Je vous blesserai tous là-haut pour des mortelles, Que des traits émoussés qui forcent à haïr, Par quelle tyrannique loi Tiendrai-je à vous servir mes armes toujours prêtes, Ma fille, sois-lui moins sévere. Tu tiens de sa Psyché le destin en tes mains; D'un dieu de douceur et de joie, l'aire un dien d'amertume et de division? Considere ce que nous sommes, Et si les passions doivent nous dominer: Je pardonne à ce fils rebelle. L'objet de mon courroux, l'orgueilleuse Psyché, Souille mon alliance et le lit de mon fils? JUPITER. Hé bien! je la fais immortelle, Afin d'y rendre tout égal. VÉNUS. Je n'ai plus de mépris ni de haine pour elle, Qui redonnez la vie à ce cœur innocent! Jupiter vous fait grace, et ma colere cesse. Je vous revois enfin, cher objet de ma flamme! L'AMOUR, à Psyché. Je vous possede enfin, délices de mon ame! JUPITER. Venez, amants, venez aux cieux, Achever un si grand et si digne hyménée. Viens-y, belle Psyché, changer de destinée; Viens prendre place au rang des dieux. FIN DU CINQUIEME ACTE. CINQUIEME INTERMEDE. Le théâtre représente le ciel. Le palais de Jupiter descend, et laisse voir dans l'éloignement, par trois suites de perspectives, les autres palais des dieux du ciel les plus puissants. Un nuage sort du théâtre, sur lequel l'Amour et Psyché se placent, et sont enlevés par un second nuage, qui vient en descendant se joindre au premier; Jupiter et Vénus se croisent en l'air dans leurs machines, et se rangent près de l'Amour et de Psyché. Les divinités qui avoient été partagées entre Vénus et son fils se réunissent en les voyant d'accord; et toutes ensemble, par des concerts; des chants et des danses, célebrent la féte des noces de l'Amour et de Psyché. JUPITER, VENUS, L'AMOUR, PSYCHÉ, CHOEUR DES DIVINITÉS CÉLESTES. APOLLON, LES MUSES; LES ARTS, travestis en bergers. BACCHUS, SILENE, SATYRES, ÉGIPANS, MÉNADES. MOME, POLICHINELLES, MÁTASSINS. MARS, TROUPES DE GUERRIERS. APOLLON. UNISSONS-NOUS, troupe immortelle; Le dieu d'amour devient heureux amant, Et Vénus a repris sa douceur naturelle En faveur d'un fils si charmant; Il va goûter en paix, après un long tourment, Une félicité qui doit être éternelle. CHOEUR DES DIVINITÉS CÉLESTES. Célébrons tous une fête si belle; Que nos chants en tous lieux en portent la nouvelle, BACCHU S. Si quelquefois, Suivant nos douces lois, Mais quand un cœur est enivré d'amour, MOME. Je cherche à médire Les plus grands des dieux. Il n'est dans l'univers que l'Amour qui m'étonne, De n'épargner personne. MARS. Mes plus fiers ennemis, vaincus ou pleins d'effroi, Ont vu toujours ma valeur triomphante; L'Amour est le seul qui se vante D'avoir pu triompher de moi. CHOEUR DES DIVINITÉS CÉLESTE S. Des heureux amants; Que tout le ciel s'empresse Célébrons ce beau jour. Par mille doux chants d'alégresse, Par mille doux chants pleins d'amour. PREMIERE ENTRÉE DE BALLET. SUITE D'APOLLO N. Danse des arts travestis en bergers. Le dieu qui nous engage A lui faire la cour Défend qu'on soit trop sage. Des jeux et de l'amour. DEUX MUSES. Gardez-vous, beautés séveres, Les amours font trop d'affaires; Tout le mal n'est pas de s'enflammer; De le dire |