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autant qu'il se pouvait, celles qui ont du rapport entre elles nous avons donc distribué le Tome VIII ainsi qu'il suit.

SOMMAIRE

DES MATIÈRES CONTENUES DANS LE TOME VIII.

(Les Articles nouveaux sont désignés par une étoile*).

1o. Avis au Lecteur, par J. F. Bernard.

2o. Dissertation sur la Discipline de l'Église Catholique.

3o. Remarque sur la Couronne et sur l'Habit Ecclésiastique.

4°. Dissertation sur les Rits et Cérémonies de l'Église Catholique.

5o. Dissertation et Remarques sur la Messe.

* 6o. Procession et Cérémonie singulière à Valenciennes.

*

7°. Procession à Aix en Provence le jour de la Fête-Dieu.

* 8°. Sacre d'Angers, ou Procession le jour de la Fête-Dieu.

9o. Procession à Orléans, le 8 mai, en mémoire de la Délivrance de Jeanne-d'Arc, dité la

Pucelle d'Orléans.

10°. Procession et Messe singulière à Dieppe.

⭑ 11o. Procession de Jeanne Hachette et de Lassaut, à Beauvais.

12°. La Diablerie de Chaumont..

⭑ 13°. Procession de Saint-Romain, ou de la Fierte, à Rouen.

* 14°. Dissertation sur le Sacre et Couronnement des Rois.

* 15°. Remarque sur la Sainte-Ampoule de Rheims.

16°. Dissertation concernant les Ordres Militaires.

17o. Dissertation où l'on renferme les Superstitions qui se sont glissées dans l'usage des

Sacremens.

* 18°. Addition aux Superstitions, Prières, Indulgences, Dévotions, etc.

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19o. Histoire des Anciennes Cérémonies des Superstitions qui se sont introduites dans l'Église Catholique.

20°. Dissertation sur les Épreuves.

21°. De l'Imposture et Tromperie des Diables, Enchantemens et Sorcelleries, etc.

22°. Mémoires sur l'Histoire de la Fête des Fous, qui se faisait autrefois dans les principales Églises de France; par Dutillot. (Cet Article est tiré du Tome IX.)

23°. Additions à ces Mémoires de Dutillot.

24°. Description de la Fête des Fous, des Sous-Diacres, ou Diacres-saouls.

*25°. Description de la Messe de l'Ane, qui se célébrait dans presque toutes les églises de France, et principalement avec plus de pompe à Rouen, Besançon, Sens, Autun et Viviers; avec l'Histoire de l'Abbaye des Cornards.

26°. Résolutions des Docteurs de la Faculté de Paris, touchant les Pratiques Impies, Sacriléges et Superstitieuses qui se faisaient dans les métiers de Cordonniers, Tailleurs d'habits, Chapeliers, Selliers, etc., etc., etc.

27°. Histoire des Réjouissances qui se faisaient autrefois en Bourgogne et ailleurs, sous le nom de Mère Folie, Gaillardons, etc., etc.

28°. Origine du Régiment de la Calote.

29o. Origine, Dissertation et Cérémonie de la Bazoche à Paris et de la Fête de Mai.

30°. Histoire des Enfans Sans-Souci.

31o. Extraits d'une Sottise à huit personnages, savoir : le Monde, Abus, Sot Dissolu, Sot Glorieux, Sot Corrompu, Sot Trompeur, Sot Ignorant, Sotte Folle.

32°. Dissertation sur l'Usage de la Satire chez les Anciens.

33°. Dissertation sur les Mascarades du Carnaval, les Charivaris et la Danse.

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AVIS

AU LECTEUR,

PAR J. F. BERNARD.

