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voulu fixer l'impression que donnaient les œuvres des Primitifs, de revivre en siècle intéressant entre tous; rêve de quelques heures que prolongeait l'exposition d'objets d'art à l'Hôtel Gruthuuse, qu'accompagnaient les chants religieux et les rondes anciennes exécutés au congrès d'art musical. L'idée de réunir les maitres d'autrefois » dans le milieu où ils ont vécu, dans cette ville qui est le plus beau des musées, fait honneur aux organisateurs de l'exposition, mais elle fut surtout une leçon d'histoire de l'art. Il était utile de grouper les différentes œuvres d'un peintre pour faire connaître au public l'ensemble de son talent, de rechercher des tableaux d'artistes inconnus pour permettre la comparaison avec ceux des maîtres, et diminuer le nombre de ces enfants naturels dont la foule s'écarte, avec dédain; pourtant ces crucifiements, ces adorations, étiquetés, serrés les uns contre les autres, perdaient leur originalité, et nous les préférons isolés aux murs nus des cathédrales.

Malgré ses défauts, cette présentation des vieux maîtres a charmé lés érudits et les amateurs. Les uns ont voulu y découvrir une apothéose de la femme, les autres, une exposition d'étoffes;. certains, d'art reli gieux. L'impression générale qui s'en dégage est une évocation de la Flandre enrichie et luxueuse des ducs de Bourgogne, et, plus largement, l'évocation d'une époque où les hommes, animés encore par l'esprit des Croisades, adoraient déjà inconsciemment les nudités païennes qu'allait leur révéler la Renaissance: c'est le XVe siècle, mystique et sensuel, qui vit naître Luther et Rabelais.

Premier baiser

A Mlle M...

Oh! le premier baiser. Est-il plus douce chose, Ma charmante, dis-moi, que ce frôlement rose ? Oh! le premier baiser, en as-tu, comme moi, Dans ton cœur adoré, gardé l'exquis émoi ?

C'est le premier frisson des lèvres près des lèvres,
Qui répand dans le cœur une langueur de fièvres ;
C'est le trouble inconnu qu'on n'ose dévoiler,
Dans les doigts enlacés, qui fait les doigts trembler;

C'est le charme infini, frère aîné du mystère,
Qui, dans la volupté de l'étreinte première,
Vous tient extasié dans les oublis du temps;
C'est la première fleur dans le bouquet des ans ;

C'est le premier rayon dans la première aurore; C'est le premier feuillet d'un roman vierge encore ; C'est le premier écho du premier chant d'amour ; C'est le premier parfum dans le premier beau jour

C'est le premier envol dans l'azuré du rêve, Où chaque pétale de fleur qui se soulève Répand autour de lui, dans un parfum subtil, Cette exquise tiédeur d'un éternel avril !

Robert BLANQUET.

Chimères

On m'a dit que du soir le rose crépuscule
Teinte l'esprit de rêve, y verse sa douceur;
Qu'au fond des cœurs alors le noir souci recule,
Et qu'en toute âme errante on devine une sœur.
Et j'ai voulu jouir de ce divin mystère ;
Vers l'horizon béant se sont ouverts mes yeux...
Hélas, cette splendeur dont s'enivre la terre,
Est faite d'un soleil qui saigne au fond des cieux!

On m'a dit que l'Amour fleurissait une vie,
Qu'aux lèvres il donnait un goût d'éternité;
Qu'à son vol merveilleux tout cœur qui se confie,
Cueille la rose d'or d'un sans pareil été.
J'ai crié vers l'Amour et l'ai vù dans sa gloire ;
Mes lèvres, en extase, ont baisé son chemin...
Mais ses flèches, hélas, font toute sa victoire,
Tous les yeux, de leurs pleurs, ont arrosé sa main!

On m'a dit : « Va! Demain sera beau, sans alarmes;
Jeunesse est une folle et gaspille les fleurs.
Des diamants bientôt vont naitre de tes larmes,
L'épi d'or va jaillir au sillon des douleurs ! »
J'ai marché vers Demain, qui rachète les fautes,
Et mon wil, ranimant son humide flambeau,
A vu Demain creusant dans les épines hautes,
Pour mes membres flétris,le lit froid du tombeau !..

Gaston CHANTRIEUX.

Ainsi que nous l'avons annoncé dans notre numéro de janvier, un comité s'est formé récemment au Crotoy en vue d'ériger un monument à Florentin Lefils.

Florentin Lefils. né à Dieppe ie 7 mai 1805, mort au Crotoy le 20 avril 1878, était un philanthrope, un savant modeste, un philosophe rustique. Il a laissé, comme historien local, un bagage appréciable. Ses Ouvres les plus

connues sont : L'Histoire de la ville du Crotoy et son Château; l'Histoire de Saint-Valery-sur-Somme; l'Histoire de la ville de Rue; Recherches sur la Conn

talent s'affirme de plus en plus, Raoul Delhomme.

