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quelle importance il étoit de bien couver; puifqu'ils ont paffé fi légérement fur cet article. Jérome Vida Evêque d'Albe, le premier en Europe qui ait écrit fur les Vers à foie, ne dit de la couvée qu'un mot en paffant; ceux qui font venus après lui n'ont été la plûpart que fes ftériles Copistes; en forte que j'ai trouvé moins de fecours dans leurs productions, que dans quelques entretiens avec Magnaguiers, ou ce que mes couvées propres m'ont pû apprendre.

nos

Pour donner quelqu'ordre à ce que j'ai recueilli fur cela & ne rien laisser d'effentiel à défirer fur la couvée des vers à foie je la reprendrai d'un peu loin, en parlant de ce qui doit la précéder; & avant de traiter de la couvée proprement dite, je donnerai en guise de Préliminaires.

1o. Le choix de la graine & fes différentes qualités.

2°. Le renouvellement qu'on doit en faire.

3o. La manière de la transporter d'un Pays à un autre.

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Comment il faut l'hyverner. S Les apprêts qu'on y fait avant de la mettre couver,

6o. Les prétendues influences de la Lune fur les couvées.

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7°. Le tems où l'on met couver. 8°. La quantité de graine qu'on y emploie.

Et enfin le rapport de celle-ci avec la feuille de Mûrier.

PREMIERE PARTIE.

Choix de la Graine.

E renvoie à un autre Mémoire ce

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qui regarde les Cocons de graine & la Ponte des Papillons : la manière dont celle-ci a été faite, doit entrer pour beaucoup dans le choix de la graine, dans lequel on fe propose d'avoir des Vers fains qui éclofent bien & dont les Cocons foient d'une bonne forme & d'une belle couleur.

On ne devroit point entreprendre de couvée considérable à moins qu'on n'eût fait pondre foi-même les grai

nes

ou qu'on ne fût sûr de la fidélité & de l'intelligence de celui qui auroit pris ce foin. A plus forte raifon doit-on fe défier des graines que les Marchands apportent de loin parce qu'ils ne s'avifent gueres de le faire avec les précautions dont nous parlerons inceffamment.

Mais s'il n'eft pas poffible de fe dé

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cider autrement que par le coup-d'œil, on peut s'aider des obfervations fui

vantes.

La graine eft ou faine, ou gâtée, ou feulement altérée dans fa qualité. Lorfqu'on eft affez heureux pour ne rencontrer que de la première efpéce, on préfére celle qui eft d'un gris cendré, tirant fur le pourpre-fale; c'eft de. certe efpéce, originaire d'Efpagne, que proviennent les Vers dont les Cocons, appellés incarnadins, font de couleur incarnat-pâle, & que les Marchands préférent à tout autre espéce, parce que le poil en eft plus fort & plus luftré.

Les graines originaires de Piémont & du Milanois font plus menues que les autres & d'un cendré foncé ; les ; Vers qui en proviennent ont plus de vivacité; mais l'éducation peut procurer aux autres cet avantage qui cft contre-balancé par la petiteffe des Cocons Piémontois, qu'on vend moins que les groffes efpéces,

On s'attache auffi dans le choix des graines à celles qui font par grumeaux,

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ou collées plufieurs ensemble ; c'eft peut-être une fuite de l'ufage où font des Marchands de certaines drogues qui font plus de cas de celles qui ne font pas, comme ils difent, chargées de menu, ce qui eft fort indifférent pour nos graines.

graine

Il est très-aifé de connoître à la De Ia couleur, la graine vierge ou ftérile, Vierge. dont la femelle qui l'a pondue n'a point été accouplée. Il n'en est pas des œufs de chenille & de vers à foie comme de ceux des Oifeaux : ces derniers dont la coque eft opaque, gardent toujours, quelque changement qui fe faffe audedans, la couleur qu'ils avoient au moment de la ponte. Les œufs des Vers à foie font de couleur jonquille-clair, lorfqu'ils fortent du Papillon; mais ceux qui font fécondés prennent fucceffivement différentes nuances & paffent par dégrés du jonquille-clair au foncé, au gris-de-lin & au pourpre fale, ou au cendré plus ou moins foncé la coque demi-transparente laiffe entrevoir ces paflages d'une nuance à l'autre qui fe font au-dedans de l'œuf.

:

laisse

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