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té, comme il le dit lui-même*, du travail de Caninius, de Sylburge & de Sanctius que l'on peut confidérer comme les difciples du fameux la Ramée, mais encore de celui de Clenard, de Voffius, de ce qu'ont fait fur cette Langue Crufius, Tfchonder, Gualter, Surcin, Enoc, Gretfer, Golius, Huldric, Alftedius & plufieurs autres: fans parler du grand Etymologifte, d'Euftathe, Hefyque, Phavorin, Budé, H. Eftienne, Gefner, Lafcaris, Scapula, & autres anciens ou nouveaux Dictionaires, Scholiaftes, Commentateurs & Auteurs, qu'il a eu foin de lire ou de confulter avec exactitude.

Cette Méthode a été imprimée à Paris pour la neuviême fois dès l'An 1696. en grand 8. de même que la Méthode Latine. Immediatement après le titre on trouve une excellente Préface; où il eft parlé du Renouvellement des Lettres Gréques dans l'Europe & de ceux qui y ont le plus travaillé. On y trouve auffi des avis généraux pour bien montrer & bien apprendre le Grec, & un jugement des plus beaux Auteurs, foit faints ou profanes, qui ont écrit fur cette Langue.

Dans le dénombrement de ceux qui l'ont enfeignée, on eft non feulement L5

Dans la Préface p. XII, & x111.

fur

furpris du grand nombre, mais encore de la qualité des perfonnes, la plûpart ont été des gens très diftingués par leur naiffance ou par les Charges qu'ils ont eues. Chryfolore, le prémier qui rétablit cette Langue en Italie d'où elle avoit été bannie durant plus de fept cens ans, avoit été Ambaffadeur de l'Empéreur Jean Paléologue; & après s'être aquité de fon Ambaffade il ne dédaigna pas d'enfeigner le Grec à Vénife, à Florence, à Rome, & à Pavie.

L'Auteur de la nouvelle Methode dit, qu'on peut appeller cette Langue fainte, puifqu'elle comprend les Livres faints & une bonne partie des Livres de l'Eglife.

Avant que de finir cet Article il faut remarquer, que M. Lancelot a donné encore un Ouvrage très utile, qui eft des Racines Gréques: les regles en font mifes, comme dans fes Méthodes, en petits vers François avec les principaux dérivez au deffous. Il a fait auffi un Abrégé de cette Méthode Gréque, comme il y en a un de la Méthode Latine.

VIII.

De la Langue Arabe.

Poftel, Raimond, Radtman, Scindler, Kirftenius, Gabriel Sionita, Jean Hefronita Maronites du Mont Liban, & quelques autres encore, ont travaillé fur la Grammaire Arabe, mais ceux qui veulent s'appliquer à l'étude de cette Langue fe trouveront principalement obligés à Thomas Erpenius de tout ce qu'il a fait pour en faciliter l'intelligence: il a compofé des Rudi mens, qu'il fit imprimer en 1620. dans une Imprimérie, qu'il avoit principalement pour l'Arabe, & dont la feconde édition parut à Leide en 1628. chez Bonaventure &Abraham Elzevir: c'eft un in 8. de 172. pages fuivies du foixante-quatriême Chapitre de l'Alcoran traduit en Latin & accompagné de notes Grammaticales: le tout parfaitement bien imprimé.

Peu de tems après que ces Rudimens eurent parû l'on vit une Grammaire du même Auteur , que Jean Maire imprima à Leide en 1636. in 4. avec les Fables de Locman & quelques Sentences qu'Erpenius avoit traduites de l'Arabe en La

Latin & qui avoient déjà été imprimées? Golius fon difciple fit encore une nouvelle édition du même Livre chez le même Jean Maire en 1656. c'est un in 4. de 172. pages pour la Grammaire & de 282. pour les additions: les caractéres en font fort bons, quoique l'Arabe ne foit pas tout-à-fait fi beau que celui des Rudi

mens.

Cette Grammaire eft divifée en cinq li

vres.

Le prémier traite des lettres, des fylla bes, des marques qui fervent à l'orthographe, des accens. Ce livre eft fuivi d'obfervations excellentes fur les lettres, Le fecond traite des verbes. Le troifiême des noms & des pronoms. Le quatriéme des particules. Le cinquiême de la fyn

taxe.

On trouve après ceci les Fables de Locman, qu'on croit communément n’être autre chofe qu'Efope. Il'y a plufieurs de ces Fables que M. de la Fontaine n'a pas mifes en vers une de celles-là m'a parû fi belle pour marquer ces gens qui no font propres qu'à avilir les Charges & les Dignités dont ils cherchent à fe revêtir, que je ne puis m'empêcher de la rappor

ter ici:

LE

LE NEGRE

Fable.

Un NEGRE s'étant un jour deshabil lé prit de la neige & s'en frota le corps: ,,on lui demanda, pourquoi vous frotés"Vous le corps de neige? il répondit, ,, peut-être que je deviendrai blanc. Un „fage vint, qui lui dit, ne vous donnés "pas une peine inutile; il fe peut que vo„tre corps rende la neige noire, mais il ne deviendra jamais blanc.

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La traduction de ces Fables eft accompagnée de Remarques d'Erpenius,auxquelles Golius en a ajoûté d'autres, qu'il a diftinguées par un afterifque.

Ces Fables font fuivies de Sentences Arabes recueillies, traduites, & encore accompagnées de notes par Erpenius & Golius: ce dernier a de plus ajoûté à cela des Proverbes Arabes, des Sentences tirées des Poétes Arabes, de quelques chapitres de l'Alcoran & de plufieurs autres piéces tant en vers qu'en profe, dont quelques-unes font traduites & ont des Scholies, & dont il y a auffi quelques autres qui fe voyent fimplement en Arabe.

La

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