A. BÉCHAMP Professeur à la Faculté de médecine de Montpellier; Correspondant de l'Académie de médecine et de la Société de Pharmacie de Paris; «La marche de l'expérience est si lente qu'un physicien LAVOISIER, 1772; Premier Mémoire sur la A L'ILLUSTRE ET VÉNÉRÉE MÉMOIRE De LAVOISIER Indignement outragé par les Chimistes Allemands KOLBE, LIEBIG et VOLHARD. PRÉFACE L'histoire d'une science peut avoir pour objet non-seulement de raconter ses origines, ses progrès successifs et les services qu'elle a rendus, mais de faire connaître l'esprit des méthodes qui ont élargi ses horizons. Sans doute, écrite suivant ce plan, cette histoire serait pleine d'enseignements, car elle marquerait la route qui a été suivie et la direction qu'il faut prendre pour réaliser de nouvelles conquêtes. Elle peut se proposer également de glorifier les fondateurs de cette science, ainsi que ceux qui contribuèrent le plus à son avancement, non-seulement pour louer leurs efforts, mais pour l'honneur de l'espèce humaine, dont ils furent les bienfaiteurs et restent l'ornement, mais pour leur patrie, dont ils sont le rayonnement. Car n'est-il pas vrai que les nations qui auront mérité de donner le plus de grands hommes à l'humanité seront, par cela même, celles qui l'auront le plus honorée en lui faisant le plus de bien? Et s'il est vrai qu'une nation dégradée n'en produit point, n'est-on pas fondé à dire qu'elle n'en a pas été digne? S'il est vrai, enfin, que plus le niveau moral d'une nation est élevé (et ce niveau |