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SCHULTZ (Jean), né en 1739, à Mulhausen, en Prusse, mort en 1805, professeur de mathématiques à l'université de Koenigsberg, se montra un des premiers partisans de Kant. Voici les titres de ses ouvrages philosophiques : Considérations sur l'espace vide, in-8°, Koenigsberg, 1758;- Eclaircissements sur la Critique de la raison pure de Kant, in-8°, ib., 1784 et 1791;- Examen de la Critique de la raison pure de Kant, in-8°, ib., 1789-92; - Eléments de la mécanique pure, in-8°, ib., 1804.

X.

SCHULZE (Gottlob ou Théophile-Ernest), né à Heldrungen, en Thuringe, le 23 août 1761, mort à Goettingue le 14 janvier 1833 après avoir successivement enseigné la philosophie à Wittemberg, à Helmstædt et à Gættingue, a joué un grand rôle dans le mouvement philosophique provoqué en Allemagne par Kant. Il commença sa carrière d'écrivain par des dissertations purement historiques : De cohærentia mundi partium, earumque cum Deo conjunctione summa secundum stoicorum disciplinam, in-4o, Wittemberg, 1785; - De ideis Platonis, in-4°, ib., 1786;- De summo secundum Platonem philosophiæ fine, in-4°, Helmst., 1789. Puis il publia, d'après les leçons de son maître, F.-V. Reinhard, une Esquisse des sciences philosophiques, 2 vol. in-8°, Wittemberg, 1788-90. Mais lorsque apparut la philosophie de Kant, suivie de celle de Reinhold, il entra dans la lice par son ouvrage anonyme d'Enésidème, comme adversaire à la fois de l'idéalisme et du dogmatisme. Il reproche au système de Kant d'être inconséquent, ou tout au moins incomplet : car, aboutissant à la négation de toute métaphysique positive, il n'ose pas l'avouer, et conserve encore des ménagements pour le dogmatisme. Quant à Reinhold (Voyez ce nom), qui, au lieu de séparer, à l'exemple de Kant, le sujet de l'objet, les avait en quelque sorte réunis dans

la faculté représentative, c'est-à-dire dans la conscience, voici l'objection que Schulze lui adresse : Des représentations peuvent exister sans aucun objet; et, réciproquement, un objet réel, un arbre par exemple, peut exister en soi, indépendamment d'un sujet. On ne peut donc pas, sans aveuglement, se refuser à reconnaître la réalité objective de ce qui tombe sous les sens, la vérité de la perception immédiate. Le livre de Schulze eut beaucoup de succès parmi les adversaires de Kant; mais pendant qu'il faisait ainsi la guerre à la philosophie critique, il fut lui-même attaqué par Fichte. Schulze lui répondit par la Critique de la raison théorique, où il soutient l'impossibilité de toute science ayant pour objet les principes absolus des choses, où il montre comme une tentative chimérique toute critique de la connaissance. Nous sommes condamnés, selon lui, à faire usage de nos facultés intellectuelles, à ajouter foi à leur témoignage, sans rien savoir de leur valeur absolue et de leur origine. Tout ce que nous pouvons faire, c'est de rechercher de quels éléments nos connaissances se composent, quelles différences les distinguent les unes des autres, et par quelles lois elles s'imposent à notre conviction. Le scepticisme de Schulze ne s'adresse donc qu'à la spéculation, et non à la raison humaine en général; il accepte tous les faits, toutes les données du sens commun, et ne repousse que la discussion des premiers principes. C'est, pour nous servir de nos propres expressions moins le scepticisme que l'anti-dogmatisme. Mais il était impossible de garder longtemps cette position indécise. Aussi Schulze, sur la fin de sa vie, a-t-il adopté la plupart des opinions très-dogmatiques de Jacobi, et de son scepticisme il n'est plus resté qu'une sage réserve en matière de spéculation; réserve motivée sur les bornes naturelles de l'esprit humain et les vicissitudes que présente l'histoire de la philosophie. Il ne voit l'infaillibilité dans aucun système; il regarde la science comme infiniment perfectible, et ne veut se reposer que dans l'évidence.

