La vie parisienne

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C. Lévy, 1882 - 320 pages
 

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Fréquemment cités

Page xv - J'ai un pseudonyme très long et une moustache fort courte ; j'ai une raie dans les cheveux à la Raphaël. Mon tailleur m'a fait un gilet... délirant. Je parle art pendant beaucoup de temps sans ravaler ma salive, et j'appelle bourgeois tous ceux qui ont un col de chemise.
Page 172 - Albert, qui ramène Rodolphe dans le droit chemin, est la véritable raison, amie intime de la vraie poésie, la prose fine et délicate qui retient par le bout du doigt la poésie qui veut s'envoler, de la terre solide du réel, dans les espaces nuageux des rêves et des chimères : c'est don Juan qui donne la main à Child-Harold. J'espère que voilà une superbe explication à la-: quelle vous ne vous attendiez guère, garde national
Page 170 - Rodolphe ! crois m'en, jette au feu toutes tes enluminures espagnoles ou italiennes. .. Une plante perd sa saveur à être changée de climat ; les pastèques du Midi deviennent des citrouilles dans le Nord, les radis du Nord des raiponces dans le Midi. Ne te transplante pas toi-même ; ce n'est que dans le sol natal que l'on peut plonger de puissantes et profondes racines : d'un bon et honnête garçon que tu es, ne cherche pas à devenir un petit misérable bandit, à qui le premier chevrier des...
Page 28 - ... de son âme et de son corps avaient la faculté de déranger les lignes les plus droites et de rendre compliquées les choses les plus simples, à peu près comme les miroirs courbes ou à facettes qui trahissent les objets qui leur sont présentés, et les font paraître grotesques ou terribles. Aussi Hoffmann et Jean-Paul le trouvèrent admirablement disposé ; ils achevèrent à eux deux ce que les légendaires avaient commencé. L'imagination d'Onuphrius s'échauffa et se déprava de plus...
Page 170 - Mariette qui t'aime bien, et, sans te soucier si tu as ou non une tournure artiste, fais tes vers comme ils te viendront, c'est le plus sage, et tu te feras ainsi une existence d'homme qui, sans être très-dramatique, n'en sera pas moins douce, et te mènera par une route unie et sablée au but inconnu où nous allons tous.
Page 196 - ... ainsi qu'il en a contracté la vicieuse habitude. Un lecteur de M. Jay, oui, un lecteur de M. Jay, quoiqu'au premier coup d'œil il puisse paraître fabuleux que M. Jay ait eu un lecteur, affirma que c'étaient des romantiques qui se réunissaient pour insulter aux bustes et brûler les œuvres de ces morts immortels que la pudeur m'empêche de nommer. Chacun prit place : les balzaciens et les janinlâtres au bout aristocrate, les autres plus bas ; mais ce qu'il y avait de plaisant, c'est qu'à...
Page 168 - Je te le dis, ô mon ami, la poésie, toute fille du ciel qu'elle est, n'est pas dédaigneuse des choses les plus humbles ; elle quitte volontiers le ciel bleu de l'Orient, et ploie ses ailes dorées au long de son dos pour se venir seoir au chevet de quelque grabat sous...
Page 71 - Mais puisque cela est, il faut tirer parti de ta honte et tâcher de la monnoyer en beaux et bons écus. Nous et les catins nous vivons sur le public, et notre métier a de grands rapports. Notre but commun est de lui pomper son argent par toutes les cajoleries et les mignardises imaginables; il ya des paillards pudibonds qui ont besoin qu'on les raccroche, et qui passent et repassent vingt fois devant la porte d'un mauvais lieu sans oser y entrer; il faut les tirer par la manche et leur dire : Montez....
Page 32 - Effaré par le grincement des verres, par le cliquetis de l'argenterie, par le frottement des porcelaines ; ébloui par la réverbération des touches de lumière sur les cloches bombées qui couvraient les plats; ahuri par le va-et-vient des valets empressés qui servaient chacun, sans mot dire, glissant sang bruit sur les tapis, comme des ombres noires gantées de blanc ; suffoqué par la chaude atmosphère de la sali...
Page 16 - ... de nouvelles approches également nuancées, également senties ; un feu toujours durable, un goût toujours constant, et pour plus grand bien encore la puissance d'y satisfaire sans cesse ; nulle humeur, nul dégoût, nulle querelle ; tout le temps de la vie employé au service de l'amour et au soin de ses fruits ; toutes les fonctions pénibles également réparties, le mâle aimant assez pour les partager et même se charger des soins maternels, couvant régulièrement à son tour et les œufs...

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