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fi peu d'ufage dans les ouvrages qui traitent des Coquillages, que j'ai crû devoir conferver celui de Spire qui a été reçu le plus anciennement chez les Latins, pour exprimer toutes fortes d'enroulemens en ligne fpirale.

Nombre des Je compte le nombre des fpires en partant du haut de la fpires. coquille & defcendant vers le fommet, de forte que la premiere eft celle qui forme fon ouverture; c'eft ordinairement la plus grande de toutes: la derniere termine l'extrêmité oppofée ou le fommet; elle est toujours la plus petite. C'eft ainfi que la coquille du Kambeul ( 1. gen. 5. pl. 1.) a dix fpires, depuis fon extrêmité fupérieure ou depuis fon ouverture G, jufqu'à la pointe du fommet S: il en eft de même de toutes les autres coquilles.

Varie avec

l'âge.

Le nombre des fpires & leur figure varie dans la même efpece, par l'âge & par le fexe. Les jeunes coquilles en ont ordinairement moins que les vieilles : la raifon en est toute fimple. L'accroiffement de la coquille fe fait par l'ouverture qui s'étend de jour en jour, & fe colle fur les anciennes fpires en tournant avec elles : il doit donc arriver que cellesci, qui font les plus baffes, fubfiftant toujours, augmentent en nombre à mefure que l'animal, croiffant en âge, en forme de nouvelles. Il y a des coquilles qui, quoique de même âge, n'ont pas toujours un pareil nombre de fpires. Cette diffé rence provient quelquefois de maladie, ou de la mauvaise Peut fervir à conftitution de l'animal; mais c'eft pour l'ordinaire un effet déterminer le du fexe dans les Coquillages où il eft diftingué. C'est ainsi que dans le genre des Pourpres, dans celui du Buccin, & dans quelques autres, il eft ordinaire aux mâles d'avoir les fpires plus nombreuses, plus allongées, moins renflées, & la coquille plus petite que celle des femelles. Cette obfervation que je n'ai pas négligée par-tout où j'ai trouvé occafion de la faire, n'est pas de petite conféquence pour déterminer & fixer bien des variétés qu'on regarde fouvent comme de vraies efpeces, quoiqu'elles ne different entr'elles que par l'âge ou par le fexe.

fexe.

Leurs dimenfions.

La largeur des fpires fe prend dans le fens où elles tournent, en les confidérant comme ne faifant ensemble qu'un corps continu qui détermine la largeur de la coquille; & leur longueur ou leur hauteur fe prend felon celui où elles

s'appliquent par les côtés les unes fur les auttes. Ainfi dans la coquille du Kambeul (1. gen. 5. pl. 1.) 3. 3. marque la largeur de la troifiéme fpire, & V Z. marque fa longueur.

Droite &

Il est ordinaire aux fpires des Limaçons de tourner de droite à gauche en defcendant de l'ouverture au fommet; gauche d'une Coquille. cependant il y en a quelques-uns dont les fpires vont au contraire de gauche à droite: c'eft ce que quelques modernes appellent mal-à-propos des coquilles uniques. On les défigneroit plus exactement par le nom de Coquilles tournées ou roulées de gauche à droite; & même pour abréger, on pourroit les appeller Coquilles gauches & les autres Coquilles dextres. Elles font fort rares, & je n'en ai observé que deux au Sénégal, qui font le Bulin & le Coret (gen. 2. & 3. pl. 1.). Quand je dis dis que les fpires d'une coquille font tournées Comment on de droite à gauche ou au contraire, je veux dire de la droite les peut déde l'animal à fa gauche; non pas en le regardant en face, comme l'entendent quelques perfonnes, mais en fe fuppofant à fa place dans fa coquille, comme nous nous fuppofons à la place d'une perfonne, lorsque la regardant en face nous jugeons que fa main droite n'eft pas fa gauche, quoique dans fa fituation respective elle foit réellement oppofée à notre gauche.

terminer.

2o.

SOMMET.