Voici les titres des ouvrages philosophiques de Schulze, tous rédigés en allemand: Ænésidème, ou des Fondements de la philosophie élémentaire de Reinhold, avec une défense du scepticisme contre les prétentions de la critique de la raison, in-8°, Helmst., 1792; - Quelques considérations sur la philosophie de la religion de Kant, in-8°, Kiel, 1795;- Critique de la philosophie théorique, 2 vol. in-8°, Hambourg, 1801; Encyclopédie des sciences philosophiques, in-8°, Goettingue, 1814, 1818, 1822, 1824; - Eléments de la logique générale, in-8°, Helmst., 1802, et d'autres éditions; Guide pour le développement des principes philosophiques du droit civil et du droit pénal, in-8°, ib., 1813; Anthropologie psychologie, c'est-à-dire la Psychologie, in-8°, ib., 1816, 1819, 1826; - Théorie philosophique de la vertu, in-8°, ib., 1807; de la Connaissance humaine, in-8°, ib., 1832. Ce dernier ouvrage est, en quelque sorte, le testament philosophique de Schulze. Indépendamment des écrits que nous venons de citer, Schulze a fourni des articles à divers journaux philosophiques, entre autres au Nouveau musée de la philosophie, publié par Bouterweck, année 1805, t. III, 2e livraison, et à la Chronique de Bredow, année 1807, t. ii, p. 1121.

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SCHUTZ (Christian-Godefroi), né en 1747 à Dederstedt, mort en 1832 à Halle, après avoir longtemps professé dans cette ville la littérature et la philosophie, a laissé plusieurs écrits philosophiques, inspirés par la doctrine de Leibnitz, puis par celle de Kant. Nous nous contenterons d'en citer les titres: De origine ac sensu pulchritudinis, in-4o, ib., 1768;- Super Aristotelis de anima sententia, in-4°, ib., 1770;-Principes de la logique, ou l'Art de penser, in-8°, Lemgo, 1773 (all.); -Introduction à la philosophie spéculative, in-8°, ib., 1775 (all.); - Manuel pour l'éducation de l'entendement et du goût, 2 vol. in-8°, Halle, 1776-78 (all.); De vera sentiendi intelligendique facultatis discrimine, Leibnitziana philosophiæ cum Kantiana comparatio, in-fo, Iéna, 1788 et 1789;- Theses rationi humanæ justam in rerum divinarum cognitione auctoritatem asserendi causa proposita, in-8°, ib., 1818. Il a aussi publié une traduction allemande de l'Essai analytique de Bonnet, 2 vol. in-8, Brême, 1770. Sa biographie et un choix de sa correspondance avec les savants de son temps ont été mis au jour par son fils Ferdinand-Charles, docteur en philosophie, in-8°, Halle, 1834.

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X.

SCHWAB (Jean-Christophe), né en 1743 à Ilsfeld, dans le royaume de Wurtemberg; mort à Stuttgard, en 1821, après avoir été successivement professeur de philosophie, conseiller aulique et membre de la direction supérieure des études. Il s'est signalé comme un défenseur ardent de la philosophie de Leibnitz et de Wolf contre le système de Kant. Voici les titres de ses écrits, rédigés les uns en latin et les autres en allemand: De reductione theologiæ naturalis ad unum principium, in-4o, Tubingue, 1764;-De abstractionibus, in-4°, Stuttgard, 1778;-De methodo analytica, in-4°, ib., 1779;-Theses ex psychologia, cosmologia et theologia naturali, in-4°, ib., 1780; - Examen succinctum primariarum hypothesium de reproductione idearum, in-4", ib., 1781;- De permissione mali divinis perfectionibus non refragante, in-8°, Ulm, 1786; - Examen de l'essai de Camp d'une nouvelle preuve de l'immortalité de l'âme, in-8°, Stuttgard, 1781; Examen de cette question: Si l'on peut démontrer par la nature de Dieu que la prescience divine n'est pas contraire à la liberté humaine, in-8", Ulm, 1788;-Quels sont les progrès de la métaphysique en Allemagne, depuis les temps de Leibnitz et de Wolf, in-8°, Berlin, 1796 (écrit couronné par l'Académie de Prusse); - Sur le serment judiciaire d'après Kant, in-8°, Stuttgard, 1797 et 1799;-Neuf dialogues entre Christian Wolf et un kantien, etc., avec une préface de Nicolaï, in-8°, Berlin, 1798; Huit lettres sur quelques contradictions et inconséquences recueillies dans les derniers écrits de Kant, in-8°, ib., 1799; Douze lettres sur l'appel de Fichte au public, in-8°, ib., 1799; Quelques réflexions sur la défense de Forberg contre l'accusation d'athéisme, in-8°, Tubingue, 1800;- Parallèle entre le principe moral de Kant et celui de Leibnitz et de Wolf, in-8°, Berlin, 1800;-de la Vérité de la philosophie de Kant, in-8°, ib., 1803; - Appréciation des idées de Kant sur l'impénétrabilité, l'attraction et la répulsion des corps, in-8°, Leipzig, 1807;—des Notions obscures, pour servir à la théorie de l'origine des connaissances humaines, in-8, Stuttgard, 1813. Indépen

