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prix de celles des cocons fimples; fi d'aila leurs la graine de cette forte de cocons, ne nuifoit point à la réuffite des Vers qui en naîtroient; il n'y a aucun doute là-deffus, fur les doubles; il n'en

à fe crêper à son élasticité; & elle resteroit toujours crêpée, fi avant qu'elle féchât, le Ver ne la tendoit en la fixant dans différens points du cocon; j'en ai filé plusieurs aunes, en tirant le brin de la filiere du Ver: lorfque le brin rompoit, les deux bouts devenus lâches fe crêpoient fur le champ, en fe pelotonnant en un bouchon. On peut de-là rendre raifon des bouchons qui déparent la

foie des cocons doubles : les deux Vers travaillant dans un même logement, qu'ils font auffi étroit qu'ils peuvent, afin que la dépenfe n'excéde pas leurs facultés, ne peuvent guere éviter de fe heurter quelquefois & de rompre le fil, ou de le faire lâcher avant qu'il foit fec; ce qui produit également des bouchons dans le brin. Ce défaut fe rencontre auffi dans les cocons fimples, lorfque le brin a féché n'étant point tendu les fileurs de foie ont remarqué que les foies ne bouchonnent pas lorfque la faifon des Vers à foie a été favorable; c'eft, parce que les Vers ont travaillé rondement, fans être interrompus par le froid, par les tems humides, ou orageux qui lui auroient fait lâcher le brin 薫る

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eft pas de même des peaux. Les peaux & plus particulierement, l'efpéce appellée chiques, font des cocons foibles, mal étoffés qui fe boffuent, ou qui s'enfoncent aifément fous le doigt pour peu qu'on les preffe; ce n'eft quelquefois qu'une legére gafe de foie qui couvre la féve; toute la grace qu'on accorde à la graine de cette forte de cocons, c'est de réuffir tout au plus une premiere fois; mais jamais au-de-là, ou dans une feconde génération. J'élevai une année des Vers à foie qui tiroient leur origine de graines des peaux, que j'avois fait pondre moi-même & qui me réuffirent très-bien: & fi l'on doutoit qu'une feconde ou troisieme éducation, tirée des peaux de la même famille, ne réuffit pas de même; je dirai qu'un Magnaguier très-digne de foi, m'a afsûré qu'il tiroit depuis plus de quinze-ans fes graines, des peaux que lui rendoit fa chambrée, (car il y en a dans les meilleures) & qu'il en avoit toujours été très-con

tent.

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cons de

Si l'on ne pouvoit pas fe rafsûrer Des cofur ces faits; on a la reffource des graine doubles, ou doublons dans lesquels on double. trouve les avantages que nous avons détaillés jufqu'ici fur le choix des cocons de graine. Il y a plus; car comme nous avons déjà observé que les deux fexes se rencontroient toujours dans les cocons de cette efpéce, on est assûré d'avoir un nombre égal de papillons mâles & de femelles; ce qui est un embarras de moins pour ceux qui foignent la ponte.

Mais il y a une difficulté à furmonter pour faire éclorre les papillons des cocons doubles il n'y a qu'un papillon qui travaille à percer, quoiqu'il y ait de l'ouvrage pour deux; parce que l'épaiffeur du tiffu & par conféquent la réfiftance, font doubles; auffi la plupart des papillons y périffent à la peine, même après avoir percé; foit pour n'avoir pas joui affez-tôt du grand air quand leurs organes étoient difpofés à le recevoir; foit pour avoir épuifé leurs forces à ce pénible travail.

LA

J'ai effayé deux moyens pour le leur faciliter, ou pour leur en épargner la peine on fçait que nos papillons tirent du réservoir de leur abdomen une bave, dont ils humectent la partie du cocon, où ils veulent percer; j'ignorois d'abord quel étoit ce côté, je pris le parti de ramollir tout le cocon, en l'afperfant tous les foirs, vers le tems où les papillons doivent éclorre; mais cette humidité qui aidoit, à la vérité, les papillons prêts à percer, nuifoit aux autres & les faifoit périr (f).

(f) Toutes les Chenilles que j'ai eu occafion de connoître, dont les Papillons font des Phalénes, ou Papillons de nuit, font ou des cocons, ou d'autres enveloppes qui y font analogues, dont ils couvrent leurs Chryfalides; celles qui ne filent point de la bourre au tour du cocon, cachent celui-ci fous l'abri d'une pierre; d'où l'on peut conclurre qu'une des fins, peut-être la principale, de la Nature ou de fon Auteur, dans le riffu de la bourre, ou de la bave de nos cocons, eft de garantir de la pluye & de l'humidité la Chryfalide des Phalénes, plus fenfible, plus délicate fans doute, que celle des Chenilles ordinaires, qui ne prennent pas cette précaution. A

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J'eus recours à un fecond expédient; ce fut de couper avec un coureau bien affilé un des bouts du cocon, de façon cependant que le segment que je coupois, tenoit encore par un côté, comme une foupape, ou un couvercle par fa charniere: je ne voulois pas enlever tout-à-fait cette piéce, de peur que le grand air n'incommodât mes féves; précaution fort inutile car dans la fuite je tirai des féves hors du cocon & quoiqu'elles fuffent nues pendant longtems fur une table de mon attelier les papillons s'en dégagérent très-bien & pondirent, tout comme les autres qui percent & qui éclofent d'elles-mê

mes.

La petite ouverture, ou plutôt la porte que j'avois pratiquée aux cocons doubles & qu'il n'étoit question que de pouffer, me réuffit très-bien lorfqu'elle fe rencontra du même côté de la tête des papillons, ils fortirent tous fains & faufs, les uns en perçant la porte par le milieu lorsqu'elle ne prêtoit pas & qu'elle avoit

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