Le Sommet eft cette partie qui fait ordinairement la pointe & toujours le fond même de la coquille. Il ne fe trouve pas dans tous les Limaçons, par exemple dans le Sormet Des Lima(1. gen. 1. pl. 1. ), & dans l'efpece de Lépas que j'appelle çons, Kalifon (11. pl. 2.); & il n'a pas toujours la même forme dans toutes les coquilles où il fe rencontre. Dans les unes il rentre entierement en dedans, & laiffe à fa place un creux femblable à un ombilic, comme dans le Goffon (2. gen. 1. pl. 1. S.). Dans les autres, il rentre en partie au dedans, & forme une cavité au milieu de laquelle paroît fon extrêmité arrondie comme un bouton : c'est ce qui arrive à la coquille du Yet ( 1. pl. 3. S. ). Dans d'autres il eft applati ou fi peu enfoncé, qu'il paroît former une furface plane & fans bouton, comme dans le Coret (gen. 3. pl. 1. v.), le Bobi & le Duchon efpeces de Porcelaine (4 & 5. gen. 10. pl. 4.), & dans la plupart des efpeces de Pucelage (gen. 11.

Son Bouton,

fions.

pl. 5.). Dans d'autres enfin il fait une éminence plus ou moins élevée, quelquefois percée ( Dafan, Gival. 6 & 7. gen 7. pl. 2.), quelquefois femblable à un bouton fans fpires (Libot, Liri, &c. 1. 2. 3. 4. 5. 8. 9. & 10. gen. 7. pl. 2.), mais le plus fouvent tourné en fpirale: ces dernieres l'ont ordinairement affez confidérable, parce qu'il eft compofé de la réunion de toutes les fpires, excepté de la premiere qui fait l'ouverture.

L'extrêmité du fommet peut s'appeller le bouton ou la pointe du fommet; & l'extrêmité oppofée, celle où fe trouve l'ouverture, fe nommera, fi l'on veut, le haut ou la bafe de la coquille. Celle-ci fe porte ordinairement en haut, ou au moins en avant, lorfque l'animal marche.

Ses dimen- La longueur du fommet fe compte depuis l'extrêmité inférieure de la premiere fpire, ou de l'ouverture, jufqu'à fon bouton, parallèlement à la longueur de la coquille: ainfi 1. S. eft la longueur du fommet de la coquille du Kambeul 1. gen. 5. pl. 1.). Sa largeur se prend de même fur le point 1. à fon origine, mais en traverfant la coquille. C'eft fur ces deux fens que je détermine la longueur & la largeur des coquilles de toutes les efpeces de Limaçons.

Sommet des Conques.

Je compare ordinairement la longueur du fommet refpectivement à fa largeur, & à la longueur de la premiere fpire, ou, ce qui revient au même, à celle de l'ouverture qu'elle forme, parce qu'elles déterminent enfemble les proportions des autres parties de la coquille; par-là j'évite beaucoup de détails.

Dans les Conques le fommet fait, comme dans les Limaçons, le fond de la coquille.

Il eft quelquefois peu apparent, comme effacé ou rentré dans la coquille, comme dans l'Huître (G. 1. pl. 14. S.), la Pholade & le Taret (pl. 19. G. 1 & 2. S.): mais pour l'ordinaire il forme au dehors deux éminences, fort petites dans les unes (Telline, pl. 18. gen. 5. S.), médiocres dans d'autres (Came, pl. 16. gen. 4. S.), & fort confidérables dans quelques autres (Fagan & Muffole, pl. 18. gen. 6. efp. 5 & 9.). Ces éminences paroiffent même quelquefois tournées en fpirale, mais les fpires ne font ni diftinguées parfaitementau dehors, ni marquées profondément au dedans comme dans les Limaçons.

Dans les coquilles où le fommet n'eft pas apparent au dehors, c'eft le lieu de la charniere qui détermine le point où il devoit fe trouver naturellement, fouvent même il est remplacé par un repli que les bords font en dedans de la coquille au-deffus de la charniere, ou au-deffous du ligament.

Je prends la longueur de la coquille des Conques en par tant du fommet à l'extrêmité oppofée: leur largeur fe prend fur une ligne qui coupe la premiere en angle droit : c'est ainfi que dans la coquille de la Telline (pl. 18. gen. 5.) S M. détermine fa longueur, & T G. montre fa largeur; d'où l'on voit que cette coquille & la plûpart de celles des Con ques ont beaucoup plus de largeur que de longueur. La fitua tion naturelle à ces coquilles pendant que l'animal marche, ou qu'il fe tient en repos, c'est d'avoir un des bouts de leur largeur élevé en haut, à peu près dans la pofition où je les ai fait représenter depuis la planche 14 jufqu'à la 19e.

RE.

3.

