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BX 1752 532 V.3

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VRAIE ÉGLISE DE JÉSUS-CHRIST,

EN LAQUELLE CHACUN PEUT FAIRE SON SALUT.

LETTRE

SUR LA

PRÉSENCE RÉELLE DE JÉSUS-CHRIST, DANS L'EUCHARISTIB,

Adressée à un Gentilhomme faisant profession de la religion calviniste;

Par l'Editeur des OEuvres de SCHEFFMACHER. Rouen, 1769.

INTRODUCTION.

(PLAN DE CETTE LETTRE ET OBSERVATIONS PRÉLIMINAIRES.)

Je vous avais promis, Monsieur, de vous adresser un exemplaire des lettres d'un docteur catholique, aussitôt que cet ouvrage serait sorti de la presse, et je ne diffère pas à remplir mes engagements; je vois avec une véritable joie que, malgré les préjugés de l'éducation, malgré la confiance que vous avez dans les lumières des

TOM. III.

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docteurs de votre prétendue réforme, vous désirez de connaître par vous-même la doctrine que professe l'Eglise catholique, et d'examiner les preuves sur lesquelles nous établissons notre croyance. Ces dispositions sont dignes de votre sagesse et de votre prudence, et on ne peut trop les louer dans une affaire aussi intéressante pour le salut; mais permettez-moi, Monsieur, de ne pas les regarder en cette occasion comme des vertus purement naturelles, je crois y reconnaitre un premier rayon de la grâce du Seigneur, qui prépare, quoique de loin encore, votre retour à son Eglise, dans laquelle seule vous pouvez trouver la voie qui conduit à lui.

J'ai tout lieu d'espérer que la solidité des preuves qui sont exposées dans ces lettres dissipera les impressions que vous avez reçues contre la doctrine de l'Eglise; examinez-les chacune en particulier, vous les trouverez toutes capables de déterminer un esprit droit; réunissez-les toutes ensemble, et vous verrez qu'elles se prêtent une force mutuelle, et qu'elles donnent au corps de la doctrine catholique une fermeté inébranlable. Toute la grâce que je vous demande est de re pas fermer votre cœur à la voix du Seigneur, lorsqu'elle commencera à se faire entendre; mais de lui prêter une oreille attentive, et de dire alors comme autrefois le Prophète (4): Parlez, Seigneur, parce que votre serviteur écoute..... Eclairez mes yeux (2), afin que je puisse contempler les merveilles de votre sainte doi

(1) 4 Reg. 5 40. — (2) Psal. 148 18.

Vous remarquerez, Monsieur, en lisant ces lettres que l'auteur attaque directement les luthériens, et que, par cette raison, il n'a pas traité expressément le dogme de la présence réelle de notre Seigneur Jésus-Christ dans l'Eucharistie, qui est reconnue par les disciples de Luther; il s'est contenté de prouver la présence permanente et la réalité du sacrifice dans la messe : ces deux dogmes tiennent nécessairement à celui de la présence réelle. Cependant, comme vous êtes spécialement attaché à la doctrine de Calvin, et que le dogme de la présence réelle est peut-être celui qui vous choque le plus dans la doctrine catholique, j'ai cru devoir le prouver directement dans cette lettre, afin que rien ne manque à votre instruction, et que vous puissiez trouver dans l'ouvrage que je vous présente un corps complet de con

troverse.

Vous reconnaissez, Monsieur, l'Ecriture seule pour règle de votre foi, c'est par l'autorité de l'Ecriture que je me propose de vous prouver le dogme de la présence réelle. Mais quel est, selon vous, le juge du véritable sens de l'Ecriture? C'est, dans vos principes, ou l'évidence du texte dans les choses claires, ou dans les articles plus obscurs, votre goût particulier pour une interprétation plutôt que pour une autre; j'espère vous faire voir que le texte de l'Ecriture décide en faveur de la présence réelle, et que vos lumières particulières vous égarent quand elles yous portent à détourner le sens na. turel de ce texte à des sens figurés, sans aucun autre motif, sinon que votre raison ne peut concevoir la présence réelle, ou même qu'elle vous la représente comme

impossible; ainsi, après avoir prouvé cet article de notre foi par l'autorité de l'Ecriture, je vous ferai voir que raison ne prouve point qu'il soit impossible, et que tous les arguments de vos docteurs pour établir cette prétendue impossibilité, ne sont que des efforts vains et incapables d'ébranler notre foi.

Vous ne pouvez disconvenir, Monsieur, que le dogme catholique de la présence réelle ne se trouve à la lettre dans ces paroles de Jésus-Christ (1): Ceci est mon Corps qui sera livré pour vous, ceci est mon Sang qui sera répandu pour vous. Ma (2) Chair est véritablement aliment, et mon Sang est véritablement breuvage........ En vérité, je vous le dis, si vous ne mangez la Chair du fils de l'homme, et si vous ne buvez son Sang, vous n'aurez pas la vie en vous. C'est toujours un grand avantage pour nous que d'avoir en notre faveur la lettre du texte sacré : or que le sens littéral dans lequel l'Eglise prend ces paroles soit leur sens, j'en rapporterai trois preuves véritables que j'exposerai l'une après l'autre.

La première preuve résulte de l'accord et de l'uniformité, pour ainsi dire, de trois Evangélistes à rapporter les paroles de l'institution du sacrement de l'Eucharistie, ceci est mon Corps, sans variété, sans commentaire, sans explication, quoiqu'elle fût ici plus nécessaire que partout ailleurs; et quoique dans les autres relations, que deux ou trois Evangélistes nous

(1) Matth. 26. 26 et 28. Marc. 14. 22 et 24, 19 et 20. Luc. 22. 1. Cor. 11. 24.

(2) Joan. 6. 56 et 54.

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