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condition la plus favorable au perfectionnement général des facultés est dans le respect de la liberté et de la propriété individuelle; que la mission essentielle des gouvernements consiste à assurer le mieux possible cette condition, moyennant laquelle les lois économiques naturelles suffisent à maintenir toutes les activités libres dans les voies du bien commun, et que tout ce qui, dans le régime social, n'est pas en harmonie avec ces vérités fondamentales, est à réformer.

Nous croyons que les hommes disposés à adopter et à propager un tel programme et tout ce qu'il renferme, sont déjà nombreux et le deviendront de plus en plus; mais deux conditions sont nécessaires pour hâter les réalisations successives des réformes à poursuivre; c'est, d'une part, que ceux dont il résume les convictions apportent à lui gagner des adhésions toute l'énergie persévérante que réclame à bon droit la grandeur de leur cause, et qu'ils usent, dans toute leur étendue, des moyens de propagande que peut leur laisser le régime légal, n'eussent-ils même à leur disposition que celui des relations et des conversations particulières; c'est d'autre part, que, d'accord entre eux sur le but à poursuivre et les principes à soutenir, ils ne se divisent que le moins possible sur les moyens d'arriver aux applications, et ne perdent pas un instant de vue que la condition indispensable de leur force et de leur succès, est dans leur union.

On raconte que lorsqu'il fallut signer la déclaration de l'indépendance américaine, du 4 juillet 1776, quelques-uns des mandataires parurent hésitants et disposés à se retirer. Une yoix fit entendre cet appel «Messieurs, soyons unis! « Oui, dit Franklin, soyons unis, à moins que nous ne » préférions être tous pendus séparément. » On rit, et chacun signa sans plus hésiter.

Oui, dirons-nous à tous ceux pénétrés des convictions que nous venons de rappeler, soyons-unis, à moins que nous ne préférions être séparément, sinon pendus, du moins perpétuellement impuissants à empêcher les passions dominatrices et cupides, toujours habiles à se grouper, de continuer, en toute sécurité, à se faire litière de la meilleure part des conquêtes successives de la civilisation, à priver les peuples du bienfait

de ces progrès, en donnant un développement parallèle aux tendances parasites, spoliatrices, à celles qui aspirent à l'assujettissement des masses, à leur exploitation, à leur dégradation.

L'une des conclusions les plus générales de cet ouvrage, celle que nous croyons avoir le mieux justifiée, est que le régime normal des sociétés, loin d'imposer la nécessité de restreindre, en somme, la liberté des individus,-leur attribut le plus précieux et le plus salutaire, - n'a d'autre objet légitime que d'assurer à cette liberté, prise dans son ensemble, tous les développements et toute la puissance possibles; car, c'est par là seulement que toutes les facultés se perfectionnent, que les intérêts s'éclairent et s'harmonisent de plus en plus, et que toutes les activités concourent le plus efficacement à la prospérité et à l'élévation communes.

FIN DU TOME SECOND.

TABLE ANALYTIQUE DES MATIÈRES

CONTENANT

L'INDICATION SOMMAIRE DE LA GÉNÉRALITÉ DES QUESTIONS ABORDÉES
DANS CET OUVRAGE.

TOME PREMIER.

INTRODUCTION.

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Les doctrines morales le plus généralement enseignées proscrivent la
recherche de l'intérêt commun des hommes, comme pouvant offrir les
bases des règles de la conduite, et par suite, répudient la méthode expéri-
mentale qui, seule, peut permettre d'arriver à mettre cet intérêt en lu-
mière; elles soutiennent que les règles de la conduite nous sont tracées
par des facultés divinatoires existant en chacun de nous,
par la
conscience, la raison intuitive, le sens moral, etc., facultés qui n'au-
raient nul besoin de lumière expérimentale pour nous guider sûrement;
que l'on ne doit pas chercher à distinguer le bien du mal, dans la con-
duite, d'après les conséquences de celle-ci, mais uniquement d'après les
intuitions de nos facultés révélatrices, d'où il suivrait que la recherche
des conséquences, le recours à l'expérience ou à l'observation, seraient

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De ce qui constitue l'objet essentiel de l'intérêt commun
ou social.

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III. Examen des doctrines de philosophie morale repous-
sant, comme règle de conduite, l'intérêt commun ou l'uti-
lité générale.

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