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Ex libris Froufahren,

ΡΟΕΜΕ

CONTENANT LA TRADITION

DE L'EGLISE

SUR LE TRES-SAINT

SACREMENT

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A PARIS,

Chez GUILLAUME DESPREZ, Imprimeur & Libraire ord. du Roy,
ruë S. Jacques, à S. Profper & aux trois Vertus, vis-à-vis la porte
du cloistre des Mathurins.

M. DC. XCV.

Avec Approbation & Privilege de fa Majesté.

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AVERTISSEMENT.

'Autheur, qui s'eft fait connoiftre il y a déja long-temps par l'excellente traduEtion du Poeme de S. Profper en Vers François, & par d'autres Poëfies chreftiennes, depuis par la traduction de l'Ecriture fainte, & les explications litterales & spirituelles qu'il y a jointes, compofa, il y a environ cinquante ans, un Poëme fur le très-faint Sacrement de l'autel; qui est celuy que nous donnons prefentement au public. It te compofa estant encore affez jeune, & quelques années après que ville de la Rochelle eut efté reduite fous l'obeiffance du feu Roy Louis XIII. furnommé le Jufte. C'est la raison pour laquelle il y a parlé de ce fiege fi fameux, de cette digue élevée au milieu de la mer, que l'on regarda comme la merveille de ce temps-là, 5 de la prise d'une ville qui paffoit prefque pour imprenable, eftant alors comme le boulevard de l'herefie dans ce a ij

la

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royaume. Car il a voulu qu'on envisageast la reduction d'une Place, que fes fortifications d'une part & l'ocean de l'autre, avec la fierté

l'enteftement de fes habitans rendoient prefque inacceffible, comme un miracle éclattant de la divine protection de celuy dont Louis le fufte défendoit dans fes Eftats les facre autels, avec l'ancienne Religion de fes Ayeux de même qu'on voit encore aujourd'huy, fous le regne de Louis le Grand, prefque tous les Princes de l'Europe liguez, en faveur d'un Prince heretique, fuccomber fous la protection toute - puif fante que le même Dieu donne fi visiblement aux armes victorieufes du Roy Très-Chrestien, qui a cet avantage fingulier, de foutenir feul la gloire de l'Eglife Catholique contre tant de Princes, & la juftice de la caufe d'un Roy trèspieux contre la fureur de l'herefie la rebellion de fes fujets.

Si l'on demande prefentement, d'où vient que ce Poëme ayant efté fait il y a tant d'années, on a differé fi long-temps à le donner au public on doit regarder ce long delay comme un effet de la modeftie de l'Autheur, qui n'avoit nul empressement de mettre au jour ce qu'il avoit fait pour fa propre édification, & pour fe remplir dans fa retraite des chofes qui occu

poient le plus fortement fon cœur. Il avoit d'ailleurs affe de peine à remplir l'idée qu'il avoit pour la Poëfie. Et comme fes autres occupations l'ont pu empefcher depuis de revoir ce Poëme autant qu'il l'auroit voulu, fur tout à caufe de l'importance du fujet, il est ainfi demeuré jufqu'après sa mort fans eftre imprimé. Ce qui engage à le donner prefentement au public, eft qu'on a fçû que quelques perfonnes, entre les mains de qui il eftoit tombé, vouloient le faire imprimer. Nous avons donc crû qu'il eftoit plus à propos de le donner tel qu'on le voit dans cette édition ; c'est à dire, plus revû & plus exact que celuy qui auroit paru d'ailleurs, & d'y joindre une Preface fur le même fujet, dont on a lieu d'efperer que le public fera fatisfait. On verra par la lecture de ce Poëme, qui n'est qu'un enchaifnement des paffages des anciens Peres,

com

bien l'Autheur avoit eu foin dès fa jeunesse de fe nourrir de leur doctrine. Et on en fera moins furpris, de ce que dans fon travail fur l'Ecriture fainte, qu'il a fait dans un âge bien plus avancé, il s'eft fervi très-fouvent des paroles des mêmes Peres, pour développer les plus grandes veritez renfermées fous la lettre des livres faints. Nous aurions bien fouhaité de pouvoir

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