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officina industrii magistri Jacobi de Pfortzheim pridie Kalendis aprilibus, anni christiani 1507, fol.

Prima pars summæ (de creaturis) de quatuor coævis, una cum secunda ejusque est de homine. Venetiis impressa impensis Dai Andreæ Torresani de Asula: arte vero Simonis de luere XVI Februarii, 1498, fol.

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S. EDMOND, VULGAIREMENT S. EDME, ARCHEVÊQUE DE CANTORBÉRY.

Plusieurs auteurs ont écrit sa vie avec fidélité. Nous en avons une par Robert son frère, qui l'accompagna dans ses voyages à Rome. Ms. in Bibl. Cotton. incipit. B. Edmundus Cantuarencis. Une autre a été composée par Bertrand, secrétaire du Saint, qui le suivit dans son exil, et qui ayant ensuite embrassé l'état monastique, devint prieur de Pontigny. D. Martène l'a publiée avec des remarques et des dissertations curieuses. Thesaur. Anecd. t. III, p. 1775. Voyez aussi Matthieu Pâris; Nic. Trivet, Annal. 6 Reg. ad an. 1232 et 1240; Wood, Hist. et Antiq. Oxon. p. 9, 61; Godwin, de prœsilibus Angl. p. 130, et les Testimonia plurimum de sanctitate Edmundi Cantuar. Ms. in Bibl. Col. Corp. Christi, Oxon. n. 154.

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L'AN 1242.

EDMOND RICH était fils de Raynaud Rich, marchand d'Abington, dans le Berkshire. Sa mère se nommait Mabile. Ses parens étaient médiocrement pourvus des biens de la fortune; mais ils possédaient les vraies richesses, celles de la grâce. Raynaud, du consentement de sa vertueuse épouse, quitta le monde et se fit religieux dans le monastère d'Evesham. Mabile se chargea de veiller à l'éducation de ses enfans. Elle n'avait pas moins d'ardeur que son mari pour

la perfection chrétienne. Elle pratiquait de grandes austérités, et portait habituellement un rude cilice. Tous les jours elle assistait aux matines qui se disaient à minuit. Elle portait ses enfans à suivre le même genre de vie, autant que la faiblesse de leur âge pouvait le leur permettre. Par son conseil, Edmond récitait tout le psautier à genoux, les Dimanches et les fêtes, avant de prendre aucune nourriture. Les Vendredis, il ne vivait que de pain et d'eau. Quels que fussent les exercices que Mabile recommandait à ses enfans, ils ne suffisaient point à la ferveur d'Edmond; il en avait de particuliers, mais qu'il cachait avec soin, en évitant toutefois l'attachement à son propre sens. Il ne connaissait point les singularités qui ont souvent pour principe l'humeur ou le caprice, et qui ne servent qu'à nourrir l'amour-propre. Il était doux, affable, docile, complaisant, et paraissait n'avoir d'autre volonté que celle de sa mère et de ses maîtres. On le voyait prévenir jusqu'à leurs désirs, en sorte qu'il était facile de remarquer qu'en lui l'obéissance était véritablement le sacrifice du cœur. L'éducation qu'il reçut lui rendit comme familière la pratique des vertus chrétiennes, de celles mêmes qui coûtent le plus à la nature.

Edmond fit ses premières études à Oxford, et y donna des preuves de la beauté et de la pénétration de son esprit. Mais il se distinguait principalement de ses condisciples, par sa ferveur dans le service de Dieu. Son assiduité à la prière et son amour pour la retraite, firent bientôt connaître les vertus dont son âme était ornée. Il n'avait pour amis que ceux dans lesquels il remarquait de l'inclination pour la piété. Il était encore jeune lorsqu'on l'envoya avec son frère Robert à Paris, afin qu'ils pussent l'un et l'autre y achever leurs études. Mabile, en se séparant d'eux, leur donna à chacun un cilice, et leur conseilla de le porter deux ou trois jours de la semaine, pour se prémunir contre

les attraits de la volupté, qui sont si dangereux pour la jeunesse. Lorsqu'elle leur envoyait des vêtemens ou d'autres choses nécessaires à leur usage, elle y joignait quelque instrument de pénitence, pour leur rappeler la nécessité de la mortification.

Quelque temps après, Mabile tomba malade, et comme elle sentait approcher sa fin, elle fit venir Edmond en Angleterre, afin de lui recommander d'établir son frère et ses sœurs dans le monde. Elle lui donna sa bénédiction avant de mourir. Edmond l'ayant priée de la donner à son frère et à ses sœurs, elle lui répondit qu'elle les avait bénis en lui, et qu'ils auraient d'ailleurs une part abondante aux bénédictions du Ciel.