LES
Les pièces qui forment ce Volume appartiennent à Messieurs les abbés

Banier et Le Mascrier (a), qui ont publié en 1741, à Paris, une nouvelle édition des Cérémonies Religieuses etc. sous le titre d'Histoire générale des Cérémonies, Mœurs et Coutumes Religieuses de tous les peuples du Monde, représentées en 243 figures ( avec les vignettes etc. ) dessinées de la main de Bernard Picard (b); avec des explications historiques et curieuses par M. l'abbé Banier de l'académie royale des Inscriptions, etc., et par M. l'abbé Le Mascrier. Un tel titre ne permet pas de douter, que ces deux abbés ne soient les véritables auteurs de ces Explications historiques et curieuses. Cependant ils ne le sont pas; et tout ce qui leur appartient de cette édition publiée sous le nom d'Histoire, c'est un renversement général de l'édition Hollandaise, et, j'ose le dire, une métamorphose bizarre de tout l'Ouvrage, où l'on fait entrer, autant qu'il se peut, la controverse et la dispute, sous prétexte principalement de le rendre Orthodoxe et bon Catholique. Le public jugera de cette métamorphose par la description que j'en vais donner : mais auparavant il est bon de se ressouvenir qu'elle n'est pas la première qu'on ait vue de cet espèce dans la république des Lettres. L'art de dépouiller un auteur, de le travestir, ensuite de le déguiser, en sorte qu'on ait de la peine à le reconnaître, a tout au moins quelque chose de spécieux ; et il y a déjà plusieurs années que l'abbé Dupin jugea qu'il était nécessaire d'en introduire la mode. Ne se croyant pas assez illustré par plusieurs excellens ouvrages il enleva l'Histoire des Juifs à M. Basnage son auteur, et se l'appropria si bien, que l'auteur fut obligé de la réclamer solennellement en présence de toute la république des Lettres, et à la honte du ravisseur. Qu'il me soit permis de m'exprimer de la sorte en indiquant au Lecteur l'Histoire des Juifs réclamée par son véritable auteur. C'est ainsi que M. Basnage intitula son Factum, si je puis l'appeler de ce nom. En 1738 un savant abbé, connu par plus d'un. onvrage, entreprit de refondre le Commentaire sur les OEuvres de Boileau, de M. Brossette, homme de mérité, très-respectable, vivant encore Français, demeurant en France. L'abbé prétendait faire parler le commen

(a) N'ayant rien voulu changer dans cet Avis, je renvoie à mon Avertissement sur le nouveau classement des matières des Tomes VIII et IX. Une partie des articles indiqués dans ce volume par J. F. BERNARD comme étant des abbés Banier et le Mascrier, sont portés au Tome IX. Note du nouvel Éditeur.)

(b) Il fallait écrire Picart; c'est là le véritable nom de ce fameux Dessinateur.

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tateur plus purement, plus élégamment et d'une manière, disait-il, plus forte, plus concise, etc. Papiers sur table, il voulut bien me faire la grace de me montrer des échantillons de sa réforme, sur des ordres supérieurs qu'il avait, ajoutait-il, de traiter ainsi M. Brossette. Voilà deux exemples

assez modernes. Je passe les pauvres anciens sous le silence, peu de gens ignorant de quelle manière divers critiques, et de notre tems le docteur Bentley, en ont voulu traiter quelques uns ; et je ne dis rien de tant de leçons ( Lectiones, emendationes) où l'auteur ancien corrigé et recorrigé parle comme il plaît au savant qui le réforme, et souvent peut-être bien autrement qu'il n'aurait voulu. Combien de beaux esprits de Rome et d'Athènes, qui, s'ils revenaient au monde, préféreraient la suppression à la correction qu'on leur fait; et souscriraient volontiers au paradoxe du Père Hardouin, qui condamnait leurs ouvrages comme des suppositions des der

niers siècles ?

:

Après ces exemples dois-je me plaindre de me voir aussi corrigé, refondu, métamorphosé? moi qui ne suis qu'un inconnu dans la république des Lettres, et qui, en qualité de libraire, ne dois aspirer tout au plus dans cet état qu'à celle de serviteur des savans et des beaux esprits trop heureux de ne l'être pas d'une infinité de manœuvres littéraires, et d'aventuriers affamés, que le vice, le libertinage et la misère réduisent à grapiller le rebut du bel esprit, et glaner jusqu'à l'ordure des champs du Parnasse, après s'être dépaysés et expatriés ou par force ou par nécessité.

