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Non resiste agli dei mortale affetto;
Alto impero ne sforza :

Ove commanda il ciel, l'uom cede a forza.

PREMIER HOM

R HOMME affligé.

Ahi dolore!

SECOND HOMME affligé.
Ahi martire!

PREMIER HOMME afflige.
Cruda morte!!!

A

FEMME désolée, et SECOND HOMME affligé. Empia sorte!

Les deux HOMMES affligés.

Che condanni a morir tanta beltà!

ཟླཝཱ་

TOUS TROIS ENSEMBLE.Ena znal′′ Cieli! stelle! Ahi crudeltà! be no

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DE

SCENE I...

LE ROI, PSYCHÉ, AGLAURE,
CYDIPPE, LYCAS, suite,

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E vos larmes, seigneur, la source m'est bien chere; Mais c'est trop aux bontés que vous avez pour moi Que de laisser régner les tendresses de pere

Jusques dans les yeux d'un grand roi.

Ce qu'on vous voit ici donner à la nature
Au rang que vous tenez, seigneur, fait trop d'injure;
Et j'en dois refuser les touchantes faveurs.

Laissez moins sur votre sagesse

"Prendre d'empire à vos douleurs,

Et cessez d'honorer mon destin par des pleurs
Qui, dans le cœur d'un roi, montrent de la foiblesse.

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Ah! ma fille, à ces pleurs laisse mes yeux ouverts;
Mon deuil est raisonnable, encor qu'il soit extrême;
Et, lorsque pour toujours on perd ce que je perds,
La sagesse, crois-moi, peut pleurer elle-même.
En vain l'orgueil du diadême

Veut qu'on soit insensible à ces cruels revers;
En vain de la raison les secours sont offerts

Pour vouloir d'un œil sec voir mourir ce qu'on aime:
L'effort en est barbare aux yeux de l'univers;

Et c'est brutalité, plus que vertu suprême.
Je ne veux point, dans cette adversité,
Parer mon cœur d'insensibilité,

A

Et cacher l'ennui qui me touche :
Je renonce à la vanité

De cette dureté farouche

Que l'on appelle fermeté ;

Et, de quelque façon qu'on nomme

Cette vive douleur dont je ressens les coups,
Je veux bien l'étaler, ma fille, aux yeux de tous
Et dans le cœur d'un roi montrer le cœur d'un homine.
PSYCHÉ.

Je ne mérite pas cette grande douleur :
Opposez, opposez un peu de résistance

Aux droits qu'elle prend sur un cœur
Dont mille évènements ont marqué la puissance.
Quoi! faut-il que pour moi vous renonciez, seigneur,
A cette royale constance

Dont vous avez fait voir, dans les coups du malheur, Une fameuse expérience?

LE ROI.

La constance est facile en mille occasions.
Toutes les révolutions

Où nous peut exposer la fortune inhumaine,
La perte des grandeurs, les persécutions E
Le poison de l'envie et les traits de la haine,
N'ont rien que ne puissent sans peine
Braver les résolutions

D'urie ame où la raison est un peu souveraine.
Mais ce qui porte des rigueurs.
A faire succomber les cœurs‹‹
Sous le poids des douleurs ameres
Ce sont, ce sont les rudes traits
De ces fatalités sévereséy
**Qui nous enlevent pour jamais

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Les personnes qui nous sont cheres.
La raison contre de tels coups -
N'offre point d'armes secourables;
Et voilà des dieux en courroux

Les foudres les plus redoutables
Qui se puissent lancer sur nous,
· PSYCHÉ.

Seigneur, une douceur ici vous est offerte.
Votre hymen a reçu plus d'un présent des dieux;
Et, par une faveur ouverte,

Ils ne vous ôtent rien, en m'ôtant à vos yeux,
Dont ils n'aient pris le soin de réparer la perte.
Il vous reste de quoi consoler vos douleurs;
Et cette loi du ciel, que vous nommez cruelle,
Dans les deux princesses mes sœurs
Laisse à l'amitié paternelle

Où placer toutes ses douceurs.

LE ROI.

Ah! de mes maux soulagement frivole!
Rien, rien ne s'offre à moi qui de toi me console.
C'est sur mes déplaisirs que j'ai les yeux ouverts;
Et, dans un destin si funeste,

Je regarde ce que je perds,

Et ne vois point ce qui me reste.
PSYCHÉ.

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Vous savez mieux que moi qu'aux volontés des dieux,
Seigneur, il faut régler les nôtres; }

Et je ne puis vous dire, en ces tristes adieux,
Que ce que beaucoup mieux vous pouvez dire aux

autres.

Ces dieux sont maîtres souverains

Des présents qu'ils daignent nous faire;
Ils ne les laissent dans nos mainsso
Qu'autant de temps qu'il peut leur plaire;
Lorsqu'ils viennent les retirer,

On n'a nul droit de murmurer

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Des graces que leur main ne veut plus nous étendre. Seigneur, je suis un don qu'ils ont fait à vos vœux; Et quand, par cet arrêt, ils veulent me reprendre, Ils ne vous ôtent rien que vous ne teniez d'eux,

1

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Et.c'est sans murmurer que vous devez me rendre.

LE ROI.

1

thAh! cherche un meilleur fondement

Aux consolations que ton cœur me présente;
que ton
Et de la fausseté de ce raisonnement
Ne fais point un accablement
A cette douleur si cuisante

Dont je souffre ici le tourment.
Crois-tu là me donner une raison puissante
Pour ne me plaindre point de cet arrêt des cieux?
: Et, dans le procédé des dieux
Dont tu veux que je me contente,

Une rigueur assassinante

Ne paroît-elle pas aux yeux?

Vois l'état où ces dieux me forcent à te rendre,
Et l'autre où te reçut mon cœur infortuné;
Tu connoîtras par-là qu'ils me viennent reprendre
Rien plus que ce qu'ils m'ont donné.

Je reçus d'eux en toi, ma fille,

Un présent que mon cœur ne leur demandoit pas ;
J'y trouvois alors peu d'appas,

Et leur en vis, sans joie, accroître ma famille:
Mais mon cœur, ainsi que mes yeux,

S'est fait de ce présent une douce habitude;
J'ai mis quinze ans de soins, de veilles et d'étude,
A me le rendre précieux;

Je l'ai paré de l'aimable richesse

De mille brillantes vertus;

En lui j'ai renfermé, par des soins assidus,
Tous les plus beaux trésors que fournit la sagesse;
A lui j'ai de mon ame attaché la tendresse ;
J'en ai fait de ce cœur le charme et l'alégresse,
La consolation de mes sens abattus,

Le doux espoir de ma vieillesse.

Ils m'ôtent tout cela, ces dieux;

Et tu veux que je n'aie aucun sujet de plainte

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