Sanabilibus ægrotamus malis; ipsaque nos in rectum natura genitos, si emendari velimus, juvat. Sen. de Ira, L. 2, c. 13. La nature, qui nous a fait naître pour TOME SECOND. ÉDITION STÉRÉOTYPE, A PARIS, 1817. OU DE L'ÉDUCATION. LIVRE III. Quoique jusqu'à l'adolescence tout le cours de la vie soit un temps de foiblesse, il est un point, dans la durée de ce premier âge, où , le progrès des forces ayant passé celui des besoins , l'animal croissant, encore absolument foible, devient fort par relation. Ses besoins n'étant pas tous développés, ses forces actuelles sont plus que suffisantes pour pourvoir à ceux qu'il a. Comme homme il seroit très foible, comme enfant il est très fort. D'où vient la folblesse de l'homme ? De l'inégalité 'qui se trouve entre sa force et ses desirs. Ce sont nos passions qui nous rendent foibles , parcequ'il fan droit pour les contenter plus de forces que ne nous en donna la nature; diminuez donc les desirs, c'est comme si vous augmentiez les forces : celui qui peut plus qu'il ne desire en de reste ; il est certainement un être très fort. Voilà le troisieme état de l'enfance, et celui dont j'ai maintenant à parler. Je continue ÉMILE. 2. |