Venons à la description que j'ai promise au lecteur de la métamorphose, des Cérémonies religieuses etc., en Histoire générale etc. D'abord je ferai remarquer que MM. les abbés Banier et Le Mascrier ont changé toute la disposition de l'ouvrage, dérangé les matières, inséré souvent ou confondu dans le texte quantité de remarques qui doivent en être séparées, et qu'on avait séparées tout exprès pour des raisons que des lecteurs attentifs verront du premier coup-d'œil; enfin qu'ils ont supprimé les distinctions que j'avais faites des matières, en les divisant par Dissertations: et tout cela, nous disent-ils, pour mettre dans leur édition beaucoup plus d'ordre et de liaison qu'on n'en trouve dans la précédente, et pour la purger d'une infinité de redites. C'est aussi ce que MM. les auteurs du Journal des Savans ont eu soin (a) de répéter après eux. Le désordre et l'infinité de redites tombent principalement sans doute sur les Dissertations qui traitent des cérémonies des Juifs, et de celles des Catholiques. Mais outre que le nombre de ces redites est fort éloigné de l'infinité, et qu'on les a même indiquées au lecteur dans les endroits où il est impossible de les éviter, si ces Messieurs avaient voulu faire attention au plan et au projet que je publiai de cet ouvrage en 1721, ils ne me les auraient pas reprochées ; et même l'équité voulait qu'on les attribuât à la bonne foi, si nécessaire dans un ouvrage tel que celui ci, et cependant si difficile à garder quand il s'agit de Religion, que très-souvent des Auteurs d'un mérite infiniment au-dessus du mien ne peuvent s'empêcher de la perdre. On la manque sans s'en apercevoir; elle nous échappe malgré nous. Tel est l'effet de la coutume où d'un préjugé qui nous habitue à notre parti, et nous apprend à ne voir dans l'autre que du faux ou du ridicule. Résolu pourtant de faire tous mes efforts pour observer une exacte neutralité dans ce recueil des Cérémonies reli

(a) Mois de Mars 1743.

gieuses, et pour ne rien avancer où l'on pût dire que je parlais et déci dais de mon chef, j'insérai des pièces entières d'auteurs connus et d'une réputation établie. Je laissai parler ces auteurs sans les interrompre, sauf à suppléer à ce qu'ils pourraient omettre. C'est ainsi que, pour les cérémonies et coutumes religieuses des Juifs, et pour la comparaison de ces cérémonies avec la discipline de l'Église (Catholique), j'ai conservé, sans la moindre altération, ce que le P. Simon a donné sur cette matière : ensuite de quoi j'ai fait suivre une troisième Dissertation qui certainement ne répète en aucune manière le P. Simon. J'ose encore assurer sans craindre d'être démenti, qu'on n'y trouve ni le désordre, ni l'infinité de redites qu'on me reproche. De même lorsqu'il est agi de la religion Catholique, j'ai commencé par une idée générale de la religion Chrétienne, sans m'amuser à y compiler de longs fragmens d'Abadie, ni à copier des lambeaux usés qui ne demandent d'autre talent que de savoir les réunir diligemment pour contenter l'impatience du libraire. De cette idée générale j'ai passé aussitôt à l'Église Catholique. Le célèbre évêque de Meaux ( Bossuet) y expose seul, sans addition, sans altération, la croyance de son Église. Pour donner ensuite la description des Cérémonies, pour en montrer l'nsage, le mystère, la nécessité, je n'ai employé que des auteurs Catholiques connus, approuvés. En les employant je les ai nommés : ils ont parlé euxmêmes dans mes notes; et par ce moyen, s'ils ont pu condamner quelquefois mon ignorance, ils ont tout au moins dû aussi justifier ma bonne foi. J'avoue que j'ai tiré plus d'une fois des conséquences de leurs raisonnemens qu'ils n'ont pas prévues, peut-être même, j'ose le dire, qu'ils n'ont pas voulu prévoir; et que j'ai parlé quelquefois assez librement de certains usages. Mais n'ai-je pas fait la même chose en décrivant ceux des autres communions du Christianisme? Convenait-il de décider en juge absolu pour ou contre ? Et parler librement des uns en se taisant sur les autres, n'étaitce pas se déclarer et prendre parti? Voici peut-être où je me suis trop déclaré. J'ai parlé un peu hardiment contre cet esprit séducteur qui ́, aprés avoir mis le cœur humain sous le joug de la superstition, ne lui donne que la liberté de s'amuser à cet éclat qu'on appelle Usages religieux, sans le laisser approcher des devoirs que la religion exige. Voilà sans doute le libertinage que le zèle de MM. les abbés Banier et Le Mascrier a si résolument attaqué, et qui les a obligés (a) « à insérer dans des notes quelques correctifs et quelques adoucissemens qui peuvent servir d'antidote au poison qui est généralement répandu dans tout l'ouvrage ». Ce témoignage leur est rendu par MM. les auteurs du Journal des Savans. Encore n'y a-t-il pas assez d'antidote contre le poison, si l'on veut s'en raporter à ces illustres échos de la république des Lettres.

