Revue de Paris

Couverture
Louis Désiré Véron
Bureau de la Revue de Paris., 1839

À l'intérieur du livre

Autres éditions - Tout afficher

Expressions et termes fréquents

Fréquemment cités

Page 253 - Ah! voilà de la pervenche!' et c'en était en effet. Du Peyrou s'aperçut du transport, mais il en ignorait la cause; il l'apprendra, je l'espère, lorsqu'un jour il lira ceci. Le lecteur peut juger par l'impression d'un si petit objet, de celle que m'ont faite tous ceux qui se rapportent à la même époque.
Page 21 - Avec une audace et une assurance véritablement fabuleuses, il établit violemment entre des substantifs dont il ne connaît ni la signification précise ni l'origine, et des adjectifs dont il ignore les obligations particulières, des alliances que réprouvent tout à la fois la tradition, le vocabulaire et le goût. Quant aux pronoms relatifs ou possessifs, et aux adverbes, le romancier s'en sert comme de ces détachements de cavalerie légère qu'on lâche au milieu d'une armée en déroute, pour...
Page 226 - Je me replie sur moimâme avec un calme et sombre désespoir, et nul ne sait ce que je souffre. Les brutes dont la société se compose se demandent ce qui me manque, à moi dont la richesse a pu atteindre à toutes les jouissances, dont la beauté et le luxe ont pu réaliser toutes les ambitions. Parmi tous ces hommes, il n'en est pas un dont l'intelligence soit assez étendue pour comprendre que c'est un grand malheur de n'avoir pu s'attacher à rien , et de ne pour voir plus rien désirer sur...
Page 222 - Je le cherche, parce que je voudrais l'éteindre, le maudire et le terrasser. Ce qui m'indigne et m'irrite contre lui, c'est qu'il m'ait donné tant de vigueur pour le combattre et qu'il se tienne si loin de moi ; c'est qu'il m'ait départi la gigantesque puissance de m'attaquer à lui et qu'il se tienne là-bas ou là-haut, je ne sais où, assis dans sa gloire et dans sa surdité, au-dessus de tous les efforts de ma pensée.
Page 31 - Mais figurez-vous ma pauvre maîtresse enchaînée par le milieu du corps, assise sur quelques poignées de paille, la tête appuyée languissamment sur un côté de la voiture, le visage pâle et mouillé d'un ruisseau de larmes, qui se faisaient un passage au travers de ses paupières quoiqu'elle eût continuellement les yeux fermés! Elle...
Page 252 - Je jetai seulement en passant un coup d'oeil sur celle-là, et près de trente ans se sont passés sans que j'aie revu de la pervenche ou que j'y aie fait attention. En 1764, étant à Cressier avec mon ami M. du Peyrou, nous montions une petite montagne au sommet de laquelle il a un joli salon qu'il appelle avec raison Belle- Vue.
Page 30 - Je te jure, mon cher Chevalier, que tu es l'idole de mon cœur, et qu'il n'ya que toi au monde que je puisse aimer de la façon dont je t'aime; mais ne vois-tu pas, ma pauvre chère âme, que, dans l'état où nous sommes réduits, c'est une sotte vertu que la fidélité? Crois-tu qu'on puisse être bien tendre lorsqu'on manque de pain? La faim me causerait quelque méprise fatale; je rendrais quelque jour le dernier soupir, en croyant en pousser un d'amour.
Page 252 - Jean-Jacques, puisqu'il avait placé cet échantillon entre les pages d'un livre ami, et c'était bien déjà quelque chose, mais j'eus à peine entrevu cette demande à son libraire, et cette date de 1763, qu'il me revint dans l'esprit, comme un éclair, que c'était précisément vers cette époque, qu'en se promenant avec M. Dupeyrou, il avait aperçu la fleur que son exclamation a rendue depuis si célèbre. Je cours vérifier la chose avec une espèce de tremblement nerveux, et je trouve en...
Page 251 - II ya deux ou (rois jours seulement que, parcourant le premier volume des Œuvres inédites de Jean-Jacques, publiées dans le temps par M. de Musset-Pathay, je tombai sur une lettre adressée de Motiers-Travers au libraire Duchesne, le 20 janvier 1763, et vers la fin de laquelle Rousseau écrivait ce qui suit : "Voici des articles que je vous prie de joindre à votre premier envoi : "Pensées de Pascal, Œuvres de La Bruyère, Imitation de JésusChrist, latin.
Page 252 - En 1764, étant à Cressier avec mon ami M. du Peyrou, nous montions une petite montagne au sommet de laquelle il a un joli salon qu'il appelle avec raison Belle- Vue. Je commençais alors d'herboriser un peu. En montant et regardant parmi les buissons, je pousse un cri de joie: 'Ah! voilà de la pervenche!

Informations bibliographiques