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(loi de 1833, article 14). La délibération relative aux admissions gratuites et au taux de la rétribution mensuelle doit être transmise au sous-préfet, qui la soumet à l'avis du Comité d'arrondissement, et le sous-préfet doit ensuite envoyer la délibération revêtue de l'avis du Comité d'arrondissement au préfet. Celui-ci doit lui donner son approbation et a le droit de fixer un minimum pour la rétribution mensuelle et un maximum pour les admissions gratuites (loi du 25 juin 1841, art. 3). La décision approuvée par le préfet revient au sous-préfet, celui-ci la transmet au maire; ce dernier doit en donner sur-le-champ une ampliation à l'instituteur.

L'instituteur dresse, à la fin de chaque mois, l'état des élèves soumis à la rétribution mensuelle. Il fera bien de dresser cet état de manière, que sur une première colonne figure le nom des élèves, sur une seconde le nom du père de chacun d'eux et sa demeure, et sur une troisième le montant de la rétribution mensuelle; le maire doit viser cet état et le transmettre au sous-préfet, et ce dernier doit, par un arrêté mis au bas, le rendre exécutoire; cet état arrêté et rendu exécutoire doit rester à la sous-préfecture, et le sous-préfet doit transmettre une ampliation du tout au maire pour être remise au percepteur. Ce dernier est obligé par la loi d'en faire alors le recouvrement dans la même forme et selon les mêmes règles que les contributions directes ; c'est-à-dire, qu'il doit envoyer à chaque père de famille un avertissement; si sur l'avertissement le père de famille ne paye pas, une sommation sans frais, puis une sommation avec frais, et enfin décerner contrainte (loi du 28 juin 1833, article 14). Le montant de la rétribution recouvrée doit être remis au maire, et le maire doit ensuite remettre le tout à l'instituteur sur son reçu. La commune doit rembourser les frais relatifs au recouvrement. Voilà la marche réelle qui doit être prescrite par l'autorité, et dont il appartient princi palement à chaque sous-préfet de maintenir l'exécution.

Nous l'indiquons parce qu'elle ressort de la loi : les souspréfets, animés du feu sacré pour favoriser l'instruction primaire, peuvent la diriger d'une main ferme; ils rendront dans ce cas service à leur pays, ils acquerront des titres à la reconnaissance des familles; mais malheureusement cette marche est si compliquée, que nous craignons,comme M.Salmon, que la loi reste souvent sans exécution. Toutefois il était bon d'indiquer son mécanisme. G.S.

VARIÉTÉS.

STATISTIQUE DE L'ORDRE DES JÉSUITES EN FRANCE.

La France est partagée en deux provinces jésuitiques; province de Paris et de Lyon, dont la seconde est beaucoup plus riche que l'autre et possède plus d'établissements de l'ordre.

La province de Paris compte présentement 14 couvents et 122 membres de l'ordre de Loyola, qui sont distribués dans les localités occupées par l'ordre, savoir : Paris, 30; Metz, 8; Strasbourg, 9; Reims, 3; Rouen, 4; Nantes, 10; Notre-Dame-de-Liesse, 4; Vannes, 6; Rennes, 6; QuimperCorentin, 8; Bourges, 8. Laval a 15 prêtres et 30 novices; Cambray, 3; Saint-Acheul, 12 prêtres et 40 novices.

A la tête de l'ordre se trouve un provincial, nommé tous les trois ans, et un procureur. Le provincial et le procureur ont chacun un secrétaire qui porte le titre de socius; il n'appartient pas à l'ordre. Le socius du procureur est le véritable chargé d'affaires de l'ordre pour conduire les affaires civiles, dont un prêtre ne pourrait être chargé sans être exposé à se compromettre lui et l'ordre. Le socius du procureur entreprend, par exemple, tous les achats considérables de l'ordre.

L'état financier de l'ordre est très-florissant ; la maison que l'ordre possède à Paris, achetée pour 250,000 fr., vaut au moins 500,000 fr. Il est certain que les religieuses auxquelles on l'avait achetée ont eu la main forcée, dans cette vente, par une influence ecclésiastique prépondérante, qui les a contraintes à vendre la maison à moitié prix.

La province de Paris possède pour 2 millions de biens fonciers, puis un revenu annuel de 200,000 fr. en rentes sur l'Etat françaises et autrichiennes, dont cependant une partie appartient à la province de Lyon. Les autres revenus viennent des prêches et s'élèvent à 150,000 fr., et des œuvres de charité à 150,000 fr.: 40 ou 50,00 fr. sont le produit du commerce qu'ils font de la propagation de la foi, des livres de piété, des images des saints, et enfin de l'instruction.j (Revue de Paris.)

l'appui de ses riches patrons, et comme une fraction infinie de ce vaste système qui cherche à maîtriser l'esprit des géné rations nouvelles pour marcher plus facilement à la restauration d'un passé qui a coûté tant de sang à la France, et qu'enfin les deniers de la ville devaient être exclusivement consacrés aux écoles communales.