Société des Amis des Arts

L'assemblée générale a eu lieu le 8 février à l'Hôtel de ville. M. George Tattegrain, président, a donné le compte-rendu moral de l'année et annoncé l'adhésion de 69 nouveaux sociétaires. Puis on a procédé au renouvellement du bureau. Ont été élus :

Président M. George Tattegrain. Vice-présidents MM. Jules Boquet et A. du Bos. Secrétaire général: M. Paul Ansart. Secrétaires : MM. Gédéon Baril et G. Antoine. Trésorier: M. Ch. Cordier. Merabres titulaires : MM. Decaix-Matifas, L. Dewailly, Ed. Douillet, E.

Le mois des Rosati Picards.

Dans la séance du 7 février, nous avons eu le plaisir d'entendre M. Joseph Boulanger qui nous a fait une conférence très documentée sur un ancien sport picard: la Choule. Puis Robert, Maurice Garet, Navarre et Norbert Boulanger se sont fait successivement applaudir pour l'interprétation de chansons et de poésies. Pierre Dubois nous a fait ensuite connaître le Billets des Rois envoyés par Victor Barbier, d'Arras, et nous a présenté quelques monuments de la domination espagnole dans le nord de la France.

Nous reviendrons sur le concours de chansons en l'honneur d'Emmanuel Bourgeois. Des nombreux envois, le Comité a retenu quelques œuvres qui seront interprétées en séance générale pour un classement définitif.

Petite Chronique Amiénoise.

Le 16 février, M. Commont, directeur de l'école normale annexe, a fait une conférence sur «les grandes périodes géologiques et l'évolution

de la vie. »>

Le 17, concert donné au cirque par les anciens sous officiers. A signaler de superbes morceaux d'orchestre de J. Tantôt, dont l'exécution a été dirigée par l'auteur.

Le 21, au cirque municipal, grand concert donné par les anciens du faubourg de Beauvais, au profit des Bretons.

Le 22, à l'Hôtel de Ville, concert-conférence organisé par les coupeurs-tailleurs. « Hors la Loi » est interprété d'une façon magistrale par MM. Jonard, Guénard et Mlle Boulanger.

Le soir, M. Outrequin, directeur de l'école de la Vallée, faisait une conférence sur Lazare Carnot.

Membres adjoints: MM. Pierre Ansart, de Coninck, Delambre, Durand, J. de Francqueville, Herbert, Jarry, J. Péru, Em. Ponche, A. Roze.

Le conseil municipal de rette ville a décidé la construction d'une nouvelle salle de théâtre. L'édifice sera élevé sur un emplacement vaste et bien situé ayant accès d'un côté sur la rue du Marché-Franc, de l'autre sur le boulevard du Nord. M. Joseph Chérier, architecte à SaintQuentin, en a dressé les plans et devis. La dépense prévue est de 60.000 francs.

Un brillant concert a été donné au théâtre le 15 février. Par une salle comble, ont été applaudis les numéros d'un programme où nous relevons les noms d'artistes amateurs aimés du public hamois: MM. Dareau, Menguy, Bissoc, Champion, Masse, Cutler, Delolo, Miles J. B. et L. B. et la Symphonie.

HESDIN

Une magnifique salle de théâtre a été inaugurée à Hesdin le 15 février.

LONGPRÉ-LES-CORPS-SAINTS

Le dimanche 22 février, l'Association amicale des anciens élèves a donné une soirée théâtrale qui a fort bien réussi. Une assistance très nom

(4) Les exceptions, comme toujours, confirment la règle.

breuse a applaudi avec enthousiasme un programme des plus intéressants. La plus grande part du succès de cette soirée revient à M. Billard, le distingué directeur de l'école, président de l'Association.

MONTREUIL

M. Rodrigues, professeur au lycée d'Amiens, a fait le 21 février, à la salle des fêtes, une conférence sur « Les Châtiments » de Victor Hugo. Ce sujet a été traité avec un merveilleux talent par l'éloquent conférencier dont le succès a été considérable.

PÉRONNE

Le dimanche 8 mars, 300 délégués des Associations d'anciens élèves de l'arrondissement se sont réunis à Péronne et ont décidé de fonder une Fédération. Un concert, dont les éléments étaient fournis par diverses associations, a suivi la réunion et a eu un grand succès. Cette fête était présidée par M. Lefébure, sous-préfet, entouré de MM. Baudelot, conseiller général, Franqueville, conseiller d'arrondissement, Colombier, maire de Péronne, etc.

SAINTE-AUSTREBERTHE

M. Dupond. instituteur, a fait, le 9 février, une excellente conférence sur « le Canada ».

VERTON

M. Danel, instituteur à Montreuil, a fait, le 8 février, une conférence sur « le Sénégal et le Soudan ».

Des concerts et soirées récréatives nous ont été signalés le 15 février, à Naours et à Velennes; le 16, à Hesdin; le 22, à Airaines, à Cannessières, à Domart-sur-la-Luce, à Flaucourt, à Hangest-sur-Somme, à Neuville-lèsLoeuilly, à Valines; le 1er mars à Hesdin, à Rogy, à Villers-Bretonneux. le 8 à Pont-de-Metz. VIATOR.