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damment de ces ouvrages, Schwab a publié, dans différents journaux et recueils, un grand nombre de dissertations et d'articles critiques, dirigés principalement contre les systèmes de Kant et de Reinhold.

X.

SCHWARTZ (Frédéric-Henri-Christian), né à Giessen en 1766, mort à Heidelberg en 1837, après avoir exercé, en plusieurs villes de l'Allemagne, diverses fonctions ecclésiastiques et universitaires, est un théologien attaché à la philosophie de Kant. Outre quelques écrits théologiques, il a consacré à la philosophie, c'est-à-dire au système de Kant, et particulièrement à la partie morale et pédagogique de ce système, les ouvrages suivants, tous rédigés en allemand: L'Esprit de la vraie religion, in-8°, Marburg, 1790; la Religiosité, ce qu'elle doit être et par quels moyens on aide à son développement, in-8°, Giessen, 1793; les Sciences morales, manuel de morale et de religion naturelle, in-8°, Leipzig, 1793 et 1797; Théorie de l'éducation, 4 vol. in-8°, ib., 1802-1813; - Manuel de pédagogie et de l'art d'enseigner, in-8°, Heidelberg, 1805; -les Ecoles, leurs différentes espèces, leurs rapports intérieurs et extérieurs, etc., in-8°, Leipzig, 1832; la Vie dans sa fleur, ou la moralité, le christianisme et l'éducation dans leur unité, in-8°, ib., 1837. Il a aussi publié divers articles dans des recueils philosophiques, et une dissertation sur Raban-Maur: De Rabano Mauro, primo Germaniæ præceptore, in-4°, Heidelberg, 1811.

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X.

SCIENCE. Savoir, c'est connaître avec certitude. Le savoir parfait serait la certitude absolue et universelle; mais ce savoir, qui serait infini et immuable, est évidemment en dehors et au-dessus des conditions de notre nature: il est un attribut de Dieu, et il ne peut être autre chose. Pour nous, c'est un idéal vers lequel nous pouvons tendre indéfiniment sans l'atteindre jamais. Le savoir humain sera toujours borné et toujours perfectible.

Entre la connaissance certaine et l'ignorance, il y a pour nous un intermédiaire c'est la probabilité, qui s'appuie toujours sur quelque certitude antérieure, qui renferme toujours en elle-même quelque certitude restreinte, et qui peut servir de transition pour arriver à une certitude nouvelle et plus étendue. En effet, la probabilité implique la connaissance de nos motifs actuels de croire ou de ne pas croire à une chose encore douteuse pour nous. La connaissance de l'existence réelle de ces motifs peut être certaine; si elle n'est que probable, il faut que cette probabilité s'appuie, en dernière analyse, sur des motifs dont l'existence soit certainement connue. En outre, il faut que nous sachions avec certitude que nos motifs, insuffisants pour produire une certitude parfaite sur l'objet auquel ils s'appliquent, ont cependant quelque valeur: autrement, ce ne seraient pas pour nous des motifs, et il n'y aurait pas de probabilité. La valeur relative des motifs de probabilité peut quelquefois, mais non toujours, être appréciée d'une manière exacte et mathématique : alors seulement les probabilités peuvent être soumises au calcul. Il y a donc déjà dans la probabilité un véritable savoir, une certitude réelle, mais qui ne s'étend pas à tout l'ob

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