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Qu'il est notoire qu'une partie du clergé de la ville d'Auxerre emploie les moyens puissants dont il dispose pour attirer un grand nombre d'enfants dans cette école, au détriment des écoles communales; que cette tactique est d'u sage dans la grande guerre suscitée par les congréganistes à l'enseignement universitaire.

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Et quand, de toutes parts, on voit se manifester si clai rement tant de doctrines hostiles aux doctrines nationales; quand un parti incorrigible cherche à s'emparer de l'éducation publique pour la plier à ses vues et dominer la nation entière; quand de toutes parts ses efforts tendent à ramener cet ancien régime si doux pour les uns et si dur pour les autres, il est du devoir des conseillers municipaux dévoués aux libertés publiques et au progrès social, amis sincères des idées religieuses, mais ennemis déclarés des congrégations ecclésiastiques, de se montrer fermes et énergiques en présence de tant de coupables envahissements.

« Dans les circonstances actuelles, une plus longue tolérance serait un acte de faiblesse, et les hommes publics, selon la sphère où ils sont placés, se manqueraient à euxmêmes s'ils ne posaient un frein aux envahissements du clergé et des congrégations religieuses.

Par ces motifs, la majorité de notre commission vous propose, messieurs, de refuser aux frères Saint-Yon la subvention de 750 fr., qui, en définitive, va grossir la bourse commune de la sainte congrégation. >>

BIBLIOGRAPHIE.

Histoire de France de l'abbé Gaultier, entièrement refaite par F. Demoyencourt. Nouvelle édition, considérablement augmentée. 1 vol. in-18 de 475 pages. A Paris, chez Jules Renouard.

Paris.- Imp. SCHNEIDER et LANGRAND,
rue d'Erfurth, 1.

Novembre 1844.

JOURNAL

D'ÉDUCATION POPULAIRE.

BULLETIN

DE LA SOCIÉTÉ

POUR

l'Instruction élémentaire.

ACTES DE LA SOCIÉTÉ.

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Procès-verbaux des 6 et 20 novembre. Circulaire de la Société aux Comités d'instruction primaire et à tous les amis de l'éducation populaire. RAPPORTS Sur les cartes en relief, par M. Jomard; sur l'Arithmétique mise à la portée des enfants, de M. Bélèze; par M. Meunier; sur la Méthode de lecture simplifiée de M. Petit, par M. Lepage; sur l'Histoire de France mise à la portée des enfants, par M. Gervais; de la Société pour l'instruction élémentaire du Rhône, par M. F. Demoyencourt. VARIETES. Du Traitement des instituteurs primaires en France; École communale mutuelle de Fontainebleau.

6 NOVEMBRE.

Présidence de M. BOULAY DE LA MEURTHE, président.

CORRESPONDANCE. Conformément à sa précédente délibération, la Société élémentaire avait écrit à M. le préfet de le remercier de l'honorable hospitalité qu'il

la Seine

pour

avait bien voulu accorder à la Société en l'autorisant à tenir ses séances à l'Hôtel-de-Ville, et M. le préfet avait répondu en déclarant que la Société le trouverait toujours disposé à faire tout ce qui pourrait lui être agréable. M. le président fait lecture de ces deux lettres, dont la teneur suit:

Paris, le 26 octobre 1844.

A Monsieur le Pair de France, Préfet de la Seine.

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« La Société pour l'instruction élémentaire ayant été dans le cas de quitter le local qu'elle occupait depuis un temps très-long, dans la rue Taranne, no 12, vous avez bien voulu lui donner asile dans l'Hôtel-de-Ville et lui permettre d'y tenir ses séances ordinaires. Par suite d'arrangements avec le nouveau locataire du n° 12 de la rue Taranne, la Société est sur le point de reprendre ces mêmes séances dans son ancien local où elle aura réunis sa bibliothèque, ses archives et son agence, et où les étrangers et tous ceux qui avaient habituellement recours à elle pourront la trouver, comme par le passé.

«La Société espère que cette circonstance ne dénouera pas les liens qui l'attachaient à l'Hôtel-de-Ville et au premier magistrat de la capitale, Pour user moins souvent de l'honorable hospitalité qu'elle avait reçue, elle ne sera pas moins dans le cas d'en user quelquefois et dans des occasions spéciales. Elle se plait, Monsieur le préfet, à continuer de compter sur la bienveillance qu'elle a toujours éprouvée de votre part; et elle vous prie de croire à la reconnaissance que cette bienveillance lui inspire.

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. Par la lettre que vous m'avez fait l'honneur de m'adres ser le 26 octobre courant, vous m'annoncez que la Société pour l'instruction élémentaire doit incessamment reprendre

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