Images de page
PDF
ePub

De la feuille mouillée de miélée.

Toutes les liqueurs en général chargées de fels, font contraires aux Vers à foie; c'est par-là que la miélée qui en contient beaucoup, devient pour ces Infectes un poifon mortel, lorfqu'on leur fert de la feuille qui

en eft humectée.

La miélée ne tombe point du ciel comme le croit le vulgaire, c'eft une tranfpiration fenfible, fur les feuilles des arbres, d'un fel végétal, fous une forme humide, doux, gluant, onctueux comme le miel ; c'eft une manne détrempée, plus commune dans certains climats plus abondante fur certains arbres il eft rare d'en voir fur les mûriers & je n'ai jamais été à portée de m'en procurer l'orfque j'étois après mes expériences fur les Vers à foie.

Au défaut de vraie miélée j'en fis d'artificielle en détrempant un peu de miel dans une fuffifante quantité d'eau,

par la gelée; à moins qu'il n'y ait quelque claufe contraire, exprimée dans la Police.

pour que le miel fût liquide; j'en arrolai de la feuille, en y fecouant avec la barbe d'une plume cette efpéce d'hydromel; quelques Vers refuferent d'y toucher ceux qui en mangerent moururent prefque fubitement avec la goutte de liqueur brune à la bouche, qui eft toujours un figne de poison. (b)

(b) D'autres matières produifent le même effet, fans être avalées, & par une fimple application extérieure. Je frottai légèrement avec un peu de Tabac d'Efpagne les ftigmates d'un Vers à foie; un quart d'heure après il rendit la goutte par la bouche & mourut à quelques minutes de là. Le Tabac ne nuit pas en bouchant ces conduits, que Malpighi croit être ceux de la refpitation; car on les bouche plus sûrement avec de l'huile, comme l'a fait Mr. de Reaumur & l'animal ne meurt pas, pourvû qu'il en refte quelqu'un d'ouvert: il n'y a pas même d'apparence que le Tabac pénétre jufqu'au boyau, d'où fort cette goutte qui brunit à l'air; il fuffit que les émanations de cette poudre, causent à l'embouchure des trachées des irritations, qui fe communiquant à l'eftomac, le faffent violemment contracter; les dernieres ramifications de chaque paquet de bronches allant aboutir fur la furface de ce vifcere, comme nous le verrons plus bas.

Les Vers à foie font plus ou moins malades, felon la quantité de miélée qu'ils ont avalée avec la feuille. Il n'y a guere que des novices dans la Magnaguerie, qui cueillent celle-ci & qui la fervent à leur bétail, lorfque la miélée y eft encore fraîche & avant que l'air ou le foleil l'ayent defféchée. Malgré cette précaution, s'il ne furvient une pluye qui lave la feuille ; le réfidu épaiffi de la miélée qui demeure long-tems collé fous une forme féche, eft encore dangéreux pour nos Vers à foie: il paroît au moins qu'on doit le conclurre, par ce qui arriva en milfept cent cinquante, où les mûriers furent fi fort miélés, le jour de la Pentecôte, que leurs feuilles en étoient toutes dégoutantes & où les maladies & les mortalités regnerent plus que de coûtume dans nos atteliers, d'abord après cet accident; quoique le plus grand nombre des Magnaguiers eût donné le tems à la feuille de fécher avant de la cueillir.

Ce qu'il y a de fâcheux en cela, c'est que le mal eft presque inévitable,

parce que le reméde feroit long & pónible pour les grandes chambrées. Le feul expédient à prendre, feroit de cueillir la feuille lorfque la miéléc est encore fraîche & de la laver en la remuant dans une grande manne à la claire-voie, placée dans une eau courante; & de la même façon que les Manufacturiers lavent la laine dans une riviere après qu'on l'auroit faite égoutter par tas, on verroit d'après ce que nous avons dit ci-deffus, fur la feuille mouillée, de quelle façon il conviendroit de la fervir aux Vers à foic.

Un pouce & environ neuf lignes.

longueur

DU VER A SOIE

AU SORTIR

DE LA QUATRIÈME MUE.

[ocr errors]
[ocr errors]

Cinquième & dernier âge.

UI comprend la grande freze ou la Freze fimplement dit, le Ramage des Cabanes, la Montée & le filage du cocon: à quoi nous joindrons par occafion, quelques obfervations fur les maladies des Jaunes & des Mufcardins; & nous finirons la ponte des Papillons.

par

Quelques-uns de ces articles exigent, pour les bien entendre, des connoiffances préliminaires fur les principaux vifceres, ou ce qui eft contenu fous de nos Infectes. Nous com

la peau mencerons par donner une defcription fuccinte de ce qu'il y a de plus remarquable.

« PrécédentContinuer »