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au reste du monde. Depuis 1796, l'Inde anglaise faisait avec la Chine un commerce d'opium, tantôt ouvert et toléré, tantôt clandestin. Canton était l'entrepôt de ce trafic, les étrangers ne pouvant pénétrer plus avant. Mais depuis que des édits sévères avaient prohibé l'entrée de l'opium dans le céleste empire, depuis que la contrebande seule l'y introduisait, il semblait qu'il fût consommé avec plus de fureur, et qu'il eût sur la santé des habitants un effet absolument délétère. Et cependant la peine capitale attendait ceux qui étaient surpris en fraude. Le 26 février, un exemple de cette justice rigoureuse fut donné à Canton sur la place et presque sous les yeux des étrangers qui habitaient cette ville. C'était presque une insulte et en même temps un avertissement bientôt en effet un yum-chin, ou commissaire impérial extraordinaire, arriva à Canton. Lin, c'était le nom de ce dignitaire, publia une proclamation où il énumérait les griefs du gouvernement de Peking au sujet de l'opium. « Pourquoi, disait-il, apportez-vous dans notre pays une substance dont on n'use pas chez vous, et qui cause la ruine et la mort des hommes. Vous avez de la sorte séduit le peuple de la Chine depuis dix années, et la somme est énorme des bénéfices que vous y avez faits... >>

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Des mesures plus énergiques suivirent cette proclamation. La remise de l'opium amené par le commerce anglais fut demandée, et les négociants de cette nation et leur chef, le surintendant Elliot, furent traités en prisonniers. Ce fonctionnaire avait engagé ses compatriotes à se rendre à Macao où ils auraient trouvé la protection du gouvernement portugais ; mais il était trop tard: la sortie de la rivière leur fut interdite.

Le capitaine Elliot prit alors une résolution grave; il engagea les négociants anglais, pour recouvrer leur liberté, à remettre tout leur opium. 20,000 caisses lui

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furent livrées, et le surintendant prit, au nom du gouvernement, l'engagement de les indemniser.

Tel était, dans le monde britannique, l'état des choses vers l'époque (27 août) où le parlement fut prorogé. Les événements avaient eu une importance presque entièrement extra-parlementaire, et peut-être était-ce la vraie cause que les ministres eussent pu alléguer lorsque, peu de temps avant la prorogation de la session, on leur reprochait à la Chambre des lords (motion de lord Lyndhurst), la négligence qu'ils auraient apportée durant l'année à l'expédition des affaires publiques. Toutefois, lord Melbourne fit remarquer, non sans raison, que l'opposition des lords était bien pour quelque chose dans la marche lente et pénible des mesures d'utilité générale.

CHAPITRE XIII.

ÉTATS-UNIS DU NORD.

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Résolution du congrès sur l'esclavage. — Démêlé avec le Mexique. - Question de la délimitation des frontières Attaque sur l'Arostook. — Détermination prise par l'Etat Message du président au Sénat. Discussion.

du Maine.

du Maine.

M. Webster et M, Clay. - Délibération du Comité des affaires étrangères. - Bill pour la défense des Etats-Unis. Négociations diplomatiques avec l'Angleterre. Continuation des hostilités contre les Indiens. Etat des relations avec les puissances étrangères. de commerce avec la Sardaigne et les Pays-Bas.- Crise commerciale. Message du président.

MEXIQUE. État du pays.

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cain et le représentant de la France.

Capitulation de Rincon,

Proclamation de Bustamente.
Prise de Vera-Cruz.

les Français.

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Réveil des fédéralistes. — Continuation du blocus. Rupture des négociations entre le gouvernement mexiPrise de Saint Jean d'Ulloa, La république refuse de la reconnaître. Décret d'expulsion lancé contre Manifeste de Santa-Anna.- Départ des Français. - Succès des fédéralistes. Changement de ministère. Manifestation populaire à Mexico. - Projet de couciliation. Le gouvernement ferme ses ports aux vaisseaux étrangers. - Reprise des négociations avec la France. O Conclusion du différent. — Traité. Ratification. Le blccus est levé. Départ de la flotte française. - Bustamente laisse la présidence à Santa-Anna. - Défaite de Mejia. - Tampico ouvre ses portes aux centralistes. Chute de Santa-Anna. Bustamente président.