Au lieu du terme de bouche qu'on emploie ordinairement pour défigner l'ouverture par laquelle l'animal fort de fa OUVERTYcoquille, je me fers de celui d'ouverture, afin d'éviter la confufion que pourroit occafionner le terme de bouche qui conviendroit également & à la coquille & à la bouche de l'animal.

L'ouverture des coquilles des Limaçons eft toujours formée par la largeur de l'extrêmité de la premiere fpire; elle en eft comme la coupe, dont elle imite parfaitement la figure. Elle fe trouve tantôt à leur droite, tantôt à leur gauche, fe- Gauche. lon que les fpires tournent de l'un ou de l'autre fens. Áinfi comme les fpires tournent plus communément de droite à gauche que du fens contraire, il y aura beaucoup plus d'ou vertures à droite qu'à gauche. Ces dernieres font appellées Ouvertures uniques, comme j'ai dit plus haut qu'on appelloit leurs coquilles; mais on feroit mieux de les nommer ouvertures gauches, & d'appeller les autres ouvertures droites. Dans ce fens la coquille du Bulin & celle du Coret (gen. 2. & 3. Droite. pl. 1.) nous montrent deux ouvertures gauches; & toutes les autres coquilles des Limaçons, fi l'on en excepte celles du Sormet & des Lépas qui n'ont pas de fpires, ont l'ouverture droite.

Je dis que l'ouverture eft parallèle à la longueur de la Parallèle.

Oblique.

Sa figure,

Ronde.

coquille, lorfque fon plan, ou la coupe de l'extrêmité de la premiere fpire qui la forme, fuit la même direction que le grand axe ou la ligne qui pafferoit par le centre de la coquille d'une extrêmité à l'autre, comme dans le Goffon (2. gen. 1. pl. 1.), le Girol (6. gen. 10, pl. 4.), toutes les efpeces de Pucelage (gen. 11. pl. 5.) & quelques efpeces de Rouleau (gen. 1. pl. 6.). Elle eft au contraire oblique, lorfqu'elle eft inclinée fur un plan qui s'écarte de la direction de ce même axe de la coquille: telle eft celle de la plupart des Pourpres (gen. 2. pl. 7. 8. & 9.), des genres de la Toupie, du Sabot (gen.6.& 8.pl. 12.), de la Natice, de la Nérite (gen. 7.8.& 9. pl. 13.) & de beaucoup d'autres.

Toutes les figures dont l'ouverture de la coquille des Limaçons eft fufceptible, fe réduifent à quatre principales auxquelles on peut rapporter facilement les figures intermé diaires qui tiennent un peu des unes & des autres. Elle est ronde ou orbiculaire dans les unes, comme dans les genres du Bulin (2. pl. 1.), du Cerite (gen. 4. pl. 10. ), du Vermet Demi-ronde. (gen. 5. pl. 11.), & du Sabot ( gen. 8. pl. 12. (; demi-ronde ou taillée en demi-lune dans d'autres, comme dans la Natice & Ovale & al- la Nérite (gen. 7.& 9. pl.13. ). Dans d'autres elle eft ovale ou longée. elliptique, comme dans quelques Lépas (gen. 7. pl. 2. 1. Li, bot, 6. Dafan, 7. Gival, &c. ), & quelques Pourpres (gen. 2. pl. 7.3. Pakel, 21. Jatou, pl. 9. &c.): & fouvent cette ellipfe eft retrécie vers fon milieu de maniere qu'elle repréfente un trou de ferrure, ou, plus exactement, cette figure que les géometres appellent caffinoïde, comme on en voit un exemple dans le Goffon (2. gen. 1. pl. 1. ) Enfin elle reffemble dans d'autres à une longue fente ou à une ellipfe allongée & refferrée, comme dans toutes les efpeces de Pucelage (gen. 11. pl. 5.), quelques Porcelaines (4. Bobi, 5. Duchon. gen. 10. pl. 4.), la plupart des Rouleaux(gen, 1. pl. 6.), & quelques Pourpres (29. Sta ron, 34. Farois, 35. Genot. pl. 9.).

Ses deux lè

vres.

Les bords de l'ouverture fe divifent naturellement en deux parties, fouvent égales, quelquefois inégales, dont l'une qui eft à droite (D. Goffon 2. gen. 1. pl. 1.) s'appelle lèvre droite, & l'autre qui eft à gauche G. fe nomme lèvre gauche. Le genre du Lépas (pl. 2.), & celui du Vermet (pl. 11.), font Les feuls des Limaçons dans lefquels on ne peut faire cette

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