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CHAPITRE XIII.

Du crédit et des banques.

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II.

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Avantages et inconvénients généraux du crédit.
Avantages. Le crédit procure une économie considérable de métaux
précieux; il facilite la réunion de tous les éléments nécessaires à chaque
œuvre productive; il donne aux individus possédant les aptitudes indus-
trielles nécessaires, mais plus ou moins dépourvus de capitaux, la faculté
de fonder des entreprises, et à ceux qui possèdent des capitaux sans
pouvoir les utiliser, le moyen d'en tirer un revenu sans lequel ils ne
seraient plus intéressés à épargner ou conserver; il peut seul permettre

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la concentration des masses de capitaux nécessaires aux grands travaux

d'utilité générale, chemins de fer, canaux, etc. Inconvénients ou dan-

gers le crédit peut favoriser le développement des consommations im-

productives, et le crédit public, en particulier, n'a guère d'autres résul-

tats. Toute extension considérable du crédit commercial ou industriel

tend à élever les prix, à provoquer les spéculations et les entreprises

hasardeuses, à placer à leur disposition une grande partie des moyens de

production, en les détournant ainsi d'emplois mieux entendus, à prépa-

rer de la sorte des dilapidations de ressources, des réactions, des crises

plus ou moins désastreuses. Observations de M. Condy-Raguet, sur

les causes et les conséquences de la crise de 1837 aux États-Unis; elles

donnent la preuve expérimentale de tous les mauvais résultats que l'on

peut assigner, par voie d'induction, aux exagérations du crédit. Page 330

III. Observations diverses sur le crédit.

L'intervention du crédit dans la distribution des forces productives est
favorable ou nuisible à l'intérêt commun, selon qu'il place ces forces
dans les mains qui peuvent le mieux les féconder, ou dans celles qui les
gaspillent ou les compromettent dans des opérations mal conçues ou mal
dirigées, o bien encore dans celles qui s'en servent, non pour créer des

richesses nouvelles, mais pour déplacer celles qui existent; l'extension de

ses applications bienfaisantes, la restriction de ses applications nuisibles,

sont étroitement subordonnées au progrès des lumières et de la moralité

des populations. -- Démonstration que le numéraire, ou le pouvoir d'ac-

quisition dispensés par le crédit, ne constituent nullement les moyens de

production qu'il s'agit de distribuer. Page.

IV.

-

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Ce chapitre a un double but: celui de concourir à dissiper des erreurs
économiques fort répandues et très-nuisibles, et celui de confirmer

vérité et l'utilité des notions précédemment exposées sur la monnaie, le
capital et le crédit, surtout quant aux points où elles diffèrent des théo-
ries admises ou tendant à s'établir.

I. Rappel des notions sur les monnaies, le capital et
le crédit.

L'or et l'argent affectés à de tous autres produits que la monnaie, font
partie des capitaux de la société au même titre que les autres métaux;
mais dès qu'ils sont convertis en monnaie, et aussi longtemps qu'ils con-
servent cette affectation spéciale, leur nature économique n'est plus la
même, et ils doivent être distingués du capital social; ils ne sont plus
que des instruments d'échange, des moyens d'acquisition, des assignations
sur les véritables capitaux et les services personnels, et ces dénomina-
tions sont également applicables aux signes représentatifs de la monnaie.
L'oubli de ces vérités a été la source d'un grand nombre d'erreurs,
notamment de celles sur la balance du commerce, et de celles qui portent
encore, même des économistes, à voir une chose fâcheuse dans toute
exportation de numéraire. Page.

--

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360

Dans le langage ordinaire les expressions dépenser de l'argent, épar-
gner de l'argent, équivalent à celles de consommer ou d'accumuler des
richesses; mais, en réalité, ce n'est jamais l'argent ou la monnaie qui
font la matière des consommations ou des épargnes, et c'est parce que
l'on méconnaît un fait si simple et si visible, que l'opinion commune
admet des aphorismes tels que ceux-ci : Un pays ne court aucun risque
de s'appauvrir tant que l'argent n'en sort pas; l'État restitue par ses dé-
penses les impôts et les emprunts qu'il a prélevés; le faste et le luxe des
gouvernements et des gens riches, font la prospérité de l'industrie et le
bien-être des masses; le grand moyen de développer l'industrie et le com-
merce est de multiplier les dépenses, d'accélérer la circulation de l'argent;
les emprunts publics sont un moyen de rendre cette circulation plus ac-
tive, et en tous cas, de reporter sur l'avenir les charges du présent. —
Absurdité de ces maximes et conséquences funestes de leurs applications.

