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tionnel de Lyon, 223 appartenaient à des familles cosmopolites, privés et du père et de la mère ou de l'un d'eux.

Sur les 162 enfants qui avaient encore père et mère au moment de leur arrestation, un grand nombre ont été éloignés du foyer par la misère et les mauvais traitements.

De ces enfants, 42 appartenaient à des familles dont le père ou la mère, quelquefois tous les deux, avaient été condamnés; 187, à des familles de mauvaise réputation, et 127 à des familles dont la moralité, quelquefois douteuse, n'a pas fait l'objet de critiques trop vives

Sur ces 385 détenus, 51 étaient soumis par leurs parents à une surveillance normale, 158 à une surveillance insuffisante ou brutale, 145 étaient complètement abandonnés et 51 ont été excités au délit par leurs propres parents.

IV

« Qu'on ne vienne pas nous dire, après ces révélations, conclut M. Raux, que l'enfant né dans des milieux qui moralement l'asphyxient, peut

échapper au vice. Aucune nature ne résisterait à tant d'agents de démoralisation. Il suffirait, pour s'en convaincre, de tenter une expérience qui, si elle était possible, ne manquerait pas d'être probante.

« Il s'agirait de transporter quelques enfants de la classe moyenne ou de la classe riche, qui ne fournissent l'une et l'autre aucun sujet aux maisons correctionnelles, dans des familles considérées comme types de celles des jeunes délinquants, et de substituer aux enfants soustraits aux familles aisées ceux des familles pauvres.

« Cette double substitution aurait des effets immédiats. Il faudrait peu de temps, bien peu, nous en sommes convaincu, aux premiers pour perdre toute trace de leur première éducation et devenir d'excellents mauvais sujets.

« Quant aux seconds, un mouvement moral contraire se produirait en eux, mais beaucoup plus lentement. Les vices sont comme les maladies, ils nous saisissent vite et disparaissent difficilement. Il resterait longtemps à ces derniers le goût du vagabondage et des plaisirs grossiers. Mais, quand même ces habitudes et impressions d'enfance s'effaceraient péniblement, le bienêtre, les conseils et les soins éloigneraient toujours l'enfant du vol, et, après un certain temps

d'épreuve passé au sein de ces familles honnêtes et aisées, le public tiendrait certainement nos sujets devenus hommes pour des gens probes et dignes d'une entière confiance. >>

V

M. Dimitri Drill, tout en faisant une grande part à l'influence de l'éducation, considère la criminalité comme le résultat de la prédominance des centres nerveux inférieurs, ou centres instinctifs, sur les centres nerveux supérieurs, ou centres intellectuels. Il en résulte des manifestations morbides caractérisées principalement par la prédominance des instincts et des impulsions et par l'affaiblissement de la faculté modératrice et directrice des centres supérieurs.

Le problème de l'éducation des enfants criminels se trouve donc, pour lui, nettement formulé ainsi pour rendre l'homme maître de ses pas

sions, il faut développer tout ce qui reste des centres intellectuels, la force de la volonté, et affaiblir, au contraire, la prédominance des centres inférieurs.

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ANCIEN INTERNE A L'INFIRMERIE CENTRALE DES PRISONS DE PARIS MÉDECIN-INSPECTEUR DES ÉCOLES DU XIXE ARRONDISSEMENT

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