Images de page
PDF
ePub
[merged small][ocr errors][merged small]

L'espoir qui vous appelle au rang de ses amants
Trouvera du mécompte aux douceurs qu'elle étale;
Et c'est pour essuyer de très fâcheux moments,^
Que les soudains retours de son ame inégale.

AGLAURE.

Un clair discernement de ce que vous valez
Nous fait plaindre le sort où cet amour vous guide;
Et vous pouvez trouver tous deux, si vous voulez,
Avec autant d'attraits, une ame plus solide.

99 ČYDIPPE.

Par un choix plus doux de moitié,00 2004 A Vous pouvez de l'amour sauver votre amitié; Et l'on voit en vous deux un mérite si rare, Qu'un tendre avis veut bien prévenir, par pitié, Ce que votre cœur se prépare. up ušve I stocb suse tel

CLEOMENE.

Cet avis généreux fait pour nous éclater

Dès bontés qui nous touchent l'ames

[ocr errors]

Mais le ciel nous réduit à ce malheur, madame, Q De ne pouvoir en profiter. hyol e90)

[ocr errors]

Votre illustre pitié veut en vain nous distraire n
D'un amour dont tous deux nous redoutofis l'effet;
Ce que notre amitié, madame, n'a pas fait,at
Il n'est rien qui le puisse faire. 199

CYDIPPE. In

Il faut que le pouvoir de Psyché... Lá vôici.

[merged small][merged small][ocr errors][merged small][ocr errors][merged small][ocr errors][ocr errors][ocr errors][ocr errors][merged small][merged small][merged small]
[ocr errors]

AGLAURE.

Préparez vos attraits à recevoir ici

Le triomphe nouveau d'une illustre conquête.

CYDIPPE:

Ces princes ont tous deux si bien senti vos coups, Qu'à vous le découvrir leur bouche se dispose.

PSYCHÉ.

Du sujet qui les tient si rêveurs parmi nous
Je ne me croyois pas la cause;

Et j'aurois cru toute autre chose,
En les voyant parler à vous.

AGLAURE.

N'ayant ni beauté ni naissance

A pouvoir mériter leur amour et leurs soins,
Ils nous favorisent au moins

[ocr errors][ocr errors]
[ocr errors]

De l'honneur de la confidence. „9019 TACCLÉ OMENE, à Psyché. L'aveu qu'il nous faut faire à vos divins appas Est sans doute, madame, un aveu téméraire; Mais tant de cœurs, près du trépas, Sont, par de tels aveux, forcés à vous déplaire, Que vous êtes réduite à ne les púnir pas: 1 3 2.6MM Des foudres de votre colere.

Vous voyez en nous deux amis

[ocr errors]

Qu'un doux rapport d'humeurs sut joindre dès l'enalfance; aber even

Et ces tendres liens se sont vus affermis

Par cent combats d'estime et de reconnoissance.
Du destin ennemi les assants rigoureux,

Les mépris de la mort et l'aspect des supplices, et
Par d'illustres éclats de mutuels offices,

Ont de notre amitié signalé les beaux nœuds:
Mais, à quelques essais qu'elle se soit trouvée,
Son grand triomphe est en ce jour,
Et rien ne fait tant voir sa constance éprouvée,
Que de se conserver au milieu de l'amour.

Oui, malgré tant d'appas, son illustre constance V
Aux lois qu'elle nous fait a soumis tous nos vœux;
Elle vient, d'une douce et pleine déférence, oq si
Remettre à votre choix le succès de nos feux;
Et, pour donner un poids à notre concurrence
Qui des raisons d'état entraîne la balance te

Sur le choix de l'un de nous deux arabaŢ Cette même amitié s'offre sans répugnancesos D'unir nos deux états au sort du plus heureux. 50 AGÉNOR.1 MỘ 19” A

Oui, de ces deux états, madame,

Que sous votre heureux choix nous pous offrons TV d'unir,

nanq.8o Nous voulons faire à notre flammer razsİ Un secours pour vous obtenir.ie 14.

