Chantons, répétons tour à tour, APOLLON continue. Le dieu qui nous engage Défend qu'on soit trop sage. Ce seroit grand dommage Des jeux et de l'amour. Deux Muses, qui ont toujours évité de s'engager sous les lois de l'Amour, conseillent aux belles qui n'ont point encore aimé de s'en défendre avec soin, à leur exemple. CHANSON DES MUSES. Gardez-vous, beautés sévères, Quand il faut que l'on soupire, De le dire Coûte plus cent fois que d'aimer. SECOND COUPLET DES MUSES. On ne peut aimer sans peines; A tout moment on se sent alarmer. Quand il faut que l'on soupire, De le dire Coûte plus cent fois que d'aimer. Bacchus faisant entendre qu'il n'est pas si dangereux que l'Amour. Mome déclare qu'il n'a point de plus doux emploi que de médire, et que ce n'est qu'à l'Amour seul qu'il n'ose se jouer. RÉCIT DE MOME. Je cherche à médire Sur la terre et dans les cieux; Je soumets à ma satire Les plus grands des dieux. Il n'est dans l'univers que l'Amour qui m'étonne, Do n'épargner personne. ENTRÉE DE BALLET, Composée de deux Ménades et de deux Égipans qui suivent Bacchus. ENTRÉE DE BALLET, Composée de quatre polichinelles et de deux matassins qui suivent Mome, et viennent joindre leur plaisanterie et leur badinage aux divertissemens de cette grande fête. Bacchus et Mome, qui les conduisent, chantent au milieu d'eux chacun une chanson, Bacchus à la louange du vin, et Mome une chanson enjouée sur le sujet et les avantages de la raillerie. La raillerie est nécessaire Dans les jeux les plus doux. Sans la douceur que l'on goûte à médire, Rien n'est si plaisant que de rire, Sans la douceur que l'on goûte à médire, Quand on rit aux dépens d'autrui. (Mars arrive au milieu du théâtre, suivi de sa troupe guerrière, qu'il excite à profiter de leur loisir, en prenant part aux divertissemens.) Suivans de Mars, qui font, en dansant avec des enseignes, une manière d'exercice. DERNIÈRE ENTRÉE DE BALLET. Les troupes différentes de la suite d'Apollon, de Bacchus, de Mome et de Mars, après avoir achevé leurs entrées particulières, s'unissent ensemble, et forment la dernière entrée, qui renferme toutes les autres. Un chœur de toutes les voix et de tous les instrumens, qui sont au nombre de quarante, se joint à la danse générale, et termine la fête des noces de l'Amour et de Psyché. DERNIER CHŒUR. Chantons les plaisirs charmans Des heureux amans. Que tout le ciel s'empresse Célébrons ce beau jour Par mille doux chants d'allégresse Célébrons ce beau jour Par mille doux chants pleins d'amour. (Dans le grand salon du palais des Tuileries, où Psyché a été représentée devant Leurs Majestés, il y avoit des timbales, des trompettes et des tambours mêlés dans ces derniers concerts; et ce dernier couplet se chantoit ainsi :) Chantons les plaisirs charmans Avec le doux son des musettes; Accordez-vous toujours Avec le doux chant des amours. FIN DE PSYC LES FOURBERIES DE SCAPIN. COMÉDIE EN TROIS ACTES'. PERSONNAGES ET ACTEURS. ARGANTE, père d'Octave et de Zerbinette. HYACINTE, fille de Géronte, et amante d'Octave. SYLVESTRE, valet d'Octave. NÉRINE, nourrice d'Hyacinte. CARLE, fourbe. DEUX PORTEURS. La scène est à Naples. HUBERT. LA GRANGE. Mlle BEAUVAL. LA THORILLIÈRE. OCTAVE. Ah! fâcheuses nouvelles pour un cœur amoureux!> Dures extrémités où je me vois réduit! Tu viens, Sylvestre, d'apprendré au port que mon père revient? SYLVESTRE. Oui. Qu'il arrive ce matin même ? Ce matin même. 4. Cette pièce fut représentée pour la première fois sur le théâtre du Palais-Royal, le 24 mai 1671. Elle est imitée du Fhormion de Térence. Molière a fait aussi quelques emprunts à la Sœur, comédie de Rotrou, et au Pédant joué, de Cyrano de Bergerac. |