Au travestissement de l'ouvrage fait en Hollande, et réformé ou refondu à Paris, il faut ajouter un ornement d'une autre espèce; c'est la correction. Les savans abbés nous avertissent « qu'ils ont purgé leur édition d'une infinité de fautes, qui étaient échappées au premier éditeur ». On pourrait leur dire aussi qu'ils en ont bien ajouté dans les citations; car elles sont généralement très-peu correctes, et surtout le grec qui s'y trouve. Leur passerons-nous cela, et dirons-nous charitablement qu'il faut attribuer

(a) Journal etc., mois de Mars 1745.

Tome VIII.

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ces fautes à l'imprimeur ? Quoi qu'il en soit, ce premier éditeur (qu'on appelle d'ordinaire avec une espèce de mépris, l'auteur ou l'éditeur Hollandais, comme s'il n'était pas digne d'être Français) déclare qu'il n'est pas infaillible; et c'est ce qu'il a répété plus d'une fois dans les précédens volumes de cet Ouvrage. Mais peut-on éviter de se plaindre de l'impolitesse de ces critiques, qui, lorsqu'ils indiquent les fautes de l'éditeur Hollandais, les relèvent ordinairement avec un il n'est pas vrai, ou cela est faux? Cette impolitesse ne marque-t-elle pas un mépris plus convenable au caractère d'un matelot hollandais qu'à des abbés beaux-esprits, qui ont la cour pour modèle, et qui sans doute né fréquentent que des personnes du premier rang? Avouons pourtant que le public et moi devons être également redevables à leur critique. Supposé qu'elle soit juste, elle l'empêche de s'égarer en lui montrant mon ignorance. Mais c'est dommage que cette critique n'aiteu souvent pour objet que des minuties: le lecteur en pourra juger par une note que j'ai mise à la page 48 de ce volume. Donnons cependant une idée un peu plus précise des corrections et des retranchemens qu'on peut regarder comme une espèce de correctif que les abbés de Paris ont cru devoir faire aux Cérémonies religieuses, tant pour l'amour du public, que pour l'honneur de la vérité. C'est à peu près de cette manière qu'ils jugent de leur travail, et c'est ainsi qu'on devrait en juger naturellement par la préface des deux abbés correcteurs et reviseurs.

Au sujet du mauvais esprit qui troublait Saül, j'avais dit dans une note de la Dissertation sur le culte religieux « qu'il y a apparence que ce mauvais esprit était une violente mélancolie, mêlée peut-être de fureur ». Voici ce qu'ils disent à cette occasion. « Comme l'Écriture ne nous apprend point la nature de cette maladie de Saül, nous avons retranché cette réflexion du compilateur Hollandais, en attendant qu'il ait acquis l'autorité de docteur et d'interprète des Livres-Saints dans l'Église Chrétienne ». Je renvoie ces deux savans à divers Recueils de remarques et de dissertations sur l'Écriture. Ils leur apprendront que la remarque n'est pas nouvelle, et m'appartient aussi peu que les dépouilles de Grotius, Bochart, Huet, Le Clerc et autres savans connus, plus ou moins modernes, appartiennent au compilateur de la Mythologie ou Explication des fables: sans parler de quelques petits larcins qu'il a faits à d'autres savans moins connus, qu'heureusement pour lui il a rencontrés plus d'une fois dans sa course Mythologique. Je ne nommerai de ces derniers que Dickinson, auteur des Delphi phonicissantes.

La page 288 de leur Histoire des Cérémonies contient une controverse où leur savoir c'est certainement égaré : c'est sur les mots adorer et se prosterner, dont il n'ont connu le vrai usage ni la signification dans la langue originale de l'ancien Testament. Mais ce que je dois le plus relever dans cette page, c'est une faute d'omission de l'imprimeur qu'il leur plaît de donner à mon ignorance ou à ma mauvaise foi, en m'accordant généreusement l'option de l'une ou de l'autre. Voici ce que c'est. Il devait y avoir dans la traduction de ces paroles du pape Innocent III Ecclesia sponsa, etc. « qu'il est le vicaire de celui qui porte écrit sur son vêtement et sur sa cuisse je suis le roi des rois, etc. ». L'imprimeur a fait l'omission de ces mots le vicaire etc. jusqu'à roi des rois, etc., exclusivement; et cette faute a échappé à la diligence du correcteur.

Ala page 127 du troisième volume, ils n'ont pas jugé à propos de dire, je ne sais pourquoi, que le calendrier grec est copié de Ricaut, auteur de

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