui terminait le différent hollandobelge, et dont les autres puissances, d'accord avec son gouvernement, paraissaient décidées à assurer l'exécution. S. M. annonçait également, de la manière la plus explicite, que des mesures avaient été prises pour protéger, en Asie, les intérêts britanniques, menacés par les dispositions hostiles du Shah de Perse; mais les paroles royales étaient moins satisfaisantes sur d'autres points également graves qui préoccupaient l'attention publique, notamment les complications de la question irlandaise, les troubles qui avaient éclaté dans diverses localités, ceux qui bouleversaient encore le Canada, enfin les difficultés que rencontrait, dans certaines colonies, la transition de l'apprentissage des esclaves à l'émancipation immé

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