Ce que, pour ce bonheur, près du roi votre pere,i
Nous nous sacrifions tous deux 51

N'a rien de difficile à nos cœurs amoureux; tƑ¡♬
Et c'est au plus heureux faire un don nécessaire
D'un pouvoir dont le malheureux,
**Madame, n'aura plus affaire.

PSYCHÉ.

[ocr errors]
[ocr errors]

Le choix que vous m'offrez, princes, montre à mes yeux****

6

De quoi remplir les vœux de l'ame la plus fiere;
Et vous me le parez tous deux d'une maniere
Qu'on ne peut rien offrir qui soit plus précieux.
Vos feux, votre amitié, votre vertu suprême,
Tout me releve en vous l'offre de votre foi;744)
Et j'y vois un mérite à s'opposer lui-même

A ce que vous voulez de moi. an

Ce n'est pas à mon cœur qu'il faut que je défere,
Pour entrer sous de tels liens: [

Ma main, pour se donner, attend l'ordre d'un pere,
Et mes sœurs ont des droits qui vont devant les.miens.
Mais, si l'on me rendoit sur mes vœux absolue,

[ocr errors]

Vous y pourriez avoir trop de part à-la-fois;
Et toute mon estime, entre vous suspendue,
Ne pourroit sur ancun laisser tomber mon choix...
A l'ardeur de votre poursuite

Je répondrois assez de mes voeux les plus doux;
Mais c'est, parmi tant de mérite,

Trop que deux coeurs pour moi, trop peu qu'un cœur

pour vous.

De mes plus doux souhaits j'aurois l'ame gênée
A l'effort de votre amitié;

Et j'y vois l'an de vous prendre une destinée
Ame faire trop de pitié.

[ocr errors]

Oui, princes, à tous ceux dont l'amour suit le vôtre
Je vous préférerois tous deux avec ardeur;
Mais je n'aurois jamais le cœur

De pouvoir préférer l'un de vous deux à l'autre.
A celui que je choisirois

Ma tendresse feroit un trop grand sacrifice;
Et je m'imputerois à barbare injustice
Le tort qu'à l'autre je ferois.

Oui, tous deux vous brillez de trop de grandeur
d'ame

Pour en faire aucun malheureux,

Et vous devez chercher dans l'amoureuse flamme
*** Le moyen d'être heureux tous deux.
Si votre coeur me considere

Assez pour me souffrir de disposer de vous,
J'ai deux sœurs capables de plaire,

[ocr errors]

Qui peuvent bien vous faire un destin assez doux? Et l'amitié me rend leur personne assez chere Pour vous souhaiter leurs époux. CLÉOMENE.

Un cœur dont l'amour est extrême

Peut-il bien consentir, hélas!

D'être donné par ce qu'il aime??

Sur nos deux cœurs, madame, à vos divins appas

Nous donnons un pouvoir suprême :
Disposez-en pour le trépas;
Mais pour une autre
yez cette bonté de n'en disposer pas
AGÉNOR.

Ayez

vous-même,

Aux princesses, madame, on feroit trop d'outrage;
Et c'est pour leurs attraits un indigne partage
Que les restes d'une autre ardeur

Il faut d'un premier feu la pureté fidele
Pour aspirer à cet honneur
Où votre bonté nous appelle;
Et chacune mérite un cœur
Qui n'ait soupiré que pour elle.

AGLAURE.

Il me semble, sans nul courroux,
Qu'avant que de vous en défendre,
Princes, vous deviez bien attendre
Qu'on se fût expliqué sur vous.

Nous croyez-vous un cœur si facile et si tendre?
Et, lorsqu'on parle ici de vous donner à nous,
Savez-vous si l'on veut vous prendre?

Je

CYDIPPE.

[ocr errors]

e pense que l'on a d'assez hauts sentiments Pour refuser un cœur qu'il faut qu'on sollicite, Et qu'on ne veut devoir qu'à son propre mérite La conquête de ses amants.

PSYCHE.

་་་་

[ocr errors]

J'ai cru pour vous " mes sœurs, une gloire assez grande

Si la possession d'un mérite si haut....

« PrécédentContinuer »