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Moyens

de garan tir les

Vers à

Les claies faites de Gaules ou de Roseaux feroient préférables aux planches pour dreffer les tables fi les premieres étoient affez ferrées pour que les Vers à foie n'y puffent point paffer à travers & que l'air trouvât cependant des paffages pour fécher la litiere. Ceux qui n'ont rien de mieux que des clayes, remédient au leger inconvénient des fentes, en les couvrant d'une mince couche de paille brifée.

Les larges planches de fapin, dont on fe fert plus communément, qui font foie des féches & bien dreffées, font plus comchûtes. modes de beaucoup que les clayes. Mais de quelques piéces que les tables foient conftruites, il faut encore faire en forte que les Vers ne s'y précipitentpas en approchant trop des bords; ces chûtes font mortelles lorfqu'elles fe font des plus hautes tables fur le carreau & que les Vers font à la grande freze : on peut les prévenir de trois façons, foit en bordant les tables d'une tringle de deux ou trois pouces de hauteur; foit, comme nous l'avons indiqué ailleurs, en nettoyant de tems en tems ces bords de

tout crotin & de tout brin de feuille qui fervent de paffage aux Vers; & enfin en conftruifant les tables de façon que la plus baffe foit plus large d'environ trois pouces que celle qui eft immédiatement au-deffus; que celleci déborde d'autant celle qui vient après & ainfi de fuite; les Vers ne pouvant tomber dans cette construction que d'une table à l'autre, la chûte ne fçauroit lui nuire.

Du rap

tables à

Refte à déterminer, feulement en gros, le rapport des tables & de l'ap- port des partement avec la quantité de Vers l'appar à foie qu'on veut élever.

tement & aux

On doit, autant qu'il eft poffible, Vers. prendre fes dimenfions pour que l'appartement ne foit pas de moitié plus grand que le nombre des tables dont on a befoin ne l'exige; pour n'être pas obligé de faire un plus grand feu qu'il ne feroit néceffaire pour échauffer les Vers à foie ce qui eft d'ailleurs le feul inconvénient qui puiffe y avoir.

L'on peut fçavoir à-peu-près, le nombre de tables de fix pieds quarrés dont on a befoin, à raison du bétail

qu'on éleve, en comptant qu'il faut -toujours dix de ces tables pour une éducation d'une feule once lorfque les Vers font parvenus à leur plus grande groffeur; huit tables par once, dans une éducation de cinq à fix onces. Six tables par once, dans une éducation de dix-huit à vingt onces, &c. Ce rapport du nombre des, tables, & des onces de graines diminue, comme on voit, à mesure que l'éducation croît, parce que dans les meilleures réuffites plus l'éducation eft nombreuse, moins elle produit à proportion. Si l'on veut avoir fur cela un autre rapport mieux déterminé, le voici; il faut dix tables ramées & bien garnies de Vers pour avoir cent livres de cocons.

Les tables étant dreffées de quelqu'une des façons que je viens de décrire, on fait du feu dans deux ou trois coins du nouvel attelier, un jour avant d'y porter les Vers: on les pofe par paquets féparés ou efpacés, dont on fait une bande d'environ trois pieds de largeur qui regne tout le long du rang des tables en les y plaçant au

fortir de la mue, cette bande doit s'élargir de jour en jour, fi les Vers profitent, & remplir enfin toute la table lorfqu'ils feront à la veille de la mue fuivante, & qu'on les tirera de la litiere pour les faire muer plus au large.

liter

dans les

âges.

La quantité de feuille qu'on jette Maniepour les repas à cet âge-ci, laiffe re de débeaucoup de débris qui épaiffiffent dans peu la litiere: fi celle-ci fe def- derniers féchoit, ou fi elle avoit affez d'air pour ne pas s'altérer, il n'y auroit pas d'inconvénient de la laiffer en place mais cela n'eft guere poffible vû la quantité qui s'en amaffe en peu de tems; il faut l'enlever entierement, non-feulement à la veille de la mue comme nous l'avons dit ailleurs, mais de deux jours l'un, pendant la freze de cet âge, & tous les jours à la grande freze du fuivant, fi elle a acquis affez d'épaiffeur pour rifquer de s'échauffer & de pourrir; ce qu'on peut reconoître en y paffant la main par-deffous de tems à autre elle prend cette qualité dans les tems chauds & humides qui font ordinaires dans la faifon où

particu

les Vers font au quatrième & au cinquième âge.

Nous ne craignons pas de faire le moindre mal aux Vers à foie en les prenant à poignées dans ces âges lorfqu'il s'agit de les déliter ou de changer leur litiere: on n'a point recours pour cette opération à des Chaffis garnis de refeaux de fil, imaginés depuis long-tems en Italie & dont feu Mr. le Nain avoit fait ufage avec je ne fai quel fuccès, lorsqu'il étoit Intendant de Poitou. En voici en peu de mots la manœuvre.

On couvroit une table de Vers à Méthode foie d'un de ces chaffis, fur lequel on liere de avoit répendu un repas de feuille; le déliter. Vers à foie devoit, difoit-on, gagner

celle-ci en paffant à travers le filet, qu'on enlevoit alors chargé de Vers pour le porter fur une autre table vuide: il falloit fans doute l'y laiffer jufqu'à ce qu'il eût plû aux Vers à foie d'achever ce repas, pour leur en préfenter un nouveau, fur un fecond chaffis. Mais on comprend qu'en attendant, les ouvriers doivent chom

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