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ce pays. Etablissement d'une colonie. Première tentative de rebellion. - Entrée des troupes mexicaines dans plusieurs villes. -Décret qui abolit l'esclavage dans toutes les possessions mexicaines. - Révocation. - Décret qui interdit l'entrée du Texas aux Américains du nord. Convention à San Felipe. - Demande de séparation d'avec l'Etat de Coahuila. · Stephen Austin.- Insuccès de son message. Protestation armée. Nouvelle convention à San-Felipe. Déclaration solennelle. - Commencement des hostilités. - Proclamation de l'indépendance absolue. Constitution texienne.- Victoire de SanJacinto. Reconnaissance de l'escadre par les Etats-Unis. · Etablissement de la ville d'Houston, capitale. Les Indiens.- La ville d'Austin. - Présidence de M. Mirabeau Hamar.- Négociations avec les Etats-Unis, l'Angleterre et la France. Traité d'amitié, de com

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congrès pour appeler les femmes dans la nouvelle république.

ETATS-UNIS DE L'AMERIQUE DU NORD.

La législature ouvrit ses travaux par une décision sur l'abolition de l'esclavage. Une série de conclusions fut adoptée à l'imposante majorité de 198 voix contre 6; par la première, il était déclaré que les pouvoirs du gouvernement étaient limités, et qu'en vertu de la constitution, le congrès n'avait aucune juridiction sur l'esclavage dans les divers états de la confédération; par la dernière, il était dit que tout effort fait pour porter le congrès à abolir l'esclavage soit dans le district de Colombie, soit sur le territoire occidental, ou pour empêcher le passage des esclaves d'un Etat daus un autre, serait regardé comme une violation des principes constitutionnels, sur lesquels reposent la confédération. Toute pétition, tout mémoire, relatifs à l'abolition resteraient dès lors sans impression, sans lecture, sans rapport, sans débat.

Les abolitionistes auront encore de longues luttes à soutenir contre les hommes intéressés au maintien de l'esclavage, et il est à craindre que les désordres dont Philadelphie a été le théâtre en 1858, n'entravent plus d'une fois encore la marche lente mais progressive, incessante, de leurs idées généreuses vers cette réforme sociale, dont l'absence contraste si singulièrement avec les institutions d'un peuple libre.

Pendant que le congrès élaborait ces résolutions, les succès de l'expédition française devant Saint-Jean d'Ulloa, et à Vera-Cruz, retentirent dans toute l'union et furent célébrés avec enthousiasme. La confédération s'associa volontiers à la joie d'un triomphe qui devait avoir pour elle

tiques furent renouées, et la présentation tardive cependant certaine de cette nouvelle convention au congrès mexicain, vint à la fin de cette année rassurer les citoyens intéressés dans ce long démêlé.

Parallèlement à ces faits importants, avaient surgi des difficultés graves, dont les conséquences, on le pensa du moins un instant, pouvaient être une rupture avec l'Angleterre.

La vieille question de la délimitation des frontières, à tracer entre le Maine et le New-Brunswick, avait été de nouveau soulevée. Pendant que les deux gouvernements s'efforçaient par la voie des négociations d'amener une solution à l'amiable, les habitants de leur propre mouvement intervinrent violemment dans le débat, les armes à la main.

Quelques aventuriers anglais s'étaient établis non loin de l'Arostook pour y couper des bois de construction. L'état du Maine, considérant ce fait comme une violation de territoire, protesta par une agression subite, sans qu'aucune déclaration d'hostilités eut devancé cette expédition auprès de sir John Harvey, gouverneur anglais de New-Brunswick. De part et d'autre on fit quelques prisonniers, et les autorités du Maine jugèrent légitime et nécessaire de renforcer la petite troupe qui avait exécuté cette prompte attaque. En outre il fut résolu « qu'une force militaire suffisante prendrait possession sur la rivière d'Arostook, à l'ouest de la ligne-frontière de l'état telle qu'elle est déterminée par le traité de 1783, ainsi que surla rivière de St-Jean, aux endroits d'où l'on pourrait snrveiller les mouvements des aventuriers et prévenir toute dévastation ultérieure des terres en litige. La somme de 800,000 dollars serait mise, à cet effet, à la disposition du pouvoir exécutif. Le gouverneur devrait communiquer

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