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SAINT PAVIN (1), né dans le Maine, quitta le monde dès sa jeunesse, pour se consacrer à Dieu dans la retraite. On ne connaît point le nom du monastère dans lequel il se renferma. On l'en tira depuis pour le faire prieur de celui de Saint-Vincent, près du Mans, que saint Domnole, évêque diocésain, avait fait bâtir depuis peu. Il joignait à une sainteté éminente, un talent rare pour la parole, avec le don de persuasion, en sorte que ses discours produisaient les plus grands fruits.

Saint Domnole ayant fait bâtir un monastère, avec un hôpital sous l'invocation de la Sainte-Vierge, entre la rivière de Sarthe et la terre de Beaugé, y envoya des religieux, dont il voulut que saint Pavin fût supérieur avec le titre d'abbé. Notre Saint y donna les plus grandes preuves de son humilité, de sa vigilance, de son zèle, de sa patience et de sa charité.

Il mourut le 15 Novembre, sur la fin du sixième siècle. Il est nommé sous ce jour dans le martyrologe de France, et dans celui des Bénédictins.

Voyez sa vie anonyme, que Mabillon a publiée avec des remarques, sec. 1, Ben. Bulteau, Hist. de l'ordre de Saint-Benoît, t. I, p. 273, et Baillet, sous le 15 Novembre.

(1) En latin Præduinus.

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S. DIDIER, VULGAIREMENT S. GÉRY, ÉVÊQUE DE CAHORS.

L'AN 654.

SAINT DIDIER naquit dans le territoire d'Albi, d'une famille noble de Gaulois, vers l'an 580. Il fut élevé avec ses deux frères, Rustique et Siagrius, à la cour de Clotaire II. Rustique ayant embrassé l'état ecclésiastique, fut fait diacre de l'église de Rodez, puis abbé ou maître de la chapelle du Roi, et enfin évêque de Cahors. Siagrius fut comte d'Albi, et premier magistrat de Marseille.

Didier fit de grands progrès dans les lettres, et s'acquit beaucoup de célébrité par son éloquence. Il fut fait trésorier de l'épargne, ou garde du trésor du Roi, et il remplit cette charge avec un désintéressement admirable. Il vivait à la cour comme le religieux le plus exemplaire; les momens qu'il pouvait dérober à l'exercice de sa charge, étaient consacrés à la prière, à la lecture des livres saints. et à la méditation de la loi du Seigneur. Il s'interdisait tous les plaisirs profanes, dont le propre est de porter la corruption dans le cœur. Il s'animait de plus en plus à la vertu, par les conseils et les exemples de plusieurs saints personnages, qui étaient alors à la cour, comme saint Arnoux, saint Ouen, saint Eloi. Il se sentait encore fortifié par les instructions contenues dans les lettres que lui écrivait la pieuse Erchénéfrède, sa mère. Elle lui recommandait sur-tout de ne point perdre de vue la présence de Dieu, de l'aimer, de le craindre, d'éviter tout ce qui pouvait l'offenser; d'être fidèle au Roi, d'aimer ceux avec lesquels il était obligé de vivre, et de les porter, par sa conduite, à glorifier le Seigneur.

Le Roi Dagobert eut, comme Clotaire, son père, une grande confiance en Didier. Il le combla même de nou

veaux honneurs. Il le donna pour successeur à son frère Siagrius, que la mort avait enlevé, à condition toutefois qu'il continuerait de rester à la cour. Peu de temps après, Rustique, autre frère de Didier, fut assassiné par quelques scélérats de Cahors. Un tel attentat fut puni comme il méritait de l'être. Lorsqu'on sut à Cahors que le Roi verrait avec plaisir Didier succéder à Rustique, le clergé et le peuple s'empressèrent de le lui demander pour pasteur. Le brevet que le Roi donna en cette occasion est trop remarquable pour que nous ne le rapportions pas.

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Dagobert, Roi des Français, aux évêques, aux ducs et à tout le peuple des Gaules. Nous devons apporter nos soins à ce que notre choix soit agréable à Dieu et aux hommes; et puisque le Seigneur nous a confié le » gouvernement des royaumes, nous ne devons donner les dignités qu'à ceux qui sont recommandables par la sagesse de leur conduite, par la probité de leurs mœurs, et » par la noblesse de leur extraction. C'est pourquoi ayant reconnu que Didier, notre trésorier, s'est distingué par sa piété depuis sa jeunesse, comme un véritable soldat de Jésus-Christ, sous la livrée du monde, et que la bonne » odeur de ses mœurs angéliques, et de la conduite vraiment sacerdotale qu'il a tenue, s'est répandue jusque dans les provinces éloignées, nous accordons aux suffrages des citoyens et des abbés (1) de Cahors, qu'il soit leur évêque. >> Nous croyons que c'est le choix et la volonté de Dieu que nous suivons, puisque nous nous faisons violence à nousmêmes, en nous privant d'un officier si nécessaire. Mais quelque chose qui puisse nous en coûter, nous devons » procurer aux églises des pasteurs qui conduisent selon

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(1) On doit entendre par abbés, les supérieurs de communautés de clercs. Il n'y avait point encore de monastères à Cahors, suivant l'auteur de la vie du Saint.

