sion propre « His enim explicatis, fons legum et « juris inveniri potest. » 393. Suivons la science du devoir sur ces deux domaines d'inégale étendue, principalement sur le second, que nous sommes plus particulièrement chargé d'explorer. Discutons les questions dont nous avons donné l'énoncé dans notre numéro 369. Pour cela, nous diviserons cette quatrième partie en dix livres, ainsi qu'il suit : LIVRE I. Rapports de la science du devoir avec les autres sciences; LIVRE II. Légitimité de la coexistence de deux directions de la liberté, la direction sociale et la direction individuelle ; LIVRE III. Unité des objets du devoir; LIVRE IV. Unité de la science du devoir; LIVRE V. Unité des moyens pour acquérir la science du devoir; Livre VI. Choix des moyens pour acquérir la science du devoir; LIVRE VII. Détermination d'un premier principe de la science du devoir; LIVRE VIII. Grandes divisions de la science; LIVRE IX. Subdivisions des grandes divisions; LIVRE X. Méthode d'enseignement des lois positives. LIVRE PREMIER. RAPPORTS DE LA SCIENCE DU DEVOIR AVEC LES AUTRES SCIENCES. . Est etiam illa Platonis vera et tibi, Catule, certe non inaudita vox omnem doctrinam harum inge«nuarum et humanarum artium uno quodam societatis « vinculo contineri. » (CICER.) 394. Rapports mutuels des sciences entre elles. 395. Rapports mutuels entre la science du devoir et les autres sciences. - Division de ce livre. 394. L'union indivisible des sciences, signalée par Cicéron dans l'épigraphe de ce livre, a été proclamée par un grand nombre d'esprits sérieux. M. Eschbach' indique notamment comme ayant soutenu cette thèse, Bacon 2, Leibnitz, d'Alembert, M. Guizot, etc. La raison de cette indivisibilité est donnée d'une manière frappante par Pascal 6, en ces termes : Cours d'introduction à l'étude du droit. 2 De augm. scient.-Novum organum scientiarum. 4 Discours préliminaire en tête de l'Encyclopédie. 5 Des Encyclopédies considérées comme moyens de civilisation: Introduction à l'Encyclopédie progressive. 6 Pensées. «Toutes les choses étant causées et causantes, aidées << et aidantes médiatement et immédiatement, et toutes << s'entretenant par un lien naturel et sensible qui lie << les plus éloignées et les plus différentes, je tiens impossible de connaître les parties sans connaître le « tout, non plus que de connaître le tout sans con<<< naître en détail les parties. » Pour éclaircir cette vérité, Pascal donne l'exemple suivant : « La flamme ne <«< subsiste point sans l'air: donc, pour connaître l'un, <«< il faut connaître l'autre.» - Ce qui est vrai de la flamme, est vrai de toutes choses et nous aurions dit, comme Galien, après une démonstration d'auatomie « Je viens de chanter un hymne à la gloire « de l'Éternel. » J'ai vu parfois le goût de l'antithèse se complaire à opposer entre elles deux sortes de découvertes, les unes qui étendent notre savoir, les autres qui augmentent notre pouvoir. Bacon repousse avec raison ce jeu de mots : « Tout ce que l'homme, dit-il, ajoute « à ses connaissances, il l'ajoute à sa puissance1. » L'astronomie, en contemplant le ciel, trouve les moyens de diriger les navigateurs. L'optique aide l'astronomie et une foule d'autres sciences. La chimie, cherchant les combinaisons des corps, invente le gaz qui éclaire nos villes. Mécaniciens qui, en facilitant la fabrication d'une étoffe utile, la mettez à la portée de la bourse du pauvre, soyez honorés! Mais ne prenez pas en pitié le naturaliste, quand il décrit les taches des ailes d'un papillon! Quiconque explore De augm. scient. la nature sous une de ses formes, quelle qu'elle soit, constate des rapports, signale des contrastes; et dérobe ainsi quelques-uns des secrets de la coopération de tous les êtres à l'œuvre générale. 395. La question de l'indivisibilité des connaissances humaines ne vient sous notre plume que dans son application à la science du devoir. Traitons done seulement, en peu de mots, les points suivants : TITRE I. Rapports généraux de la science du devoir avec les autres sciences. TITRE II. Rapports spéciaux de la science du devoir avec les sciences philosophiques. TITRE III. Rapports spéciaux de la science du devoir avec la question de la sociabilité de l'homme. TITRE IV. Rapports spéciaux de la science du devoir avec la question de l'immortalité de l'âme. TITRE V. Rapports spéciaux de la science du devoir avec la question de la perfectibilité de l'être humain. TITRE VI. Place de la science du devoir dans le classement des sciences. TITRE PREMIER. RAPPORTS GÉNÉRAUX DE LA SCIENCE DU DEVOIR AVEC LES AUTRES SCIENCES. « Quand la philosophie aura accompli sa carrière ex« périmentale, elle pourra contribuer aussi à étendre et à perfectionner la philosophie morale: attendu que la connaissance de la cause première et de ses rapports avec nous pent agrandir nos idées relativement à nos • devoirs envers elle, et à tous nos autres devoirs. » (NEWTON, Optic., liv. III, quest. 31.) «La notion, telle quelle, de la physique, m'a grandement servi pour établir des fondements certains sur la morale. » (DESCARTES, édition Garnier, t. III, Lettre à M. Chanut.) 396. La science du devoir, c'est-à-dire de l'assistance due par tout étre a tout être, demande l'étude de tous les éléments de cette assistance. -La science du devoir demande l'étude de toutes les sciences, puisque toutes les sciences recherchent les éléments de l'assistance due par tout être à tout être. 396. Le principe du devoir est « ASSISTANCE DUE PAR TOUT ÊTRE A TOUT ÈTRE. » Assistance, c'est aide à la conservation, au perfectionnement, au bonheur. Or, comment pourrai-je aider mon semblable, sans connaître les lois de tout ce qui peut l'aider? Citons encore Pascal': « L'homme a rapport à tout ce qu'il «< connaît. Il a besoin de lieu pour le contenir, de << temps pour durer, de mouvement pour vivre, d'é«<léments pour le composer, de chaleur et d'aliments << pour le nourrir, d'air pour respirer. Il voit la lu«<mière, il sent les corps; enfin tout tombe sous son << alliance.... Il faut donc, pour connaître l'homme, 1 Pensées. |