CARNET NÉCROLOGIQUE

M. Pouillet, bibliothécaire de la ville de Clermont, président de la Société archéologique et historique de Clermont.

M. Auguste Bobe, le doyen des archers de Picardie, membre de la Compagnie d'arc de Ribécourt depuis 65 ans, décédé le 27 février à 84 ans.

Nous enregistrons avec chagrin la mort d'une fidèle amie de La Picardie: Mlle Cornier, ancienne directrice de l'école de Cayeux-surmer, directrice de l'école Saint-Sépulcre, à Abbeville, décédée le 2 mars à Abbeville, à 33 ans. Mlle Cornier était une laborieuse et infatigable éducatrice et l'une des plus distinguées directrices d'écoles de notre région. Elle laisse à Cayeux, où l'on garde le souvenir de ses grandes qualités, de son activité dévorante et des inoubliables fêtes scolaires qu'elle organisait admirablement, des regrets profonds et unanimes.

L. Tous sujets relatifs à la nature picarde, à l'archéologie, aux traditions populaires, à des originalités provinciales, non prévus dans les séries ci-dessus. La société serait heureuse de voir figurer dans cette série les « vieilles croix des carrefours et des cimetières» (grès, pierre, ferronnerie) et les objets anciens faisant partie du «< mobilier des Eglises », dont la disparition est chaque jour plus rapide.

Le nombre d'épreuves de l'envoi est pour cette série laissé à la volonté du concurrent. Une

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7: Récompenses. Les prix dans chaque série consisteront en plaquettes d'argent et de bronze et en diplômes distribués dans le courant de décembre. Les noms des lauréats seront communiqués en décembre aux journaux de la région, à la Revue septentrionale et à La Picardie. Amiens, le 1er mars 1903.

Le Comité. MM. Gaston Bénard; Louis Bertiau; Jules Boquet, président; David- Riquier, Vice-President; René Delassus; Pierre Dubois, Secrétaire; Maurice Garet, Archiviste; Eugène Léguillier; Adolphe Poulain; Serrassaint, Trésorier; George Tattegrain; Narcisse Vivien.

Adresser les envois avant le 31 octobre à M. Pierre Dubois, Secrétaire, 24, rue PierreL'Hermite, Amiens.

L'abondance des matières nous oblige à ajourner notre Chronique des livres au numéro d'avril.

sera jugée séparément.

2.

Chaque série (sauf pour la section L) devra comprendre au moins six clichés. Le format est laissé au choix du concurrent, sous cette réserve qu'il ne pourra être plus petit que 9 x 12.

3. - Les épreuves collées sur cartons à petites marges devront parvenir au Secrétaire des Rosati picards, 24, rue Pierre L'Hermite, Amiens, avant le 31 octobre 1903. Elles ne porteront aucune signature, mais une devise reproduite sur une enveloppe cachetée contenant le nom et l'adresse du concurrent, et jointe aux épreuves.

4. Le jury, formé du Comité des Rosati picards et de douze membres de la Société, se réunira avant le 15 novembre.

En se rappelant le but même des Rosati, le jury prendra en plus grande considération l'intérêt des sujets et celui de la composition de la série, que les qualités des épreuves au point de vue de la technique photographique.

5. L'indication très précise et très détaillée du sujet et de la localité devra figurer au recto des épreuves.

La Fédération Régionaliste Française, fondée en mars 1900, a pour but de mettre en rapports toutes les sociétés et toutes les personnalités qu'intéresse le mouvement régionaliste; d'organiser, avec leur concours, en province et à Paris, des campagnes de presse et des conférences pour la propagande des idées régionalistes et la défense des intérêts locaux; de susciter ou encourager toutes les uvres d'initiative privée tendant à rendre la vie aux régions françaises.

La F. R. F. se tient en dehors et au-dessus de toute question politique. Elle fait appel aux décentralisateurs, aux régionalistes, aux fédéralistes. Elle a des délégués, chargés d'organiser les groupes locaux ou régionaux, et des adhérents. Elle publie un organe mensuel : L'Action Régionaliste.

Pour faire partie de la Fédération Régionaliste Française, il suffit de verser une cotisation annuelle de 6 franes, donnant droit : 1o au service de l'Action Régionaliste: 2o au service de La Picardie, revue d'application régionaliste; 3o à l'envoi des brochures de propagande publiées par la F. R. F. ou mises à sa disposition; 40 à la participation à son congrès annuel.

S'adresser au Secrétariat de la F. R. F., 15, avenue des Gobelins, à Paris, ou à La Picardie, à Cayeux-sur-Mer.

A nos malades, nous recommandons la Farine Mexicaine, aliment reconstituant, et l'usage du Cafe Barlerin, hygiénique et antinerveux. Ces produits se vendent dans toutes les pharmacies et épiceries. En gros à Tarare (Rhône), chez M. G. Barlerin, récompensé à l'Exposition de Paris en 1900.