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» Dieu les peuples que nous confions à leurs soins. C'est pourquoi, suivant la demande des citoyens, et notre » propre volonté qui s'accorde avec la leur, nous voulons >> et ordonnons que Didier soit sacré évêque de Cahors, >> afin qu'il prie pour nous et pour tous les ordres de l'Eglise; et nous espérons que, par le mérite des prières » d'un si saint Pontife, Dieu nous prolongera la vie. » Cet acte est du mois d'Avril 629 (2).

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Didier, devenu évêque, se livra tout entier à l'exercice des fonctions augustes dont il était chargé; il travaillait à détruire le vice et à établir le règne de la piété; il assistait les malheureux, et ne se servait du crédit qu'il avait, que pour la gloire de Dieu et l'avantage des pauvres. Il décora les églises, et en fit bâtir de nouvelles. Avant lui, il n'y avait point de monastère à Cahors, il en fit construire deux. Il choisit pour le lieu de sa sépulture le premier, qui était peu éloigné de la maison épiscopale et dédié en l'honneur de saint Amand de Rodez. Plusieurs fidèles, à son exemple, fondèrent aussi des monastères, qui furent mis sous la règle de saint Colomban et de saint Benoît, qu'on tâchait alors de réunir, autant qu'il était possible. Il paraît que c'est par erreur qu'on a compté le monastère de Moissac parmi ceux qui furent alors établis; on en rapporte communément la fondation au temps de Clovis. Notre Saint étendit son zèle jusque dans l'Albigeois, et il y fit aussi de pieux établissemens.

Son grand âge et ses infirmités l'avertissant qu'il approchait de sa fin, il fit son testament. Il légua tous ses biens à son église; mais il lui recommanda en même temps de pourvoir à la subsistance des pauvres qu'il avait nourris. Il mourut dans le territoire d'Albi, le 15 Novembre 654. Son

(2) Nous avons adopté la version du P. Longueval.

corps fut rapporté à Cahors, et enterré dans l'église de Saint-Amant. Il s'est opéré plusieurs miracles à son tombeau. Il y a une église paroissiale de son nom à Cahors; mais son corps n'y est plus (3).

Voyez sa vie anonyme, écrite peu de temps après sa mort, dans le t. II du Gallia Christ. vetus, et ap. Labbe, Bibl. t. I et II; la dissertation de Mabillon sur l'année et le jour de l'ordination et de la mort du Saint, Analect. t. III; de la Croix, Series et Acta Episcop. Cadurcensium, p. 28; le Gallia Christ, nova, t. I, p. 121; Baillet, sous le 15 Novembre; le P. Longueval, Hist. de l'Egl. Gallic. t. III, p. 478 et suiv.

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S. LEOPOLD, MARQUIS D'AUTRiche.

L'AN 1136.

LEOPOLD, quatrième du nom, et surnommé le pieux dès son enfance, était fils de Léopold III, et d'Itte, fille de l'Empereur Henri IV. Par sa fidélité à écouter les instructions des ministres de Jésus-Christ, et à méditer les saintes maximes de l'Evangile, il apprit que la religion était la même pour les princes et pour les particuliers, et qu'il n'y avait qu'une voie pour parvenir au salut. Aussi travailla-t-il de bonne heure à conformer sa vie à cette règle commune à tous les hommes. S'il eut soin, dans sa jeunesse, de cultiver son esprit par l'étude des sciences, il en

(3) L'évêché de Cahors était autrefois suffragant de Bourges; il l'est présentement d'Albi, qui a été érigé en métropole sous le règne de Louis XIV.

Il nous reste des lettres écrites par saint Didier, ou qui lui ont été écrites par les personnes les plus célèbres de son temps. Elles prouvent que le saint évêque était habile pour son siècle, mais elles prouvent en même temps qu'on avait alors perdu le goût de la bonne latinité. Voyez Duchesne, t. I. p. 875.

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