Lorsqu'Edmond eut fermé les yeux à sa mère, et qu'il lui eut rendu les derniers devoirs, il chercha à placer ses sœurs avec d'autant plus de soin, que leur beauté les exposait à plus de dangers. Mais si elles étaient belles, elles étaient encore plus vertueuses. Elles tirèrent bientôt leur frère d'embarras, en lui annonçant qu'elles désiraient embrasser l'état religieux. Il n'était plus question que de choisir un monastère; il en voulait un où régnât la plus exacte régularité. «< Embrasser l'état religieux, disait-il (1), c'est prendre un engagement particulier à la perfection; mais » vivre dans cet état d'une manière imparfaite, c'est attirer sur soi une condamnation plus rigoureuse. >> En

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même temps qu'il évitait les monastères riches et qui tenaient un rang dans le monde, il évitait ceux où l'on exigeait une dot pour l'admission des postulantes (2). Après un múr

(1) Saint Edmond, in Speculo, c. 1, ex Eusebio vulgò Emiseno, potiùs Gallico.

(2) Les canons regardent cette demande comme simoniaque, lorsque les monastères sont suffisamment rentés. Il est permis de recevoir ce qu'on donne en forme de présent; mais il n'est pas permis de rien de

examen, il se détermina pour le petit couvent des Bénédictines de Catesby, dans la province de Northampton (3), où l'on observait la discipline la plus exacte. Ses sœurs s'y rendirent célèbres par la sainteté de leur vie, et y moururent après avoir été successivement prieures.

Edmond, déchargé du soin de ses sœurs, retourna à Paris pour y continuer ses études. Il avait fait autrefois vœu de chasteté perpétuelle, sous la protection de la SainteVierge; il le garda toute sa vie avec la plus parfaite fidélité, il veillait sur son cœur et sur ses sens avec une exactitude scrupuleuse, et s'interdisait tout ce qui aurait été capable d'y porter la moindre atteinte. Tous les auteurs de sa vie s'accordent à dire qu'il ne contracta jamais la plus légère souillure contre la pureté.

Au milieu de ses études, il avait soin d'élever son cœur à Dieu par de fréquentes aspirations; et pour lui faciliter encore cet exercice, il était toujours environné d'objets de piété. Quelque ardeur qu'il eût pour les sciences, il en avait encore plus pour acquérir la sainteté. La vertu sanctifiant ainsi ses études, la pureté de son cœur communiquait à son esprit des lumières qui augmentaient sa pénétration naturelle; il trouvait la solution des questions les plus difficiles; il savait découvrir et expliquer, avec une netteté admirable, les vérités les plus sublimes. Ses maîtres le regardaient comme un prodige de science et de sainteté.

Tous les jours il assistait à l'office de la nuit dans l'église

mander pour l'admission, qui est quelque chose de spirituel ni pour l'entretien du sujet, auquel le monastère est tenu dans le cas dont il s'agit.

(3) Speed s'est trompé en faisant ce monastère de l'ordre des Gilbertines. Tanner a relevé cette erreur dans sa Noticia Monastica, et a montré qu'on avait suivi la règle de saint Benoît dans le monastère dont il s'agit, depuis sa fondation jusqu'à sa destruction sous Henri VIII.

de Saint-Méri; l'office fini, il y restait encore long-temps en prières. Il entendait la messe de grand matin : après quoi, il se rendait aux écoles publiques, sans prendre de repos ou de nourriture. Il jeûnait souvent; mais les Vendredis, il jeûnait au pain et à l'eau. Il portait un rude cilice, et mortifiait ses sens en toutes choses. Ce qu'il recevait pour son entretien, était presqu'entièrement distribué en aumônes. Il vendit jusqu'à ses livres, pour assister de pauvres étudians qui étaient malades. Il passa plusieurs semaines auprès d'un d'entre eux; il le gardait avec charité nuit et jour, et lui rendait les services les plus humilians. Rarement il mangeait plus d'une fois par jour, encore mangeait-il très-peu. Il ne dormait que sur un banc ou sur la terre nue, et il fut trente ans sans se déshabiller. Il avait un lit dans sa chambre, mais il ne s'en servait jamais, et c'était uniquement pour cacher ses austérités. Plusieurs années avant que d'avoir reçu les saints ordres, il récitait chaque jour l'office de l'Eglise.

Lorsqu'il eut achevé son cours, il prit le degré de maître-ès-arts, et il enseigna publiquement les mathématiques. Il redoubla de ferveur dans la prière et la méditation, pour se prémunir contre la dissipation que cette science a coutume d'entraîner. Cette ferveur cependant souffrit à la longue quelque diminution. Une nuit, il lui sembla voir sa mère. en songe; après avoir tracé devant lui quelques figures de géométrie, elle lui demanda ce que tout cela signifiait, et lui ajouta qu'il valait bien mieux faire de l'adorable Trinité l'objet de ses études. Depuis ce temps-là, il ne voulut plus étudier que la théologie. Il céda enfin aux importunités de ses amis, et se fit recevoir docteur en celte faculté. Les auteurs ne s'accordent point sur le lieu où il fut élevé au doctorat; ce fut à Paris, suivant les uns, et à Oxford suivant les autres. Quoi qu'il en soit, il expliqua quelque temps l'Ecriture-Sainte à Paris. Toutes les fois qu'il

T. XVII

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