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qualité & couvée à une égale chaleur doit éclorre en un ou deux jours, fi la couvée a été bien faite. C'eft fur les Vers qui naiffent dans cet intervalle qu'il faut principalement compter : on ne rejette pas cependant ceux du troifieme jour, lorfque la feuille eft à bas prix, ou que les graines font rares & cheres; on a remarqué qu'elles étoient dans ce dernier cas, d'une meilleure réuffite, & qu'au contraire leur abondance, qui revient affez souvent, de deux ou trois années l'une, nuit toujours à leur bonté, ou au produit de la récolte des cocons.

Moyens

à foie.

Dans ces petites éducations dont nous venons de parler où l'on ne fait, d'égalifer qu'une feule claffe des levées de diffé-les Vers rens jours, il faut faire en forte que les derniers Vers éclos, qu'on a dû mettre à part, marchent de compagnie avec les premiers, qu'ils les atteignent, ou qu'ils deviennent de même groffeur, & réellement de même âge ; en forte qu'ils s'alitent', (e) qu'ils mucnt dans

(d) On appelle vulgairement, maladie, la mue des Vers à foie. C'eft d'après cette idée

la fuite & grimpent tous à la fois fur le rameau & dans un même jour; c'est ce qu'on appelle égalifer ou appareiller les Vers à foie; opération qui facilite beaucoup le travail que leur éducation entraîne.

Il est aisé d'obtenir cette égalité d'âge, qui eft peut-être impoffible pour tout autre genre d'animal on en vient à bout en peu de tems & par des moyens bien fimples, quand bien même les naiffances différentes feroient féparées par un plus long intervalle que celui de deux ou trois jours; ce qui fait pourtant une longue durée pour un animal dont la vie la plus longue, ne s'étend guere au-delà d'un

mois & demi.

On hâte les derniers venus, en leur donnant plus de chaleur & des repas plus fréquens qu'à ceux dont la naiffance a été plus tardive: mais on s'y prend différemment pour égalifer les Vers à foie, felon le logement qu'ils

Occupent.

qepa dit qu'ils s'alitent, lorfqu'ils fe difpo

Lent

muer.

Dans

Dans un petit reduit, comme celui de l'étuve de nos couvées dont le plancher eft fort élevé, ou qui pour mieux dire n'en a point d'autre que le toît, on approche d'avantage du foyer lesclayons qu'on veut avancer & on leur donne un ou deux repas par jour de plus qu'aux autres. Les clayons de cette étuve portent fur deux perches fixées. à la hauteur d'environ quatre pieds & difpofées de façon qu'il y tienne plufieurs clayons, & qu'on puiffe placer à environ trois pieds du foyer le clayon qu'on veut avancer : ceux qui font derriere celui-ci, auront moins de chaleur, parce que celle d'un feu qui a une échapée par en haut, ne se fait fentir fur les côtés qu'à raison de la proximité du foyer: c'eft pour cela auffi que de tems à autre il faut faire faire un demi-tour aux clayons fur les perches, tant ceux qu'on veut avancer que ceux qu'on veut retarder & qui font plus éloignés du foyer.

Mais dans les petites pièces, ou les cabinets, dans lesquels on a coutume de tenir les jeunes Vers, fous un plan II. Partie

B

peu

cher de neuf à dix pieds de hauteur, & où l'on ne fait, felon l'ufage, qu'un de feu de braife: la chaleur gagnant toujours le haut fans s'échapper, il y en a d'avantage à mesure qu'on approche du plancher où il n'y a que peu ou point d'iffue; & elle fe repand à peuprès également dans la pièce à une même hauteur; il faut alors placer par étages les clayons, l'un au-deffus de l'autre & mettre les premieres levées qu'on veut retarder dans des étages inférieurs ou dans les rangs les plus bas ; & les dernières dans les plus hauts où il y a plus de chaleur.

Quand l'égalité défirée est établie entre les clayons ( & elle l'eft dans deux ou trois jours à une chaleur d'environ le vingtième degré, & à quatre repas par jour) on fait paffer ceux des étages fupérieurs aux plus baffes places, & réciproquement pour les clayons inférieurs on les fait rouler de cette façon jufqu'à ce qu'on les puiffe tous placer à une même hauteur, ou à unc chaleur égale.

Nous avons dans nos Atteliers un

tion du

meuble appellé Porte-clayon vulgaire ment Efcalas ou Efcaras, destiné à y placer les Vers à foie, ou les clayons par étages, & très-commode pour la manœuvre que nous venons de décrire. Notre porte clayon eft un chassis en Defcrip quarré-long compofé de deux montans Porteou membrures d'environ trois pouces d'équariffage, longues de fept pieds, & affemblées au moyen de deux traverses d'environ un pié huit pouces de longueur. Chaque montant porte en avant fur une des faces du chalis un

rang de bâtons, qui ont un pié fept à huit pouces de faillie : les bâtons correspondans des deux côtés font efpaces entre-eux de fept à huit pouces, & placés dans leurs trous à une égale hauteur de chaque côté, afin que les clayons qu'on y pofe foient dans und fituation horifontale: ils doivent auffi être affez forts pour porter ces der niers, lorfqu'ils font chargés de Vers: pour mettre le porte-clayon en place, on le dreffe contre un mur comme une échelle en lur donnant un peu pied; ou bien on le pose à plomb,

de

clayon.

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