-

Comment les saines théories économiques se résument à cette donnée
du sens commun qu'il n'est pas admissible que les dix ou douze mil-
lions de familles, composant la nation française, puissent prospérer toutes
ensemble par des moyens qui ruineraient chacune d'elles en particulier.
- Les emprunts publics, au point de vue social, pèsent sur le présent et
non sur l'avenir. Page.
366

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II. Erreurs ayant leur source dans la confusion de la
monnaie et du capital.

Citation de divers passages du traité de M. J. St. Mill, où cette confu-
sion est manifeste, et démonstration des erreurs qu'ils consacrent. - Les
théories économiques distinguant les impôts sur le capital et sur le re-

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venu, reposent en partie sur des erreurs analogues, et aussi, sur la con-
fusion du capital au point de vue privé, et au point de vue social.
n'est nullement sûr que les dépôts faits aux caisses d'épargnes ou de
retraites signalent, comme on le suppose communément, un accroisse-
ment du capital, et il n'en est pas autrement des dépôts dans les banques.
- Passage d'un écrit de M. Wolowski, montrant en quelques lignes à

quelles notions contraires à l'évidence conduit la confusion du numéraire

et du capital. Nécessité d'une rectification, sur ce point, des theories

et de la nomenclature économiques. Page.

III.

371

· Erreurs provenant de la substitution, à la notion des
capitaux, de celle de leur valeur.

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L'erreur consiste ici à considérer le capital comme un élément

simple, alors qu'il est composé de choses qui, sous les rapports écono-

miques, sont fort loin d'être identiques; elle s'appuie malheureusement

de l'autorité, si pleinement justifiée d'ailleurs, d'Adam Smith et de

J.-B. Say. Enseignements de Smith sur ce point: ils. confondent

expressément la monnaie et le capital; ils supposent, entre les capitaux

des diverses espèces, une égalité de concurrence qui n'existe point; ils

affirment que l'intérêt de l'argent va toujours de pair avec le profit des

capitaux, ce qui est entièrement contraire aux faits. - Doctrine for-

mulée par J.-B. Say, — en grande partie déduite de celle de Smith,

même confusion du capital et du numéraire, affirmant qu'il ne faut

considérer le capital que dans sa valeur et non dans sa nature;

dans les emprunts, la chose réellement empruntée n'est pas le numéraire,

et que ce n'est point à celui-ci que s'applique l'intérêt stipulé. — Cette

doctrine n'est nullement conforme aux faits à part les locations d'im-

meubles, tous les emprunts se font en numéraire, même lorsqu'on achète

des marchandises en attermoyant le paiement; si le numéraire n'est point

l'objet que l'emprunteur, en définitive, entend se procurer, il est incon-

testablement la matière de l'emprunt; — les fonds ou services productifs

qu'il sert ensuite à acquérir, par cela même qu'ils sont acquis, ne sont

point empruntés, et ce n'est pas à eux que peut s'appliquer l'intérêt de

l'emprunt; les profits qu'ils pourront donner ne sont nullement cet inté-

rêt; ils en diffèrent constamment et souvent dans de fortes proportions.

Sources apparentes des erreurs combattues dans ce paragraphe. Preuves

convaincantes que les profits des capitaux ne sont point uniformes, et que

l'intérêt de l'argent, ne va point de pair avec ces profits. Page.

384

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Fausses notions où conduisent les erreurs dont il s'agit : elles font

supposer que le profit des capitaux va s'abaissant sans cesse, avec les
développements de la population et de l'industrie, supposition affirmée
comme un fait indubitable par la plupart des économistes, notamment
par Bastiat et M. Mill. - Théorie donnée par ce dernier : elle amène à
préconiser en quelque sorte les emprunts publics, mais elle est fausse
de tous points et confond toujours le numéraire et le capital. — Le dévelop-

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De la libre combinaison des forces productives dans chacune des
divisions principales de l'industrie, et des chances diverses ouvertes
aux travailleurs.

Classification de la masse des travailleurs en entrepreneurs opérant

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